(BFM Bourse) - Cet article, en accès libre, est produit par l'équipe de recherche en analyse et stratégie boursière de BFM Bourse. Pour ne manquer aucune opportunité, consultez l'intégralité des analyses et découvrez nos portefeuilles en accédant à notre espace Privilèges.
Même si nous ne pouvons pas parler à ce stade d'abdication, formellement, en l'absence de dégagements d'une extrême violence en cours de séance, nous ne sommes pas loin de parler de krach, depuis que D. Trump a annoncé sa fameuse liste de surtaxes douanières contre ses "partenaires" commerciaux.
Rappelons que dans le cas de l'Union Européenne, cette surtaxe est de 20%. En réaction, Bruxelles pourrait mener l'offensive en se concentrant sur une taxation des services numériques. En attendant, les ambassadeurs des États membres se sont réunis dans l'urgence. Selon la Maison Blanche, une cinquantaine de pays auraient engagé des négociations avec Washington.
"L'Europe prévoit d'annoncer des mesures de rétorsion prochainement et la Chine a déjà réagi avec 34% de hausse de ses droits de douane sur les importations américaines, de quoi entretenir l'escalade", commentent les analystes de Natixis. "Les nouveaux droits de douane annoncés par Donald Trump mercredi soir sont particulièrement punitifs pour la Chine, qui s'est vu infliger des droits additionnels de 34%."
Le CAC 40 a terminé la séance de lundi, d'une intense volatilité, en baisse de 4,78%, du jamais vu depuis l'invasion russe en Ukraine. De son côté, l'indice phare allemand, le DAX30, a plongé de 4,13%, repassant sous le seuil symbolique des 20 000 points.
Le CAC est même repassé en séance subrepticement dans le vert, à la faveur d'une information de presse très rapidement démentie par la Maison Blanche, avant de replonger. La chaîne américaine CNBC a en effet affirmé que le conseiller économique de la Maison Blanche Kevin Hassett assurait que Donald Trump envisage une pause de 90 jours dans l'application des droits de douanes pour tous les pays à l'exception de la Chine.
Pékin ayant immédiatement riposté, comme nous l'avons vu. De son côté, L'Union européenne va imposer des droits de douane aux Etats-Unis le 15 avril puis le 15 mai Une première vague de droits de douane européens sur les importations en provenance des Etats-Unis entrera en vigueur le 15 avril en réponse aux surtaxes américaines sur l'acier et l'aluminium, avant une deuxième vague le 15 mai, a annoncé lundi le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic.
Il a ajouté que l'Union européenne proposait aux Etats-Unis une suppression réciproque des droits de douane sur l'automobile et tous les biens industriels. Les droits de douane réciproques annoncés mercredi dernier par le président américain Donald Trump affectent pour 380 milliards d'euros d'exportations européennes vers les Etats-Unis, a-t-il dit.
"Nous voulons cette désescalade commerciale", affirme Laurent Saint-Martin, ministre chargé du Commerce extérieur, à l'issue de la réunion avec ses homologues de l'UE au Luxembourg. La réponse européenne à l'offensive commerciale lancée par Donald Trump peut être "extrêmement agressive", a prévenu le ministre du Commerce extérieur Laurent Saint-Martin, avant cette réunion.
"Il ne faut exclure aucune option, sur les biens, sur les services (américains) et ouvrir la boîte à outils européenne qui est très complète, qui peut être extrêmement agressive également en retour", a-t-il souligné. Le ministre a mentionné "l'instrument anti-coercition", qui permettrait notamment le gel de l'accès aux marchés publics européens ou le blocage d'investissements.
"Les États-Unis seront frappés beaucoup plus durement que leurs principaux partenaires commerciaux. Les droits de douane devraient coûter aux États-Unis environ 1,5 point de pourcentage du PIB d'ici la fin de l'année, contre 0,5 point pour la Chine et l'UE. Nous prévoyons maintenant que la Fed réduira ses taux trois fois cette année, à 3,5-3,75 %. Nous prévoyons également une troisième baisse des taux de la BCE, à 1,75 %", peut-on lire dans une note de Paolo Zanghieri, Senior economist chez GENERALI INVESTMENTS
Au chapitre statistique, on notera l'effondrement du "Sentix", baromètre de confiance des investisseurs en Zone Euro, à proximité immédiate des -20 points. La seule composante allemande fond à -36,3 points. Dans l'enquête, publiée hier matin, on peut lire que les attentes économiques américaines sont tombées à leur plus bas niveau depuis octobre 2008, tandis que le choc tarifaire a alimenté les craintes d'une récession mondiale. De quoi peser également sur l'Euro, qui plus est baromètre de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, et expliquer l'entrée précoce en consolidation de la paire de devises.
Côté valeurs, des valeurs industrielles de renom, réputées pourtant défensives pour certaines, comme Alstom (-6,25%), Airbus (-6,88%), Safran (-7,79%) ou Air Liquide (-7,27%) subissaient des dégagements particulièrement intenses.
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont terminé en ordre dispersé, le Dow Jones perdant 0,91% et le Nasdaq Composite grappillant 0,10%. Le S&P500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a préservé les 5 000 points symboliques (-0,23% à 5 062 points).
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,0980$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 61,10$. Les Treasuries 10 years, rendement des obligations souveraines fédérales à échéance 10 ans, se négociaient légèrement au-dessus des 4,17%. Quant au VIX, il valait 46,98 à la dernière clôture du S&P500.
A l'agenda macroéconomique ce mardi, à suivre en priorité la balance commerciale française à 08h45, et le NFIB de la santé des petites entreprises américaines à 12h00.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Le cadre technique est bouleversée, avec une rupture du seuil pivot psychologique des 8 000 points en fin de semaine 13. Rupture qui a été suivie de dégagements intenses, dans des volumes puissants. Le gap du 16 janvier est désormais intégralement comblé, sans aucune réaction des cours. Pire, une partie traversante (7 552 - 7 585 points). En deux séances, jeudi 03 et vendredi 04 avril, l'indice phare a perdu près de 520 points, et basculé dans le rouge pour son bilan depuis le 01/01. Le lundi 07 avril a une nouvelle fois montré l'extrême tension psychologique d'un marché au cœur d'une vague de dégagements intenses. L'abdication est proche.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est négatif sur l'indice CAC 40 à court terme.
Ce scénario baissier est valable tant que l'indice CAC 40 cote en dessous de la résistance à 7465.00 points.
Le conseil BFM Bourse
Graphique en données horaires

Graphique en données quotidiennes
