(BFM Bourse) - Le marché parisien a légitimement marqué une pause hier dans son rally, après avoir enchaîné huit séances consécutives de hausse et inscrit un nouveau pic absolu mardi en séance. La perspective de la publication, ce mercredi à 14h30, de nouveaux indicateurs d'inflation aux États-Unis (indices des prix à la consommation) aura encouragé la retenue. Ce qui est à noter, à ce stade, c'est l'impressionnante capacité de résistance aux tentations de prises de profits.
Les différents indices des prix à la consommation permettront de jauger du degré d'échauffement des prix, et donc d'affiner le calendrier estimé de relèvement des taux fédéraux.
Pour rappel, la Fed achevait la semaine passée une nouvelle réunion de son Comité de politique monétaire (FOMC). En insistant sur le caractère transitoire de l'échauffement des prix, la Federal Reserve a certes confirmé son engagement dans une réduction de sa politique d'achats d'actifs, mais n'a aucunement montré de signes de précipitation quant à la remontée des taux proprement dite.
Pour Vincent Manuel, Directeur des Investissements chez Indosuez Wealth Management, lors de la séance de questions / réponses, "Jerome Powell a réitéré un certain détachement vis à vis des “dot plots” de septembre en indiquant que les hausses de taux n'avaient pas fait l'objet de débat… pour le moment. Une manière de l'interpréter est de se rappeler que Jerome Powell n'a pas l'intention de s'engager sur une remontée de taux en même temps que le tapering qui doit prendre fin en juillet au rythme annoncé. Cela laisse donc la porte ouverte pour une remontée des taux à la fin de l'année 2022."
"Pourtant, les anticipations hors de la Fed montrent une possible hausse de taux dès juin 2022, justifiée par une persistance de l'inflation" note Vincent Boy (IG France). Jerome Powell avait d'ailleurs reconnu que l'inflation pourrait être moins transitoire que prévue et qu'elle devrait dépasser les anticipations initiales de la Fed. Ainsi, pour justifier la poursuite de cette politique de taux au plus bas, la Fed a indiqué qu'elle surveillait le marché de l'emploi, qui nécessite encore une amélioration significative avant de modifier les taux."
Au chapitre statistique mardi, les opérateurs ont pris connaissance du "ZEW", raccourci pour l'indice du moral des investisseurs et analystes allemands par le ZEW (Zentrum fur Europaische Wirtschaftsforschung). L'indice a bondi à 31.7, battant largement une cible déjà optimiste. Le président de l'institut, le professeur Achim Wambach, a apporté les éclairages suivants: "Les experts des marchés financiers sont plus optimistes pour les six prochains mois. Cependant, la nouvelle baisse de l'évaluation de la situation économique montre que les experts supposent que les goulets d'étranglement pour les matières premières et les produits intermédiaires ainsi que le taux d'inflation élevé auront un impact. Pour le premier trimestre 2022, ils s'attendent à une reprise de la croissance et à une baisse de l'inflation à la fois en Allemagne et dans la zone euro ».
L'indice des prix à la production aux États-Unis est ressorti conforme aux attentes pour le mois d'octobre (+0,6%).
Côté valeurs, Renault a mené le peloton avec un gain de 3,79% à 33,655 euros grâce au relèvement des objectifs annuels de son partenaire Nissan. Parmi les rares baisses notables, outre Hermès, Worldline (-3,6%) a subi une troisième sanction d'affilée, décidément toujours pas remis de la déception du 20 octobre dernier quand le titre avait perdu plus de 20%. ArcelorMittal a accusé la plus forte baisse du jour (-3,7%), pénalisé par la relative détente sur les cours des métaux.
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont prix une petite respiration, le Dow Jones se contractant de 0,31% à 36 319 points et le Nasdaq Composite de 0,60% à 15 886 points. Le S&P 500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a perdu pour sa part 0,35% à 4 685 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,1570$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 84,30$.
A suivre à l'agenda statistique ce mercredi les chiffres de l'inflation aux États-Unis à 14h30. Hors alimentation et énergie (éléments jugés volatils), les prix à la consommation sont attendus en hausse de 0,4% en rythme mensuel. A suivre par ailleurs, toujours outre Atlantique, les inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage à 14h30 et les stocks de brut à 16h30.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
L'indice CAC 40, baromètre de référence, aussi imparfait soit il, de la Bourse de Paris, est en cours d'inscription régulière de nouveaux sommets absolus. Après le gap haussier de lundi, c'est une puissante structure en "trois soldats blancs qui avancent" qui a été validée la semaine passée formellement. Les 5 bougies de la semaine arborent par ailleurs un corps vert: systématiquement, la clôture a dépassé l'ouverture, quelle qu'ait été le niveau d'ouverture par rapport à la veille. Ces deux observations matérialisent, conjuguées aux volumes de transactions, une phase de momentum en cours d'expression. Les trois dernières ombres sur les trois dernières bougies montrent un essoufflement tout à fait légitime, mais sans prises de profits. Les corps desdites bougies sont par ailleurs verts.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est positif sur l'indice CAC 40 à court terme.
Ce scénario haussier est valable tant que l'indice CAC 40 cote au dessus du support à 6960.00 points.
Le conseil BFM Bourse
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