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A l'issue d'une séance volatile, le CAC a terminé, dans des volumes discrets, à proximité de la borne haute d'un vaste range entre 7 500 et 7 940 points. Corridor technique dont la réintégration, ou non, est l'enjeu principale d'une semaine dominée par la politique intérieure française et la résurgence des problématiques douanières.
Sur la politique française, l'annonce rapide d'un gouvernement Lecornu 2 écarte au moins pour le moment l'hypothèse d'un retour aux urnes.
"Si les marchés ne manifestent pas de panique, la hausse des taux longs traduit une attente claire : celle d'une trajectoire budgétaire crédible. L'enjeu est désormais double : stabiliser la trajectoire budgétaire pour restaurer la confiance des marchés, tout en libérant un espace politique et financier pour traiter les véritables moteurs de la croissance à long terme — réindustrialisation, compétitivité, emploi…", synthétisent les économistes d'Asteres.
M Lescure est maintenu à la tête de Bercy et Mme de Monchalin aux comptes publics. A noter l'entrée remarquée de M Farandou, patron de la SNCF, au ministère du Travail. Un signal explicite pour les marchés, pour une possible renégociation du dossier des retraites ?...
"Mais une détente durable du risque entourant la France sur les marchés financiers semble improbable car le problème initial, avant l'instabilité politique, était celui de la trajectoire budgétaire avec un déficit intenable. Et une suspension temporaire de la réforme des retraites n'apporterait aucune solution concrète de ce point de vue-là. Elle ne ferait que décaler le problème", analyse Alexandre Baradez (IG France).
Rappelons que Moody's actualisera sa note sur la France (Aa3) le 24 octobre prochain et Standard & Poors (Aa-) le 28 novembre prochain.
Le nouvel exécutif est censé présenter un projet de loi de Finances pour 2026 mardi matin après quoi Sébastien Lecornu tiendra son discours de politique générale l'après-midi. Le Rassemblement national (RN) et La France insoumise (LFI) ont déjà prévenu qu'ils censureraient le nouveau gouvernement.
Sur le bras de fer entre Pékin et Washington, rappelons que vendredi, le président américain a menacé de rétablir des droits de douane "massifs" de 100% sur les importations chinoises. Cette saillie servait alors de riposte à l'annonce par Pékin, la veille, de restrictions sur l'accès à ses terres rares.
Comme souvent, Donald Trump a ensuite mis de l'eau dans son vin. Dimanche, sur son réseau Truth Social, il a posté le message suivant: "Ne vous inquiétez pas pour la Chine, tout ira bien ! Le très respecté président Xi vient de traverser une mauvaise passe. Il ne veut pas de dépression pour son pays, et moi non plus. Les États-Unis veulent aider la Chine, pas lui nuire !".
"Les deux géants économiques, pris dans un piège de Thucydide moderne qui se joue sur les chaînes de valeur, les normes technologiques et les alliances stratégiques, reprennent ainsi les hostilités commerciales, chacun avec ses failles", observe Sébastien Grasset (Auris Gestion). "D’un côté, les États-Unis, puissance dominante en perte de souffle — et de soft power — avec un Donald Trump qui se rêve en hégémon, montrent des signes de ralentissement" [...] De l'autre, la Chine, puissance montante en déséquilibre structurel, affiche une croissance solide mais contrastée (+5,3 % au S1 2025), portée par ses exportations vers l’Asie et l’Europe même si la demande intérieure reste affaiblie par une crise immobilière prolongée et une déflation rampante, avec des prix à la consommation en recul et une pression sur les marges industrielles."
Du côté des valeurs, les titres cycliques ont rebondi à l'image de STMicroelectronics qui a gagné 3,1% ou Stellantis qui a repris 2,8% après avoir lâché 7,3% vendredi. Hors CAC 40, Nexans a rendu 9,3% après avoir annoncé qu'il se séparerait de son directeur général, Christopher Guérin, artisan du redressement de la société. Exosens a gagné 10,5% alors qu'environ 10% de son capital va changer de main et ce, à un prix traduisant une prime de 24% par rapport à son cours de vendredi. Medincell a rebondi de plus de 21% alors que son produit Uzedy a été approuvé pour traiter les troubles bipolaires.
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont terminé la séance de vendredi en hausse significative, à l'image du Dow Jones (+1,29%) et du Nasdaq Composite (+2,21%). Le S&P500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a gagné 1,56% à 6 654 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin
> Sur le marché des changes la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,1570$.
> Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 59,30$.
> Les Treasuries 10 years, rendement des obligations souveraines fédérales à échéance 10 ans, se négociaient légèrement au-dessus des 4,02%.
> Quant au VIX, il valait 19,03 à la dernière clôture du S&P500.
A l'agenda macroéconomique ce mardi, à suivre l'indice ZEW de confiance dans l'économie allemande à 11h00.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Alors que le CAC venait de s'affranchir une résistance majeure, sur gap ample (02 octobre), la séance du 06 octobre est venue changer la donne. Le gap évoqué, bien que ample et formé de part et d'autre des 8 000 points, ne peut plus être qualifié de gap de rupture (breakaway gap). Ce qui remet fortement en question le scénario d'une extension haussière immédiate en direction des 8 260 points.
La séance du vendredi 10 octobre, par son accélération des cours et sa clôture au plus bas, laisse même envisager le scénario d'un fausse sortie, et donc d'une réintégration du range entre 7 500 et 7 940 points.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est négatif sur l'indice CAC 40 à court terme.
Ce scénario baissier est valable tant que l'indice CAC 40 cote en dessous de la résistance à 8116.00 points.
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