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A proximité immédiate des 8 000 points symboliques, le CAC 40 a symboliquement échoué vendredi (à l'équilibre à 7 982 points), à l'issue d'une semaine d'une grande nervosité, marquée par les résultats trimestriels d'NVidia, le rapport mensuel fédéral sur l'emploi, sur fond de doutes sur la trajectoire des Fed Funds.
Pour rappel, NVidia a ouvert jeudi en forte hausse dans la foulée d'une copie trimestrielle au contenu solide, mais n'a cessé de perdre du terrain tout au long de la séance jeudi, pour finir en lourde baisse de 3,15%.
"Nvidia, l'entreprise la plus valorisée du monde avec environ 4 500 milliards de dollars de market cap, a largement rassuré les investisseurs mercredi soir. Le groupe a annoncé une reprise plus dynamique de la croissance de ses revenus. Il a également publié des prévisions pour le quatrième trimestre dépassant les attentes des analystes, ce qui a entraîné une hausse d’environ 5 % du titre dans les échanges après clôture", a commenté Grégoire KOUNOWSKI, Investment Advisor chez Norman K.
"Nous restons prudents face aux valorisations de certaines entreprises liées à l’IA que nous estimons surcotées. Nous privilégions des sociétés raisonnablement valorisées, dotées de bilans solides, de free-cash-flows élevés et capables de résister à un éventuel ralentissement économique", a poursuivi le décideur en gestion d'actifs.
Les marchés avaient également rendez-vous jeudi avec de la macroéconomie puisqu'en plus de ce point d'étape crucial avec NVidia, les salles des marchés viennent prenaient enfin connaissance du rapport fédéral sur l'emploi en septembre, avec 48 jours de retard en raison du shutdown. A noter que les données d'octobre ne seront jamais publiées et que le prochain rapport (novembre donc) sera rendu public tout début décembre. De quoi donner des repères importants, notamment pour anticiper la trajectoire des taux de la Fed, dont le ton a gagné en prudence en quelques jours.
Le NFP d'octobre confirme une détérioration, mais beaucoup moins forte qu'attendu, de la santé de l'emploi privé outre Atlantique. Si le taux de chômage progresse à 4,4% de la population active, le nombre de postes créés, qui s'était effondré en août, remonte la pente à 119 000.
"Après les rapports sur l'emploi [de jeudi], les marchés ont intégré un peu plus de chance de baisse de taux même si la probabilité reste sous les 50%, alors qu’ils étaient quasi-certains que la Fed baisserait ses taux il y a encore un mois. Cela montre que la décision de la Fed en décembre reste incertaine, mais que le marché intègre désormais mieux le risque que la Fed soit patiente", a commenté Xavier Chapard, Stratégiste de LBPAM.
Cette probabilité dont parle M Chapard n'a en réalité pas cessé de bouger violemment depuis deux semaines, expliquant en partie la nervosité des salles des marchés. Dès vendredi, elle repartait à la hausse avec l'appui de de John Williams, un des membres votants cette année au sein de la Réserve fédérale américaine (Fed), qui a estimé qu'il y avait "de la marge" pour une nouvelle baisse des taux directeurs à court terme, avant une réunion prévue en décembre.
"Je continue de voir de la marge pour un nouvel ajustement à court terme" des taux directeurs, a-t-il déclaré. Les investisseurs reprennent donc espoir sur une nouvelle baisse des taux de la Fed le mois prochain. Selon l'outil CME FedWatch, les marchés évaluent à 69,3% la probabilité d'une baisse de taux de 25 points de base (0,25 point de pourcentage) le mois prochain, contre près de 40% plus jeudi.
Côté valeurs, Thales a perdu 3,8%, affecté comme l'ensemble des titres de défense européens par les propos du président ukrainien, Volodymyr Zelensky. Ce dernier a déclaré être prêt à effectuer un "travail constructif, honnête et rapide" au sujet d'un plan de paix proposé par les États-Unis. Legrand (-2,1%) et Schneider Electric (-2,7%), deux valeurs exposées à la thématique de l'IA, ont aussi reculé. Hors CAC 40, Ubisoft a gagné 3,9% après avoir enfin livré des comptes semestriels marqués par des revenus supérieurs aux attentes. Mais cette publication est accompagnée d'un incident comptable, les auditeurs aux comptes ayant demandé des retraitements qui ont abouti à un bris de "covenant", c'est-à-dire les engagements de la société en termes de ratio d'endettement.
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont terminé dans le vert la dernière séance de la semaine, à l'image du Dow Jones (+1,08%) et du Nasdaq Composite (-0,88%). Le S&P500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, s'est apprécié de 0,98% à 6 602 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin
> Sur le marché des changes la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,1520$.
> Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 58,00$.
> Les Treasuries 10 years, rendement des obligations souveraines fédérales à échéance 10 ans, se négociaient légèrement au-dessus des 4,06%.
> Quant au VIX, il valait 23,43 à la dernière clôture du S&P500.
A l'agenda macroéconomique ce lundi, à suivre en priorité l'indice IFO du climat des affaires en Allemagne à 10h00.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Avec 3 gaps de poursuite pour autant de séances, du 10 au 12 novembre, l'indice CAC a su amorcé une reprise "en V" sur sa moyenne mobile à 50 jours (en orange). Cette reprise a pour l'instant défini l'amplitude d'une nouvelle base de travail. Ce sont désormais les 8 260 points, testés 5 fois, qui sont sous pression. Dans l'immédiat, la base de travail reste celle des 8 000 / 8 260 points, théâtre d'une probable accumulation d'énergie.
Mais le support intermédiaire des 8 000 points est désormais lourdement fragilisé, notamment en raison du gap du 18 novembre. D'autant que la bougie d'école en englobante baissière sur NVidia le 20 novembre à elle seule a un effet sur le moral du marché dans son ensemble.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est négatif sur l'indice CAC 40 à court terme.
Ce scénario baissier est valable tant que l'indice CAC 40 cote en dessous de la résistance à 8260.00 points.
Le conseil BFM Bourse
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