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Le CAC 40 a reculé de 0,93% à 8 016 points, tout en préservant le seuil hautement psychologique des 8 000 points jeudi, alors que les marchés prenaient connaissance d'un ralentissement significatif de la croissance américaine. Un chiffre qui aurait pu plaire au marché en évoquant l'idée d'un soft landing, s'il n'était pas accompagné de signaux de tension sur les prix.
Le produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis a progressé moins que prévu, de 1,6% au premier trimestre, en première estimation. Les économistes interrogés par le Wall Street Journal tablaient pour leur part sur une progression de 2,2% en rythme annuel. A côté, les tensions inflationnistes persistent puisque l'indicateur d'inflation sous-jacent a progressé contre toute attente, de 3,7% sur les trois premiers mois de l'année, après 2% au quatrième trimestre. Autre indice avancé de tensions sur les prix, les nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage ont par ailleurs, été moins élevées qu'attendu, à 207 000 la semaine précédente, contre un consensus logé à 215 000.
C'est dans ce contexte que les opérateurs prendront connaissance ce vendredi du point d'orgue statistique de la semaine à savoir les prix PCE (personal consumption expenditures), le baromètre préféré de la Fed dans son appréciation de l'inflation. Les données core (hors éléments volatils) sont attendus en hausse mensuelle de 0,3%.
Par ailleurs, le marché a dû encaisser une avalanche de publications trimestrielles, au contenu pour le moins contrasté.
Dassault Systèmes a perdu 4,24% après des résultats trimestriels qualifiés de "mitigés aux mieux" par Stifel.
Hermès a cédé 2,44% malgré une croissance vigoureuse de 17% hors effets devises au premier trimestre, contre un consensus à 14%.
Pernod Ricard a rendu 2,45% alors que ses ventes ont déçu les investisseurs au troisième trimestre.
Carrefour n'a pas positivé ce jeudi (-2,2%) avec également des revenus moins dynamiques qu'escompté par les analystes, et un abaissement de recommandations de la part de Morgan Stanley à "pondération en ligne" contre "surpondérer" précédemment.
Sanofi a bondi de 4,5% après avoir dévoilé des résultats "un peu au-dessus des attentes", selon Oddo BHF, ce qui lui permet de prendre la tête du CAC 40 ce jeudi soir.
STMicroelectronics, n'a pas dérogé à sa réputation de valeur volatile. L'action clôture en hausse de 1,1% après avoir ouvert en baisse de 5%. Le groupe a abaissé son objectif annuel de revenus et livré des résultats moins bons qu'attendu. Mais le marché juge a priori que le creux de la vague est désormais passé pour le spécialiste des semi-conducteurs.
BNP Paribas a gagné 0,9% à la faveur d'un bénéfice net supérieur aux attentes grâce à des résultats portés par sa division "banque de financement et d'investissements".
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont terminé la séance de jeudi dans le rouge à l'image du Dow Jones (-0,98%) ou du Nasdaq Composite (-0,64%). Le S&P500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, s'est contracté de 0,46% en préservant le seuil des 5 000 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,0720$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 83,70$.
A l'agenda ce vendredi, à suivre en priorité les prix PCE US à 14h30. A noter que Fitch et Moody's devraient donner ce jour leur verdict sur la dette française.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
L'heure est dans l'immédiat à la respiration des cours. L'indice CAC a tracé, au contact de la bande de Bollinger supérieure, deux bougies où les points bas, le niveau d'ouverture et celui de clôture se confondent. Et ce avant d'entamer une lente décrue vers la partie basse d'un canal ascendant (en noir) sur le graphique journalier. La séance de mardi 02 avril, par les volumes, la longueur du corps rouge de la bougie correspondante, a renforcé les 8 220 points comme niveau difficile à franchir.
Puis un événement technique majeur est survenu à savoir la rupture sur gap, du seuil hautement symbolique des 8 000 points. Ce dernier n'apparait toutefois pas comme une cicatrice sur l'indice dans le sens où il a été comblé dès la séance suivante.
Nous sommes au cœur d'une profonde respiration, légitime, sur l'indice phare tricolore.
Deux cibles baissières se présentent: le gap haussier du 22 février dont la borne basse vaut 7 821 points, puis le support intermédiaire à 7 700 points. D'ici là, la formation ponctuelle d'accélération baissière vive des cours n'est pas exclue, avant remobilisation du camp acheteur.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est négatif sur l'indice CAC 40 à court terme.
Ce scénario baissier est valable tant que l'indice CAC 40 cote en dessous de la résistance à 8120.00 points.
Le conseil BFM Bourse
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