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Pas aidé par LVMH (-7,82%), le CAC 40 (+0,86%) est parvenu à grappiller quelques points en sommet de biseau, les investisseurs restant en attente de visibilité sur les tarifs douaniers que Trump appliquera durablement à ses "partenaires commerciaux". Pour rappel, dans son style si caractéristique, après avoir tapé très fort, l'impétueux locataire de la Maison Blanche a quelque peu adouci sa position.
"L'annonce surprise par Donald Trump d'une suspension temporaire de 90 jours des droits de douane dits "réciproques", accompagnée d'un abaissement à 10 % pour les pays ne répondant pas par des contre-mesures[...] a renforcé les espoirs d'un apaisement progressif et relancé les discussions sur des négociations sectorielles à venir, notamment dans les semi-conducteurs et le secteur pharmaceutique.", commente Thomas GIUDICI, Responsable de la gestion obligataire.
"Pour autant, les incertitudes restent nombreuses. Si le geste américain a été bien accueilli, il ne signe pas la fin des tensions commerciales, notamment vis-à-vis de la Chine, toujours ciblée par des droits de douane de 145 % [hors smartphones et ordinateurs personnels]. Le dossier budgétaire américain, avec un déficit prévisionnel en nette hausse et une trajectoire de dette préoccupante, continue également d'inquiéter les investisseurs. Les anticipations d'inflation des ménages repartent à la hausse, tandis que la Fed reste prudente face au risque d'un nouveau choc inflationniste importé".
Le Président américain a par ailleurs dit vouloir desserrer les règles douanières en matière d’importation de véhicules et de pièces détachées aux Etats-Unis, ce qui poussé Valeo (+9,06%), Frovia (+7,37%) ou Stellantis (+8,62%). Alors que de l'autre côté du palmarès, LVMH (-7,82%) souffrait de la publication d'un trimestre décevant.
"L'administration américaine impose des droits de douane à tous les pays étrangers. Ces mesures protectionnistes tentent de faire payer le monde pour la sécurité et la facilité des affaires dans le monde, rendues possibles par le dollar américain et la puissance militaire des États-Unis. Les droits de douane ont ébranlé les marchés financiers, y compris le supposé marché sûr des obligations du Trésor, qui n'a pas réussi à protéger les investisseurs des pertes sur le marché des actions. Des déficits publics élevés et une crise auto-infligée pourraient préparer le terrain pour un moment similaire à celui de Liz Truss pour les obligations du Trésor", analyse Axel Botte, Directeur Stratégie Marchés d'Ostrum AM.
Pour rappel, Liz Truss, éphémère 1ère ministre du Royaume-Uni, avait provoqué une réaction négative des marchés obligataires après sa proposition de budget.
Au chapitre statistique, les marchés ont pris acte de l'effondrement, encore plus violent que prévu, de l'indice ZEW de confiance dans l'économie allemande, la première de la Zone Euro, passant de 39,8 à -14.
Le Président de l'Institut ZEW, Achim Wambach, a apporté les éclairages suivants: "Les changements erratiques de la politique commerciale américaine pèsent lourdement sur les attentes en Allemagne, qui ont fortement diminué. Ce ne sont pas seulement les conséquences que les droits de douane réciproques annoncés pourraient avoir sur le commerce mondial, mais aussi la dynamique de leur évolution, qui ont considérablement accru l'incertitude mondiale. Les attentes économiques pour l'Allemagne et la zone euro reflètent cette évolution."
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont terminé dans le rouge, à l'image du Dow Jones (-0,38%) ou du Nasdaq Composite (-0,05%). Le S&P500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, s'est symboliquement contracté de 0,17% à 5 396 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,1370$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 60,00$. Les Treasuries 10 years, rendement des obligations souveraines fédérales à échéance 10 ans, se négociaient légèrement au-dessus des 4,31%. Quant au VIX, il valait 30,12 à la dernière clôture du S&P500.
A l'agenda macroéconomique ce mercredi, à suivre en priorité les ventes au détail aux Etats-Unis à 14h30.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Le cadre technique est bouleversée, avec une rupture du seuil pivot psychologique des 8 000 points en fin de semaine 13. Rupture qui a été suivie de dégagements intenses, dans des volumes puissants. Le gap du 16 janvier est désormais intégralement comblé, sans aucune réaction des cours. Pire, une partie traversante (7 552 - 7 585 points). En deux séances, jeudi 03 et vendredi 04 avril, l'indice phare a perdu près de 520 points, et basculé dans le rouge pour son bilan depuis le 01/01. Le lundi 07 avril a une nouvelle fois montré l'extrême tension psychologique d'un marché au cœur d'une vague de dégagements intenses. L'abdication est proche.
Dans l'immédiat une tentative de rééquilibrage, non sans nervosité, constitue le scénario privilégié. Un sortie pour le bas d'une figure en biseau viendrait provoquer un accroissement de volatilité, à l'aune de la nervosité connue en entrée de figure graphique.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est négatif sur l'indice CAC 40 à court terme.
Ce scénario baissier est valable tant que l'indice CAC 40 cote en dessous de la résistance à 7465.00 points.
Le conseil BFM Bourse
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