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A partir de sa fragile base de soutien technique à 7 340 points, le CAC 40 (+0,76% à 7 425 points) est reparti à la hausse jeudi, au lendemain de l'élection de D Trump à la Présidence des Etats-Unis. C'est certes moins que le DAX, mais c'est tout de même significatif alors que le marché continue d'évaluer les répercussions du retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier prochain.

"Trump reste imprévisible", constatent Dr. Felix Schmidt - senior économiste et Dr. Holger Schmieding - chef économiste chez Berenberg. "Il est donc très difficile de prédire laquelle de ses promesses électorales, presque innombrables et pas toujours cohérentes, va être réellement mise en œuvre. Mais contrairement à 2016, le succès électoral de Trump et de son équipe n'est pas une surprise. Ses conseillers sont préparés. Il sera donc selon toute vraisemblance en mesure de mettre en œuvre des décisions beaucoup plus rapidement et efficacement que lors de sa première prise de fonction il y a huit ans."

Dans l'immédiat, les principales craintes restent d'ordre inflationnistes, commerciales, douanières et géopolitiques. Nous aurons largement le temps d'y revenir lors de nos prochaines analyses.

Sur la question de l'inflation en particulier, les regards sont braqués sur le cadran du 10 ans américain, dont l'aiguille s'affole.

"Une des propositions récentes de Trump consiste à « supprimer l’impôt et remplacer les recettes fédérales par des tarifs douaniers ». Bien que difficilement réalisable, cette mesure reflète une volonté de mener une politique monétaire et budgétaire expansionniste et protectionniste. Cela entraînerait une pression inflationniste, poussant ainsi les taux à la hausse", analyse Grégoire KOUNOWSKI, Investment Advisor chez Norman K.

La Fed, qui achevait hier une nouvelle réunion de son Comité de politique monétaire, a sans surprise abaissé de 25 points de base la rémunération de ses Fed Funds, et laissé entendre que le processus d'assouplissement monétaire se poursuivrait, mais c'est toute la question du rythme de baisse à venir qui est désormais posée.

Sur le plan statistique, les inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage sont ressorties à 221 000 nouvelles unités, très proche du consensus, et synonyme de fermeté chronique de l'emploi outre Atlantique. Un cadran que la Fed consulte très régulièrement.

Côté valeurs, sans surprise, ce sont les dossiers à fort Bêta, qui avaient le plus souffert la veille, qui ont retrouvé le plus de couleurs, à l'image de Remy Cointreau (+4,81%), Valeo (+5,45%); Wordline (+5,70% ou Forvia (+7,78%). A l'inverse, Air France, a - si vous me passez l'image - traversé un trou d'air, en plongeant de 10,50%, décevant la communauté financière après la période des JO.

Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,0770$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 71,70$.

A l'agenda macroéconomique ce vendredi, à suivre en priorité les données préliminaires de l'indice de confiance des consommateurs (U-Mich) à 16h00.

A noter que lundi, 11 novembre, férié, la Bourse de Paris sera ouverte, et ce dans des conditions habituelles d'horaires et de cotation.

ELEMENTS GRAPHIQUES CLES

Les 7 465 / 7500 points ont cédé mercredi 30/10, sur gap, dans des volumes épais, et dans des conditions de volatilité notables. Le message baissier de court terme est ainsi mécaniquement validé. Le prochain niveau identifiable est celui des 7 340 points.

A noter que la séance de vendredi aura "sauvé" l'allure de la bougie hebdomadaire, mais que le nouveau plancher des 7 340 points est fragilisé. La séance de mercredi 06 novembre, ultra volatile, aura fragilisé davantage ce niveau, touché très précisément.

Prudence, donc, dans un environnement de marché gagné par la nervosité.

PREVISION

Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons identifiés, notre opinion est neutre sur l'indice CAC 40 à court terme.

On prendra soin de noter qu'un franchissement des 7465.00 points raviverait la tension à l'achat. Tandis qu'une rupture des 7340.00 points relancerait la pression vendeuse.

Graphique en données horaires

Graphique en données quotidiennes