(BFM Bourse) - La Bourse de Paris a connu une séance mouvementée, dans d'importants volumes, alors que l'affaire GameStop, dans laquelle des boursicoteurs ont sur "hacker" le système pour faire plier les fonds spéculatifs positionnés à la vente, a défrayé la chronique à Wall Street.
Le parcours en dents-de-scie se poursuit pour la Bourse de Paris, dans un climat marqué par un regain d'inquiétudes sur l'évolution de la pandémie depuis une quinzaine de jours. Mercredi, l'indice CAC 40 a rechuté de 1,16% à 5.459,62 points au lendemain d'un rebond de 0,93%. Témoignant de la nervosité des investisseurs face aux difficultés à contenir la pandémie du coronavirus en dépit de l'arrivée des vaccins, l'instabilité s'est trouvée accrue par le décrochage de Wall Street.
Au moment de la clôture en Europe, le Dow faiblissait de 1,1% sur le Dow, le Nasdaq Composite de 1,4% et le S&P 500 de 1,7% dans un marché pénalisé notamment par les ventes forcées des hedge funds, en quête de liquidités pour couvrir des positions à découvert mises à mal par l'envolée récente de titres mal-aimés comme GameStop. Afin de couper leurs pertes, les fonds spéculatifs doivent racheter ces valeurs en pleine ascension, ce qui peut les amener à vendre d'autres positions gagnantes pour obtenir les liquidités nécessaires à ces rachats, ainsi que l'explique Gregori Volokhine, de Meeschaert Financial Services, sur BFM Business.
Comme l'observe Barclays dans une note macro-économique ce mercredi matin, les campagnes de vaccination ont débuté lentement en Europe, freinées par la bureaucratie et les défis logistiques. La banque britannique s'attend à ce que l'immunité de groupe (une fois, selon elle, les deux tiers des populations vaccinées) soit atteinte à la fin du troisième trimestre ou au début du quatrième, à la traîne par rapport aux Etats-Unis et au Royaume-Uni. "Mais les nouvelles souches et le faible niveau actuel de vaccination représentent des risques qui pourraient menacer notre prévision", prévient la banque.
Aux Etats-Unis, malgré le soutien implicite que la Fed devrait réitérer en soirée (vers 20h00 à Paris) et la perspective du plan de soutien de l'administration Biden, à court terme les mesures de restriction vont plutôt dans le sens d'un durcissement ce qui préoccupe également les investisseurs.
LVMH fait mieux que prévu
Sur le marché parisien, les nouvelles envoyées par les entreprises cotées sont restées dans l'ensemble positives mercredi, mais au contraire de la veille cela n'a plus suffi aux investisseurs. LVMH fait figure de cas emblématique : le géant du luxe et première capitalisation française a publié des résultats supérieurs aux attentes, favorisés par une reprise des ventes plus forte qu'attendu en fin d'année en Asie et au Etats-Unis notamment pour Louis Vuitton. Dans la foulée, l'action a grimpé jusqu'à près de +2% ce matin, avant d'être rattrapée par la fébrilité ambiante, et perdre jusqu'à plus de 1,6%, avant de terminer entre deux eaux à -0,3%.
STMicroelectronics a pour sa part lâché 3% après le point trimestriel de Texas Instruments: l'américain a fait plutôt mieux qu'attendu et livré des prévisions optimistes pour le trimestre en cours, sur fond de rebond de la demande... Mais les opérateurs craignent en fait que ce rebond ne mette sous tension les chaînes d'approvisionnement, et n'aboutisse à des pénuries ponctuelles. BNP Paribas ou Alstom ont eux aussi des replis de plus de 3%, sans réellement d'actualité à l'appui, la plus forte baisse de l'indice revenant à ArcelorMittal (-4,2%).
Solutions 30 porte plainte
Hors de l'indice phare Cegedim a perdu 3,7% alors que le chiffre d'affaires de la firme s'est contracté l'an dernier de 1,4%, à 496,9 millions d'euros. Initialement en progression, Solutions 30 a finalement reculé de 8,9% : le groupe a présenté ses réalisations 2020, puis subi la publication d'une énième lettre ouverte du fonds Muddy Waters, avant d'annoncer porter plainte en diffamation.
Exel Industries s'est détaché du lot avec 3,1% de gains alors que le spécialiste des matériels d'arrosage et de pulvérisation a fait état d'une expansion de 19,4% (+13,5% en comparables) de son chiffre d'affaires trimestriel à 142,6 millions d'euros. L'exceptionnelle croissance de Sartorius Stedim Biotech en 2020 a aussi été saluée, l'action s'adjugeant 2,4% en clôture.
Peu coutumier de telles envolées, le compartiment des foncières a connu une flambée spéculative, dans le sillage du mouvement de rachat de positions de vente à découvert (le secteur étant parmi les plus visés par les hedge funds jusqu'ici). Klépierre a bondi de 21,9% et Unibail de 19,8%.
Au chapitre devises, l'euro flanchait de 0,51% à 1,21 dollar en fin de journée et le Bitcoin fléchissait encore de 3,52% à 30.866 dollars, après une brève incursion sous la barre des 30.000 dollars
Contre vents et marées ce mercredi les tarifs pétroliers gardaient une orientation nettement positive à 55,98 dollars (+0,61%) pour le Brent et 53,10 dollars (+0,93%) pour le WTI après l'annonce d'une forte baisse des stocks de brut aux Etats-Unis la semaine passée.