(BFM Bourse) - La banque française a publié des bénéfices supérieurs aux attentes. Le groupe a enregistré un effet ciseau positif, avec des revenus meilleurs qu'attendu et des coûts moins élevés.
Le marché ne restait pas sur une bonne impression de BNP Paribas. La banque de la rue d'Antin avait grippé les investisseurs lors de la publication de ses comptes annuels, en février, avec des résultats inférieurs aux attentes et l'abaissement de certains objectifs pour 2025. L'action avait perdu plus de 9%.
Cette fois, la copie rendue est bien plus solide. L'établissement dirigé par Jean-Laurent Bonnafé a publié des résultats globalement supérieurs aux prévisions.
Le produit net bancaire, équivalent du chiffre d'affaires, s'est établi à 12,48 milliards d'euros sur les trois premiers mois de l'année en repli de 0,4% sur un an tandis que le résultat net part du groupe s'est inscrit à 3,1 milliards d'euros, en baisse de 2,2%.
Royal Bank of Canada note que le bénéfice a nettement dépassé le consensus, logé à 2,4 milliards d'euros.
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Une BFI bien meilleure qu'attendu
Jefferies note de son côté que le résultat brut d'exploitation, à 4,56 milliards d'euros a dépassé de 12% les attentes. Ce en raison d'un "effet ciseaux" positif: les revenus ont été supérieurs de 2% par rapport aux attentes pour des coûts inférieurs de 3% au consensus, explique Morgan Stanley.
Par division, la banque de financement et d'investissement (BFI) s'est bien comportée et a porté la surperformance de la banque par rapport aux attentes. L'ensemble de ces métiers ont dégagé un bénéfice avant impôt de 2,03 milliards d'euros soit 29% de plus que le consensus.
Dans l'absolu, cette division a vu ses revenus reculer de 4%. Mais cela s'explique en partie par la base de comparaison très élevée dans les produits à taux fixe (matières premières, devises et obligations), métier appelé "FICC", et dont les revenus baissent de plus de 20%.
"La région EMEA (Europe-Moyen Orient-Afrique) sur laquelle FICC a réalisé environ 60% de ses revenus en 2023 est celle qui a été la plus impactée par la normalisation sur le marché de taux, change et matières premières après une période de très forte activité des clients en 2022 et au premier trimestre 2023. Cette normalisation s’est caractérisée en particulier par une volatilité très faible notamment en janvier et février 2024 entraînant une activité des clients moins soutenue par rapport à des volumes élevés au premier trimestre 2023", développe BNP Paribas.
Toujours dans la BFI, les métiers actions et de gestion de titres sur le marché ("equity and prime services") ont eux vu leur produit net bancaire progresser de 11% sur un an. Royal Bank of Canada remarque que cette croissance est supérieure à la moyenne de celles des grandes banques américaines. La division "Global Banking", qui assure des services de financement de marché, a enregistré une croissance de 6% et dégagé un bénéfice avant impôt de 901 millions d'euros en hausse de plus de 35% sur un an.
La banque de détail en France recule encore
La banque de détail a, elle, vu ses revenus progresser de 0,4% à 6,7 milliards d'euros tandis que son résultat avant impôt a reculé de 12,4%.
En France, le produit net bancaire de la banque de détail a reculé de 1,9% avec une baisse des revenus d'intérêt (soit l'argent dégagé via les marges sur les taux des prêts consentis aux clients) de 8%. En excluant des impacts négatifs, liés notamment à des couvertures contre l'inflation, ces revenus d'intérêt sont stables.
Concernant les autres indicateurs scrutés par le marché, le coût du risque est resté contenu, les provisions représentant 29 points de base (0,29 point de pourcentage) de l'encours de crédit, en dessous de l'objectif de 40 points de base visé par le groupe pour l'ensemble de l'année. En montant, le coût du risque s'est établi à 640 millions d'euros contre un consensus à 819 millions d'euros, selon Royal Bank of Canada.
Le ratio de solvabilité, qui mesure les fonds propres rapportés à l'encours pondéré des risques s'est établi à 13,1% à fin mars, un tout petit poil sous les attentes, à 13,2% selon Morgan Stanley.
La banque américaine estime que, globalement, BNP Paribas a livré "des résultats robustes" tandis que Royal Bank of Canada apprécie "un bon démarrage", avec également la confirmation des objectifs 2024 et 2025.
A la Bourse de Paris, BNP Paribas avance de 1% vers 12h50 surperformant le CAC 40 qui perd 0,8% au même moment.
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