(BFM Bourse) - Le groupe aéronautique a livré 53 avions sur le cinquième mois de l'année, en recul tant par rapport à avril que sur le même mois de 2023. Si la société a été pénalisée par des jours fériés à rallonge sur le mois, les analystes s'interrogent quelque peu.
Airbus coince à la Bourse de Paris ce vendredi. Le groupe aéronautique décroche de 1,8% vers 16h30, dans un marché, certes, un peu difficile, le CAC 40 perdant au même moment 0,3%.
L'ex-EADS a publié jeudi soir ses livraisons d'avions pour le mois de mai. Le chiffre apparaît assez terne, avec 53 unités, soit moins qu'en avril (61 unités) ou sur le même mois de 2023 (63 appareils).
Rappelons que les livraisons d'avions constituent un indicateur très suivi du marché et des analystes, car le gros du paiement d'un appareil survient lorsque celui-ci est réceptionné en bonne et due forme par la compagnie aérienne ou le loueur qui l'a commandé, même si des acomptes sont versés lors de la signature du contrat. L'évolution des livraisons permet donc de déterminer si Airbus dégagera plus ou moins de cash.
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Des jours fériés qui ont pénalisé la production
Airbus a dû composer avec un mois de mai 2024 marqué par de nombreux jours fériés, et qui ont ainsi pesé sur la production, notamment en France.
Le chiffre de livraisons en retrait de mai "pourrait être la conséquence d'une série de jours fériés prolongées au cours du mois qui ont vraisemblablement perturbé les processus de livraison", considère Deutsche Bank.
"Il est donc trop tôt pour tirer des conclusions, mais les prochains mois seront décisifs pour atteindre 800 livraisons dans l'année (l'objectif d'Airbus, NDLR). Les livraisons de 2024 devraient être fortement concentrées sur la fin d'année, avec peut-être 130-140 livraisons d'avions pour le seul mois de décembre. Nous estimons maintenant à 805 (contre 807 précédemment) les livraisons de l'exercice 2024", explique l'établissement allemand.
Jefferies juge que les 53 livraisons du mois constituent un "revers" pour la société. "Bien que le mois ait été pénalisé par un faible nombre de jours ouvrés, Airbus a encore un important retard à rattraper pour atteindre des livraisons stables en glissement annuel au deuxième trimestre", souligne la banque.
"Avec les récents commentaires signalant les défis de la chaîne d'approvisionnement, à ce stade, nous ne nous attendons pas à une croissance significative des livraisons en glissement annuel en juin", ajoute-t-elle. Jefferies signale également qu'avec ce niveau de livraison 2023 difficile à dépasser en juin (70), le résultat opérationnel du groupe au deuxième trimestre ne sera pas aidé par les volumes et sera surtout affecté par l'impact des augmentations d'effectifs, chiffrées à 8.600 sur le trimestre par la banque.
"Airbus reste confronté aux pressions sur sa chaîne d'approvisionnement et le rythme de croissance des livraisons continue d'être inférieur au scénario idéal pour les investisseurs", note de son côté Royal Bank of Canada.
La banque canadienne se montre toutefois confiante quant à l'atteinte de l'objectif annuel. "Nous pensons toujours qu'Airbus est en bonne voie pour atteindre son objectif d'environ 800 livraisons pour l'exercice 2024, mais qu'il lui faudra probablement un deuxième semestre plus fort que prévu (l'anticipation des investisseurs) pour atteindre son objectif", écrit-elle.
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