(BFM Bourse) - L'indice parisien a repassé la barre de 5.600 points, à la faveur d'un gain de 0,44% mercredi, soutenu par les signaux de détente sur le front des négociations commerciales sino-américaines, tandis que les opérateurs continuent à parier sur un ensemble de mesures fortes de la part de la Banque centrale européenne.
La Bourse de Paris a repassé la marche avant mercredi, au lendemain d'une séance de surplace (+0,08%) en s'adjugeant 0,44% à 5.618,06 points, plus très loin de son plus haut annuel touché lors de la séance du 25 juillet dernier (à 5.672 points). Plus de 3,25 milliards d'euros ont été échangés sur la séance, un volume moyen, à la veille de l'annonce très attendue des dernières décisions de la Banque Centrale Européenne.
Le baromètre de la place parisienne a profité de signaux de désescalade commerciale en provenance de Pékin après la publication, par la Chine, d'une liste de produits américains qui seront exemptés des surtaxes douanières mises en place l'an dernier. Des délégations chinoise et américaine doivent en outre se retrouver en octobre pour de nouveaux pourparlers commerciaux. À Wall Street, la hausse était d'ailleurs aussi de mise avec un gain de 0,26% pour le Dow au moment de la clôture parisienne -une sixième séance potentielle dans le vert-, +0,34% pour le S&P 500 et +0,69% pour le Nasdaq, avec notamment une progression de 1,8% pour Apple.
Si les dernières avancées sur le front commercial sont logiquement perçues favorablement, l'attention des opérateurs demeure focalisée sur la politique monétaire. De fait, le verdict du comité des gouverneurs de la BCE, qui sera commenté par Mario Draghi (pour son avant-dernière réunion en tant que président de l'institution) jeudi en début d'après-midi, nourrit beaucoup d'espoirs.
Le marché attend un ensemble de mesures destinées à soutenir voire relancer l'activité économique dans la zone euro. Et, pour ne pas décevoir les marchés, cet ensemble devra inclure une baisse de taux, potentiellement accompagnée de mesures visant à en limiter partiellement l'impact négatif sur les banques via un système de taux par paliers dit "tiering", qui permettrait à certaines banques de réduire le coût sur une partie de leurs réserves excédentaires. La grande question est de savoir quelle sera la décision de la BCE sur la relance, ou non, des achats de dette, via un nouveau programme de "Quantitative Easing", que le marché appelle de ses vœux.
Hermes maintient ses marges records, Inventiva confirme son calendrier
Sur le terrain des valeurs, Hermès a livré ses résultats semestrielle -la dernière publication parmi tous les groupes du CAC 40, car le luxe prend son temps. Le sellier a fait état d'un maintien de la rentabilité du groupe à des niveaux records grâce à la Chine continentale ainsi qu'à la division maroquinerie du géant du luxe. Après avoir touché un sommet historique vendredi dernier, l'action a subi de petites prises de bénéfices (-0,6%). Toutefois le secteur est loin de perdre les suffrages des investisseurs. Kering a signé la plus forte hausse de l'indice (+3,8%), aidé notamment par une note laudative de SocGen.
Toujours au sein du CAC 40, STMicro a fait aussi bien, le fabricant de matériaux semi-conducteurs (puces électroniques) profitant, comme les autres fournisseurs d'Apple (AMS, Infineon, etc.) de la présentation de l’iPhone 11, qui sera vendu 699 dollars, un tarif qui devrait soutenir la demande.
ArcelorMittal a également été recherché (+2,4%) après des informations rapportées par Bloomberg selon lesquelles le géant de la sidérurgie réfléchit à la vente de sa division de distribution de produits destinés au secteur de la construction.
Au rayon des biotechs, Inventiva confirme son calendrier dans la Nash (maladie du foie) après avoir obtenu le feu vert de l'ultime comité d'experts chargé du suivi de la sécurité des patients lors d'un essai pour démontrer l'efficacité de sa molécule phare dans cette maladie du foie émergente. Le titre a repris 6,3%, après quatre séances de forte baisse. Adocia, qui cible le marché du diabète pour sa part, a progressé de 7%, là aussi après une séquence baissière, à l'annonce de sa participation au congrès annuel de l'Association Européenne pour l'Etude du Diabète (EASD), où la biotech lyonnaise présentera des données sur un traitement actuellement à l'essai chez l'homme.
Vif rebond également (+23%) pour Riber, le fabricants de systèmes "d'épitaxie par jets moléculaires" (une technologie utilisée dans la fabrication des semi-conducteurs) dans le sillage d'une nouvelle commande de machine de la part d'un industriel asiatique.
Malgré des données hebdomadaires sur les réserves américaines de brut révélant une diminution plus forte qu'attendu des stocks de brut, le baril de WTI cédait 0,64% à 57,03 dollars et le Brent 0,24% à 62,23 dollars, le renvoi par Donald Trump de son conseiller à la sécurité nationale John Bolton (partisan d'une ligne dure vis-à-vis de l'Iran) étant perçu comme un signal de désescalade. Les trois principaux collaborateurs de John Bolton sont partis dans la foulée, laissant peu de "faucons" dans l'entourage du président des Etats-Unis.
Enfin, sur le marché des changes, la monnaie unique lâche encore du lest face au billet vert (-0,43%) à 1,0997 dollar, dans l'anticipation de mesures d'assouplissement de la part de la BCE.