(BFM Bourse) - L'opérateur de jeux d'argent a livré des revenus globalement inférieurs aux attentes au troisième trimestre en particulier dans sa division de paris et jeux en ligne où l'activité a été pénalisée par différents changements réglementaires.
Les actionnaires de FDJ United – le nouveau nom de FDJ – n'ont clairement pas eu la main gagnante depuis le début de l'année. L'action de l'opérateur de jeux d'argent souffre, perdant 29% sur l'ensemble de 2025, l'une des dix plus mauvaises performances du SBF 120.
La société dirigée par Stéphane Pallez a été lestée par des performances décevantes en termes d'activité, elles-mêmes dues à des tours de vis sur la régulation des jeux d'argent au Royaume-Uni ou aux Pays-Bas. Ces deux marchés sont devenus importants pour la société depuis le rachat de Kindred (propriétaire d'Unibet) en 2024.
"L'ensemble des activités au Royaume-Uni a été durement touché par des contrôles plus stricts de la solvabilité" des joueurs, soulignait en avril Deutsche Bank.
Les autorités britanniques ont récemment limité les mises maximales pour les machines à sous, et ont pris des mesures pour réduire la fréquence et le volume des jeux en ligne. Des fonctionnalités donnant "une illusion d'un contrôle" ont par exemple été supprimées. Les contrôles de solvabilité ont par ailleurs été renforcés pour les joueurs effectuant des dépôts supérieurs à 150 livres par mois.
Aux Pays-Bas, le gouvernement a introduit de nouvelles limites pour les dépôts des joueurs et a augmenté, le 1er janvier, la taxe sur les paris sportifs et les loteries. Une deuxième augmentation aura lieu l'an prochain.
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Des résultats sportifs défavorables
En France, la loi de Finances 2025 a acté un alourdissement des prélèvements sociaux sur différents jeux d'argent. FDJ United avait chiffré à 90 millions d'euros l'impact de ces changements fiscaux sur son résultat brut d'exploitation en année pleine.
Toutes ces mesures pèsent sur la croissance et les comptes de la société. Cela a encore été le cas au troisième trimestre.
Sur la période allant de juillet à fin septembre, le groupe a généré des revenus de 864 millions d'euros, en baisse de 3% hors effets de périmètre et de 1% à "fiscalité constante". Oddo BHF, de son côté, attendait, un chiffre plus élevé, à 882 millions d'euros.
La loterie s'est relativement bien comportée, avec une progression de 2,1% en données comparables, à 595 millions d'euros. À contrario, la division "paris et jeux" en ligne accuse une chute de 15,6% en données comparables.
"Cette évolution reflète le durcissement de la réglementation aux Pays-Bas et au Royaume-Uni, l'augmentation de 7 millions d'euros des taxes sur les jeux, notamment en France mais aussi aux Pays-Bas et en Roumanie, et une base de comparaison élevée avec la fin de l’Euro en juillet 2024", a détaillé FDJ.
Oddo BHF explique également que des "résultats sportifs défavorables" ont pénalisé cette division. En gros, les joueurs ont eu le nez creux, et ont effectué davantage de bons paris que d'habitudes, ce qui a contraint FDJ a reversé davantage de gains, diminuant son chiffre d'affaires. Pour rappel, les revenus de la société correspondent aux mises diminuées du retour aux joueurs et des prélèvements sociaux.
Ce phénomène s'était déjà produit sur le précédent trimestre. Les exploits du PSG en Ligue des Champions avaient engendré des paris gagnants réduisant par la même l'activité de la société.
Nouvelle baisse de l'action
À l'issue de ce trimestre, FDJ a abaissé son objectif de revenus pour 2025 (même si la société préfère, elle, le terme "précisé"). Le groupe table sur un chiffre d'affaires à "plus de 3,7 milliards d'euros", alors qu'elle indiquait précédemment vouloir atteindre un chiffre d'affaires stable par rapport à 2024 en données comparables (soit 3,79 milliards d'euros). L'entreprise vise toujours un résultat brut d'exploitation (Ebitda) courant de l'ordre de 900 millions d'euros et une marge correspondante de plus de 24%.
À la Bourse de Paris, l'action FDJ perd 3% après avoir cédé jusqu'à 5% au cours de la séance. "Depuis le début de l'année FDJ est allé de déception en déception. Au troisième trimestre, la loterie était pile en ligne avec les attentes mais les paris et jeux en ligne ont déçu", explique un intermédiaire financier.
"Je pense que le marché range l'action dans la case 'on n'en veut plus'. D'autant que le marché a d'autres craintes en tête. Comme un risque de nouvelle hausse des prélèvements sur les jeux d'argent en France. Les investisseurs redoutent également que l'État cède sa participation", ajoute-t-il.
L'ex-Premier ministre François Bayrou avait évoqué la possibilité pour l'État d'alléger certaines de ses participations pour financer la recherche, en juillet dernier. Cette idée n'est pas allée plus loin depuis. L'État possède une participation de 21,1% dans FDJ.
"FDJU bénéficie d’un profil de croissance résilient, d’un bilan sain permettant un retour régulier aux actionnaires et de la politique de fusions-acquisitions sélectives après l’acquisition transformante de Kindred fin 2024 (…). Cependant, le titre est pénalisé depuis plusieurs mois par le risque fiscal et réglementaire", conclut de son côté Oddo BHF, à "neutre" sur le dossier.
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