(BFM Bourse) - Après avoir cédé 1% en mai, la Bourse de Paris a entamé le mois de juin sur une note négative, redescendant à proximité des 6400 points. Les inquiétudes des investisseurs à l'égard des risques que fait peser l'inflation continuent de dicter la tendance.
Le baromètre de la cote parisienne a peiné à trouver une tendance mercredi. En nette hausse dans les premiers échanges, les indices européens ont d'abord salué de nouveaux signaux d'amélioration de la situation sanitaire en Chine. Shanghai a levé le confinement imposé depuis deux mois aux 25 millions d'habitants de la deuxième ville la plus importante du pays. Cette perspective plaide pour un franc redémarrage de l'activité économique chinoise.
Mais la physionomie du marché parisien s'est détériorée au cours de la séance, les inquiétudes sur la trajectoire des prix prenaient le pas sur l'éclaircie sanitaire en Chine. Sur courant alternatif, l'indice phare a ensuite franchement baissé dans l'après-midi avec l'ouverture fébrile des marchés américains (le Dow Jones et le Nasdaq cédaient près de 1% tandis que le S&P 500 redonnait plus de 1% au moment de la clôture en Europe). Le CAC 40 termine ainsi en baisse de 0,77% à 6.418,89 points, effaçant une tentative de rebond de 0,6% sur les 6500 points en début d'après-midi.
L'inflation dans la zone euro a atteint un nouveau record à 8,1% sur un an en mai après 7,4% en avril. D'ailleurs, les ventes au détail en Allemagne ont baissé de 5,4% en avril, la forte hausse des prix à la consommation freinant l'appétit des consommateurs. Les tensions inflationnistes observées ici et là dans la zone euro devraient pousser la Banque centrale européenne (BCE) à adopter une posture plus agressive sur sa politique monétaire.
Les initiatives des banques centrales pour juguler l'inflation seront étroitement surveillées par les investisseurs. Mercredi, la Réserve fédérale a donné le coup d'envoi de son processus de réduction de la taille de son bilan. Celui-ci va diminuer au rythme de 47,5 milliards de dollars par mois, puis à hauteur de 90 milliards en septembre, par la vente d'actifs financiers.
Maisons du Monde à la relance
Du côté des valeurs, Sanofi a progressé de près de 1% alors que l'autorité de santé américaine accorde la désignation de potentielle rupture thérapeutique (Breakthrough Therapy) à son traitement expérimental de l'hémophilie le lefanesoctocog.
Saint-Gobain a reculé de 0,7%, tandis que l'industriel a fait l'acquisition du spécialiste canadien de bardages Kaycan pour 928 millions de dollars.
Catering International Services a rebondi de 3,8%. Le groupe marseillais spécialisé dans la gestion de bases-vie en environnements extrêmes, en particulier pour le compte de producteurs de pétrole et de gaz, a fait part de la signature de deux contrats majeurs en Afrique de l'Ouest.
Maisons du Monde s'este relancé de 3,4% après la chute occasionnée la semaine dernière par l'avertissement sur ses résultats.
Fnac Darty a de son côté perdu 4,65% pénalisé par une note d'analyste dégradant à neutre, le titre du distributeur spécialisé.
Du côté des marchés des changes, l'euro lâchait près de 1% en fin de journée mercredi à 1,0633 dollar. Le billet vert est recherché, profitant de son statut de valeur refuge pour des investisseurs inquiets des tensions inflationnistes. Les cours du pétrole rebondissaient de plus de 1% à 117 dollars pour le Brent et à 116,50 dollars pour le WTI, alors que les pays de l'Opep+ n'auraient pas évoqué la possibilité d'écarter la Russie des accords de production du cartel, selon des informations de Reuters citant deux sources proches du dossier.
Sabrina Sadgui