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La dernière séance de la semaine aura été colorée de rouge vif, les investisseurs faisant montre d'un sentiment d'aversion au risque, lié à l'embrasement de la situation au Moyen Orient. Le CAC 40 s'est finalement contracté en clôture vendredi de 1,04% à 7 684 points, affichant un bilan hebdomadaire négatif (-1,54%).
Une des menaces que redoutait le marché est désormais devenue réalité. Israël a attaqué dans la nuit de jeudi à vendredi l'Iran, touchant des sites militaires et des installations nucléaires. Au quatrième jour du conflit, l'armée israélienne a déclaré tôt ce lundi que de nouveaux missiles tirés depuis l'Iran en direction d'Israël avaient été détectés. Depuis vendredi, au moins 224 morts ont été recensés en Iran, contre au moins dix personnes tués en Israël.
"Les jours qui viennent nous diront à quels risques nous allons être confrontés, mais ils sont clairement négatifs pour l’économie mondiale", explique Sébastien Paris Horvitz, de LBPAM. "On ne peut que craindre une escalade. De fait, les bourses réagissent négativement (…) et le prix du pétrole s’envole , atteignant un prix autour de 75 dollars le baril (Brent), sont au plus haut niveau depuis le début d’année", poursuit l'économiste.
"La poudrière du Moyen-Orient vient de faire sauter le couvercle des marchés mondiaux (…) Cette fois, les flammes ne sont plus métaphoriques", commente Stephen Innes, de Spi AM. L'expert redoute qu'une fermeture du détroit d'Ormuz, par lequel transite 21% de la consommation mondiale de pétrole, aggrave la situation.
"Si le détroit d'Ormuz, qui représente 20 % des flux mondiaux de pétrole, se trouve dans le rayon de l'explosion, vous pouvez ajouter 15 dollars par baril", estime-t-il.
La situation géopolitique au Moyen Orient a occulté le principal chiffre statistique du jour, à savoir les données préliminaires de l'indice de confiance du consommateur (U-Mich), ressorti significativement au-dessus des attentes, à 60,5.
Côté valeurs, les valeurs pétrolières et parapétrolières, qui étaient bien orientées, clôturent légère hausse. Totalenergies a grappillé 0,1%, tout comme Vallourec ou Viridien. A contrario, Air France-KLM a rendu 4,7%, la facture carburant constituant l'un des plus importants postes de dépenses des compagnies aériennes. Soitec a lâché 6,4%, plombé par un abaissement de recommandation de la part de Jefferies, qui a dégradé son avis à conserver et abaissé son objectif de cours à 50 euros.
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont subi des dégagements appuyés, à l'image du Dow Jones (-1,79%) et du Nasdaq Composite (-1,30%). Le S&P500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a perdu 1,13% à 5 977 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,1540$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 72,20$. Les Treasuries 10 years, rendement des obligations souveraines fédérales à échéance 10 ans, se négociaient légèrement au-dessus des 4,43%. Quant au VIX, il valait 20,82 à la dernière clôture du S&P500.
A l'agenda macroéconomique ce lundi, à suivre en priorité l'indice manufacturier de la Fed de NY à 14h30. A noter le voyage diplomatique d'E Macron hier au Groënland, visant à affirmer l'opposition de l'UE aux velléités américaines d'annexion. Et ce juste avant le G7 au Canada.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Le plafonnement progressif sous les 7 900 points s'est brutalement mué en volatilité intense. En une séance vendredi 23 mai, l'indice phare parisien a cassé la dynamique du rally printanier en rompant la moyenne mobile à 20 jours (en bleu foncé), dont l'écart par rapport à la moyenne mobile à 50 jours (en orange) s'est vivement contracté.
Les 7 900 points sont renforcés dans leur statut de résistance graphique, alors même que la dynamique de l'indice de force relative invite à la prudence. En effet le RSI (Relative Strenght Index) adopte un biais baissier persistant depuis le 13 mai. L'indice phare tricolore est désormais dans une situation criante d'incapacité de créations de nouveaux sommets.
Première alerte jeudi 12 juin avec un gap baissier comblé en séance. Seconde dès le lendemain avec un nouveau gap, comblé en séance lui aussi.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est négatif sur l'indice CAC 40 à court terme.
Ce scénario baissier est valable tant que l'indice CAC 40 cote en dessous de la résistance à 7810.00 points.
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