(BFM Bourse) - Une semaine à haut risque s'ouvre sur le marché parisien, semaine qui sera marquée par de nouveaux chiffres sur l'emploi américain, dont on pourra mesurer les signes de tensions (JOLTS, ADP, inscriptions au chômage et NFP), et surtout par le FOMC de la Fed, les 03 et 04 mai, Fed qui devra prendre acte d'une contraction du PIB américain au premier trimestre. Selon les toutes premières estimations du Bureau of Economic Analysis, le PIB s'est contracté de 1,4% d'un trimestre sur l'autre, manquant les attentes. L'appétit pour le risque, dont on a vu qu'il n'était pas durable depuis le 08 mars, reste conditionné aux tensions inflationnistes, elles-mêmes variables dépendantes de la situation géopolitique entre Russie et Occident, et de la poursuite des mesures de confinement en Chine...
Des tensions géopolitiques illustrées par les frappes sur Kyiv coïncidant avec la visite du Secrétaire Général de l'ONU dans la capitale ukrainienne. Rappelons que l'Allemagne apparaît renoncer à s'opposer à un embargo total sur le pétrole russe, accentuant la probabilité d'un accord en ce sens à l'échelle européenne.
"La poursuite de ces restrictions [en Chine] pourrait mettre davantage de pression sur la chaîne d’approvisionnement déjà éprouvée et appuyer encore un peu plus sur les pressions inflationnistes mondiales", note Vincent Boy (IG France).
La bonne teneur des résultats d'une majorité des sociétés cotées jusqu'ici reste la seule branche à laquelle les investisseurs peuvent se raccrocher. À Paris, Saint-Gobain est parvenu à engranger 1,35% vendredi à l'annonce d'une progression de 16,4% de son chiffre d'affaires au premier trimestre... tirée à hauteur de 14,5% par l'effet des hausses des prix. Le prestataire de services multi-techniques Spie a lui aussi confirmé ses ambitions annuelles, après une croissance totale de 11,2% sur les trois premiers mois, et l'action a accéléré de 2,8%. Plutôt optimiste pour la suite de l'exercice après son chiffre d'affaires trimestriel, vu le niveau des réservations, Accor a avancé de 1,5%. En revanche, Seb a cédé 4,7% alors que le groupe a vu diminuer son résultat opérationnel en début d'année, et le recul symbolique (de -1%) de l'activité d'Imerys sur la même période a entraîné un repli de 0,6%.
Côté statistiques, les opérateurs ont dû composer avec la stabilité du PIB français au premier trimestre, selon les premières estimations dévoilées par l'INSEE, sous les attentes. "Ces données pointent une chute marquée de la demande en France, notamment de la demande des ménages, plombée d’abord par la pandémie puis par l’inflation et le pessimisme lié à la guerre en Ukraine", analyse Charlotte de Montpellier, économiste d'ING France dans une note macro.
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont terminé dans le rouge avec un effet Bêta marquée pour le secteur technologique et le facteur Growth, sur fond d'échauffement des Treasuries 10 ans. Le Dow Jones a perdu 2,77% à 32 977 points et le Nasdaq Composite a fortement reculé, de 4,17% à 12 334 points, venant rompre une zone de garde-fou. Enfin, le S&P 500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a perdu 3,63% à 4 131 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,0520$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 102,70$.
A suivre en priorité, à l'agenda ce lundi, les données finales du PMI manufacturier en Zone Euro à 11h00, ainsi que le PMI manufacturier (ISM) en données finales pour avril à 16h00.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
En deux séances seulement, l'indice phare parisien a nettoyé deux reliquats de gaps, l'un haussier, du 16 mars, l'autre baissier, du 25 avril, actant de nouveau le scénario d'une dérive latérale autour des 6 500 points. Les volumes sont mis sous surveillance, tout particulièrement sur les navigations rapides éventuelles d'une borne à l'autre ou sur les ruptures, le cas échéant, de l'une ou l'autre de ces bornes. La borne basse, vers 6 380 points, est particulièrement menacée.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est négatif sur l'indice CAC 40 à court terme.
Ce scénario baissier est valable tant que l'indice CAC 40 cote en dessous de la résistance à 6760.00 points.
Le conseil BFM Bourse
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