(BFM Bourse) - L'accouchement a été long et difficile mais l'accord est désormais trouvé. Les 27 se sont entendus hier - l'unanimité est pour rappel requise -, à l'issue d'un sommet européen historiquement long, sur un plan de relance de 750 Milliards d'euros, face à l'impact économique de la pandémie, panachés de la façon suivante:
- 360 Milliards sous forme de prêts au pays membres qui en feront la demande. Chaque pays bénéficiaire, qui y trouve l'avantage de profiter de taux avantageux car négociés à l'échelle européenne, devra rembourser le capital emprunté.
- 390 Milliards sous forme de subventions qui seront transférées aux pays qui en ont le plus besoin, et qui seront remboursés, pour leur part, par les Vingt-Sept. C'est sur cette dernière tranche que les débats ont été les plus âpres, en raison de l'opposition initiale des pays dits "frugaux" (Pays-Bas, Suède, Autriche, Danemark, auxquels s'est rallié la Finlande).
La grande nouveauté de ce plan historique est l'endettement commun, au nom des 27, à une échelle aussi large. Jusque là, l'endettement commun restait marginal, le budget européen annuel restant à l'équilibre.
Le Président français, E. Macron, qui avait "tapé du poing sur la table" dimanche, alors que les négociations s'enlisaient, s'est félicité d'un accord historique.
Le CAC 40 a gagné 0,47% à 5 093 points, accélérant en seconde partie de séance alors que se dénouaient les négociations. L'accord en lui-même a formellement été conclu à l'aube.
Aucun chiffre macroéconomique majeur ne figurait au programme mardi, dans un agenda statistique bien maigre depuis le début de la semaine.
Côté valeurs, Technicolor (+9,69% à 2,7610 euros) a bondi dans le sillage de l'annonce de l'adoption, à l'assemblée générale, de toutes les résolutions nécessaires à la mise en place du plan de restructuration financière. Natixis a lâché 7,43% à 2,342 euros en clôture après le démenti de BPCE sur des rumeurs de presse évoquant un intérêt de la maison-mère de la banque de financement pour le solde de son capital.
Le spécialiste des véhicules autonomes Navya (+47% à 2,20 euros, plus de 230% sur les 6 dernières séances) a poursuivi la flambée dans le sillage du lancement d'un service de navettes en autonomie complète de niveau 4, sans opérateur de sécurité à bord.
De l'autre côté de l'Atlantique, les valeurs technologiques ont une nouvelle fois vivement accéléré à la hausse, propulsant le Nasdaq Composite en progression de 2,51% à 10 767 points, alors que les valeurs industrielles ont freiné la tendance sur le Dow Jones (+0,03% à 26 680 points). Le S&P 500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a grignoté 0,84% à 3 251 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traite à un niveau proche des 1.1450$. Le baril de WTI, l'un baromètre de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 40,90$.
À l'agenda statistique ce mardi, à suivre en priorité l'ndice des indicateurs avancés (Conference Board) en Chine à 15h00.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Les signaux contradictoires se multiplient sur l'historique très récent de l'indice phare tricolore, avec notamment une combinaison en harami suivie de deux englobantes de couleur différente... A très court terme, l'absence de directionnel reste la norme. La tendance de fond, à savoir le trend primaire, reste lourdement baissier, à l'aune de la pente encore adoptée par la moyenne mobile à 100 jours (en orange).
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons identifiés, notre opinion est neutre sur l'indice CAC 40 à court terme.
On prendra soin de noter qu'un franchissement des 5213.00 points raviverait la tension à l'achat. Tandis qu'une rupture des 5000.00 points relancerait la pression vendeuse.

Le conseil
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