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Le CAC 40 (-0,48% vendredi sur les 8 000 points) est attendu en nette baisse ce lundi, après des élections européennes qui se sont soldées, en France, par la victoire écrasante de liste du Rassemblement National (31,50%), loin devant la liste Renaissance (14,6%). La liste menée par Raphaël Glucksmann prend la troisième place avec 13,8% des suffrages exprimés. Prenant acte de ce rapport de force, le Président de la République a annoncé provoquer des élections législatives anticipées, dont le premier tour aura lieu à la fin du mois.
Dans l'immédiat, les investisseurs digèrent également les chiffres particulièrement fermes du rapport fédéral sur l'emploi (NFP) publiés en fin de semaine dernière.
Dans le détail, si le rapport a mis en évidence une légère hausse du taux de chômage, à 4% de la population active, la progression des salaires horaires moyens, à +0,4%, a dépassé la cible (+0,3%). Mais c'est surtout la dynamique de créations de postes qui interpelle, après une enquête ADP et des nouvelles offres d'emploi (JOLTS) plutôt clémentes cette semaine. L'économie américaine a créé 272 000 postes dans le secteur privé, hors agriculture, explosant la cible (182 000) et le mois d'avril (165 000).
"La publication [...] devrait renverser une grande partie de l'optimisme associé à un atterrissage en douceur (« soft landing ») intégré par le marché au cours des dernières semaines sur le plan des rendements, avec la résurgence du mantra des taux plus élevés pour plus longtemps", pour Jeff Schulze, Responsable – Economic & Market Strategy chez Clearbridge Investments, filiale de Franklin Templeton.
Dans la foulée de cette publication, le 10 ans américain se tendait de nouveau, désormais à proximité des 4,45%. De quoi mettre davantage la pression sur la Fed, en réduisant un peu plus sa fenêtre de tir pour une première baisse des taux. Selon l'outil FedWatch du CMEGroup, septembre tient encore la tête avec 69% de probabilité d'une première action sur les Fed Funds, alors que la BCE a amorcé son virage monétaire jeudi. Pour rappel, ce précieux outil permet d'évaluer les probabilités d’évolution des taux fédéraux et de la politique monétaire américaine en fonction du prix des contrats à terme sur fonds fédéraux à 30 jours.
La Fed réunira cette semaine son Comité de politique monétaire (FOMC). Si un statu quo sur les taux est acquis, le rendez-vous sera intéressant, notamment en raison de la publication des "dot plots", ce fameux graphique à points, illustrant la projection médiane des membres de la banque centrale pour les taux directeurs pour les mois à venir.
Xiao Cui, Senior Economist, chez Pictet s'attend "à deux baisses de taux cette année en septembre et décembre, alors que l’inflation décélère et que le marché du travail entraîne un ralentissement sain. La Fed devrait devenir plus consciente à la fois du risque d’une réaccélération de l’inflation et de celui d’un ralentissement inattendu du marché du travail. Nous nous attendons à ce que les faucons et les colombes du comité continuent de débattre de l’équilibre des risques."
Côté valeurs, Airbus a cédé 2,3%, les investisseurs n'ayant pas manqué de sanctionner des livraisons d'avions au titre du mois de mai décevantes selon Jefferies.
Euroapi a plongé de 17,9% après avoir annoncé la nomination d'un mandataire ad hoc, dans le cadre d'une procédure amiable lancé à son initiative qui doit aider le groupe dans ses discussions portant sur le financement de son projet de transformation Focus -27. "Euroapi a fait appel à ce tiers indépendant de manière proactive afin d’accélérer les discussions et converger vers une solution de nature à satisfaire les intérêts de toutes les parties prenantes", souligne la société.
Rexel a limité son repli à 0,1% après avoir livré ses objectifs de moyen terme et son nouveau plan stratégique baptisé "Powering up Rexel".
De l'autre côté de l'Atlantique vendredi, les principaux indices sur actions ont clôturé dans le rouge, dans des marges étroites, à l'image du Dow Jones (-0,22%) et du Nasdaq Composite (-0,23%). Le S&P500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, s'est contracté de 0,11% à 5 346 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,0750$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 75,40$.
A l'agenda ce lundi, à suivre en priorité l'indice Sentix de confiance des investisseurs en Zone Euro à 10h30.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Fait technique majeur mercredi 29 mai: la rupture de la borne basse d'un canal haussier, dans des conditions de volatilité et de volumes significatives. Le mouvement de reflux prend du sens, et la prochain étape baissière est matérialisée par le gap du 22 février, amené à être comblé, et dont la borne basse vaut 7 821 points. A noter que la bougie, en marubozu mercredi 29/05, a illustré la mobilisation continue du camp vendeur tout au long de la séance. La clôture sur les points bas de cette séance invite à la plus grande prudence à court terme. Cette bougie a succédé à une combinaison en englobante baissière.
Une figure en épaule, tête, et épaule, commence à apparaitre. Sa ligne d'encolure peut s'assimiler au gap précité.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est négatif sur l'indice CAC 40 à court terme.
Ce scénario baissier est valable tant que l'indice CAC 40 cote en dessous de la résistance à 8220.00 points.
Le conseil BFM Bourse
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