(BFM Bourse) - Le CAC 40 semble susceptible de mettre un terme à cinq séances consécutives bouclées dans le rouge -dont deux lourdes pertes lundi et mardi- avec un gain de 1,3% à la mi-séance. Malgré les doutes qui règnent toujours autour d'un accord commercial, la Bourse de Paris se rassure un peu à la lecture de l'indice PMI chinois.
Après avoir effacé en deux séances l'intégralité de la hausse enregistrée en novembre, le baromètre du marché parisien reprend des couleurs mercredi, affichant une hausse de 1,33% à 5.803,65 points à 12h45, dans un volume d'échanges un peu supérieur au milliard d'euros à ce stade. Après avoir accusé de lourdes pertes ces derniers jours (-2,01% lundi et -1,03% mardi)- le regain soudain des tensions commerciales ayant sapé la confiance des investisseurs- a ouvert à l'équilibre, avant de rapidement reprendre de la hauteur, notamment grâce à un indicateur chinois qui permet d'atténuer les craintes des investisseurs vis-à-vis des dernières déclarations de Donald Trump.
"Pas de date limite pour un accord" avec la Chine
Le président américain a en effet annoncé qu'aucune date limite pour conclure un accord commercial avec Pékin n'était fixée et qu'il pourrait même être préférable d'attendre que l'élection présidentielle de novembre 2020 soit passée - alors que le locataire de la Maison-Blanche fait miroiter un accord aux marchés depuis plus d'un an. Si les opérateurs craignaient donc le pire après cette nouvelle saillie verbale, la progression de l'activité du secteur des services chinois en novembre, à son rythme le plus élevé depuis avril, rassure les marchés. L'indice des directeurs d'achat (PMI) pour les services, calculé par le cabinet IHS Markit et publié par le groupe de médias Caixin, s'est établi à 53,5 le mois dernier, contre 51,1 en octobre. Un chiffre au-dessus de 50 témoigne d'une expansion de l'activité, et en-deçà d'une contraction. Toujours en Chine, l'indice composite PMI de Markit-Caixin (considéré comme un bon indicateur de la santé économique car il agrège services et industrie manufacturière), a également nettement progressé en novembre, à 53,2 contre 52 en octobre, taux de croissance le plus élevé depuis 21 mois.Malgré les signaux négatifs envoyés par Donald Trump et son secrétaire au commerce Wilbur Ross depuis le début de la semaine, Bloomberg rapporte mercredi matin que les Etats-Unis et la Chine se rapprochent d'un compromis sur le montant des droits de douane. Ceux-ci seraient supprimés dans le cadre d'un accord commercial partiel, malgré les tensions récentes au sujet de Hong Kong et de la situation des musulmans dans la province chinoise du Xinjiang, croit en effet savoir l'agence de presse américaine.
Indicateurs moins convaincants en Europe
En zone euro en revanche, l'économie fait quasiment du surplace. Le secteur privé est en effet resté proche de la stagnation en novembre, le secteur manufacturier semblant toujours peser sur celui des services et sur l'activité économique dans son ensemble. L'indice composite s'est maintenu le mois dernier à 50,6. Il ressort ainsi au-dessus de l'estimation préliminaire de 50,3. L'indice des services a fléchi à 51,9 contre 52,2 en octobre, suggérant une contagion des difficultés du service manufacturier. En France, la croissance de l'activité du secteur privé a finalement ralenti en novembre, illustrant une décélération dans le secteur des services, selon des données publiées mercredi par le cabinet IHS Markit. L'indice composite de l'activité globale s'est replié de 52,6 en octobre à 52,1 en novembre, alors que l'indice "flash" provisoire suggérait plutôt une progression à 52,7.
Elior bondit, Orange déçoit
Sur le front des valeurs, seules deux titres du CAC 40 évoluent dans le rouge mercredi à la mi-journée au sein du CAC 40 : Pernod Ricard, dont le repli reste très limité (-0,3%) et Orange, qui lâche 4,7% à 12h25 en réaction à la présentation du nouveau plan stratégique baptisé "Engage2025", qui pour l'essentiel ne fait que s'inscrire dans la continuité du précédent -notamment en matière de dividende- ce qui constitue visiblement une déception pour les investisseurs.Au sein du SBF 120, Elior bondit de 7,9% à 12h30 dans le sillage de la publication de ses résultats annuels, le spécialiste de la restauration collective ayant atteint ses objectifs et vu son résultat net multiplier par huit sur un an, grâce à la plus-value tirée de la cession de sa filiale Areas. Le groupe a en outre présenté des perspectives ambitieuses à moyen comme à court terme puisqu'il prévoit un retour à la croissance organique de ses revenus dès l'exercice 2019-2020 démarré début octobre.
Airbus rebondit (+3,1%), au lendemain d'un net repli (-4,4%), le titre de l'avionneur étant soutenu par l'annonce mardi d'une commande de 50 Airbus A321 XLR, un avion de capacité moyenne, afin de remplacer des Boeing vieillissants, par la compagnie aérienne United Airlines. Même cas de figure pour Soitec, dont le titre avait chuté de plus de 20% au cours des cinq dernières séances mais reprend 3,4% mercredi vers 12h35, le directeur général du fabricant de matériaux pour semi-conducteurs, Paul Boudre, a indiqué dans une interview à Bloomberg qu'il prévoyait de tripler ses ventes en cinq ans.
Les prix du pétrole progressaient mercredi en cours d'échanges européens, après que l'Irak a une nouvelle fois suggéré une baisse de la production des membres de l'Opep et de leurs alliés, réunis à Vienne jusqu'à vendredi. À 12h35, le baril de Brent se traite à 61,95 dollars, en hausse de 1,86% par rapport à la veille, quand celui de WTI s'échange à 57,01 dollars (+1,62 dollars).
Sur le marché des changes, la monnaie unique rétrocède une partie des gains des deux derniers jours, cédant 0,11% à 1,1069 dollar.