(BFM Bourse) - La fête est finie sur le marché parisien et l'euphorie du début d'année semble désormais bien loin alors que le conflit armé aux portes de l'Europe ne cesse de s'intensifier, et les sanctions internationales de tomber. Le CAC 40 abandonne maintenant plus de 1000 points, soit près de 15%, en moins de deux mois.
Passé en zone de "correction" -c'est-à-dire subissant une baisse d'au moins 10% depuis un sommet récent- avec la chute de mardi (-3,94%), le CAC 40 creuse encore ses pertes mercredi. Désormais, l'indice phare tricolore accuse un retrait de plus de 1000 points de depuis son pic historique touché le 5 janvier dernier, à 7.384,86 points.
Ce mercredi dans les premiers échanges, l'indice vedette de la Bourse de Paris lâche plus de 1,2%, chutant ainsi à un plus bas depuis juillet dernier, à 6.312,30 points. Le plongeon atteint 14,52% depuis le plafond de début d'année, soit 1072 points de perdus pour le CAC. En moins de deux mois, l'ambiance est passée d'une fête ininterrompue -avec une séquence haussière inédite en novembre puis de nouveaux sommets en janvier sur fond de nouvelles rassurantes vis-à-vis d'Omicron- à une grosse gueule de bois.
Descendu de son piédestal dès janvier face à la perspective d'un resserrement monétaire plus vigoureux qu'initialement escompté de la part des banques centrales pour tenter d'endiguer la flambée de l'inflation, le marché parisien a nettement accéléré ses pertes depuis le 24 février. Date qui restera dans les livres d'Histoire comme celle de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, provoquant le pire conflit armé depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale sur le sol européen.
D'abord sous le choc (-3,83% le 24 février), le marché parisien a ensuite cru à une possible résolution grâce à des pourparlers (+3,55% le 25 février), avant de céder à la panique depuis trois jours face à la détermination affichée par Vladimir Poutine à poursuivre l'offensive. Et ce, malgré un très sévère paquet de sanctions internationales déjà brandies à l'encontre de Moscou, risquant au passage d'alimenter encore sensiblement l'inflation, notamment sur les marchés de matières premières.
Alors que la Russie est mise au ban de l'économie mondiale, les fleurons tricolores exposés à l'économie locale sont largement délaissés par les investisseurs - et tirent la correction du CAC 40. Société Générale, Alstom, et Renault abandonnent de fait respectivement 32,6%, 28,6% et 26,4% sur le dernier mois, et même TotalEnergies cède 11,7% sur la période malgré la flambée des cours du brut à plus de 100 dollars le baril.