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Pétrole WTI

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Pétrole wti : Galvanisé par la guerre en Ukraine, le baril de WTI franchit à son tour le seuil des 100 dollars

mardi 1 mars 2022 à 17h15
Le WTI franchit à son tour les 100 dollars le baril

(BFM Bourse) - Quelques jours après le baril de Brent, celui de WTI dépasse également le cap symbolique -et psychologique- des 100 dollars pour la première fois depuis 2014. Au-delà de possibles perturbations de l'offre russe, les opérateurs du marché s'inquiètent des sanctions qui devraient viser le secteur.

Bien malin qui peut dire comment s'achèvera le conflit armé en cours sur le sol ukrainien. Une chose apparaît néanmoins certaine: l'économie russe n'échappera pas à de -très- sévères sanctions occidentales, et probablement sur plusieurs années. L'Union européenne a annoncé des représailles économiques dès la semaine dernière, avant de durcir nettement le ton au cours du week-end, excluant notamment la Russie de la plateforme interbancaire Swift tout en gelant les avoirs de la banque centrale russe à l'étranger.

Si ces mesures se font déjà rudement sentir en Russie, où la rouble enfonce des creux historiques, elles n'entament en rien la volonté de Vladimir Poutine de vassaliser l'Ukraine. Le Kremlin a en effet annoncé ce mardi, par la biais de son ministre de la Défense Sergueï Choïgou, qu'il allait "continuer son offensive jusqu'à ce que tous les objectifs soient atteints", à savoir la "démilitarisation" et la "dénazification" de l'Ukraine. Face à ce constat, les occidentaux semblent bien décidés à passer à la vitesse supérieure en termes de sanctions.

"La question des sanctions directes sur les exportations de pétrole et de gaz de la Russie est une question de temps et non de probabilité", estime ainsi Neil Wilson, analyste pour Markets.com. "Nous allons à coup sûr" prendre de nouvelles sanctions contre la Russie, a pour sa part prévenu mardi le chancelier allemand Olaf Scholz. Outre-Atlantique, le Premier ministre canadien Justin Trudeau a annoncé lundi l'interdiction de toute importation de pétrole brut russe - bien que celles-ci soient très limitées au canada, en comparaison avec l'appétit des pays européens pour le brut et le gaz naturel russe.

Cette perspective entraîne donc une nouvelle flambée des cours des principales références de brut, au lendemain d'une séance (déjà) nettement haussière, malgré "le fait que les mesures Swift prises par l'Europe semblent laisser la porte ouverte aux paiements énergétiques aux entités russes" soulignait Jeffrey Halley, analyste chez Oanda.

Vers 16h45, le contrat à terme sur le baril de Brent bondit ainsi de 8,1% à 105,9 dollars, au plus haut depuis l'été. Le contrat sur la référence nord-américaine, "West Texas Intermediate", franchit également nettement le seuil des 100 dollars (+8,9% à 104,2 dollars) - moins de deux ans après avoir basculé en territoire négatif pour la première fois de toute l'histoire.

Déjà en nette hausse dans la matinée face à l'intensification de l'offensive russe, les cours pétroliers ont encore accru leurs gains après l'annonce, par le porte-parole du ministère russe de la Défense en début d'après-midi, que troupes russes et les forces séparatistes prorusses de l'est de l'Ukraine ont fait la jonction mardi sur la côte de la mer d'Azov. Méconnue, cette "petite" mer de 35.000 km² est stratégique puisque ses rives accueillent deux grands ports, ceux de Marioupol et de Berdiansk, vitaux à l'économie ukrainienne car points de départ des exportations de céréales et d'acier notamment.

Le pétrole est également mis sous pression par les décisions des "supermajors" pétroliers européens, qui ont annoncé renoncer à de nombreux investissements sur le sol russe. "Le monde des affaires construit une forteresse pour isoler la Russie de la communauté internationale", commente Susannah Streeter, analyste pour Hargreaves Lansdown. Les entreprises du monde entier répondent à la Russie "en gelant les transactions avec Moscou et en abandonnant des investissements financiers valant des milliards", poursuit-elle.

Le géant anglo-néerlandais des hydrocarbures Shell a annoncé lundi se séparer de ses parts dans plusieurs projets communs avec le groupe russe Gazprom en Russie, en raison de l'invasion russe en Ukraine, suivant l'exemple de son compatriote BP qui se désengage du géant russe Rosneft. Le français TotalEnergies (notamment présent en Russie via sa participation de 19,4% dans l'entreprise Novatek) n'est pas allé aussi loin puisqu'il ne se retire pas complètement du pays, mais a indiqué ce mardi qu'"il n'apportera plus de capital à de nouveaux projets en Russie". Maersk, géant danois du transport maritime, a également annoncé ce jour la suspension des nouvelles commandes depuis et à destination des ports russes, hors denrées alimentaires, médicales et humanitaires.

De quoi engendrer "une perturbation des expéditions en provenance de Russie avec des annulations de réservations de cargaisons", avec pour conséquence une augmentation des prix de l'énergie "à court terme, sans que la Russie ne ferme les robinets", avance Susannah Streeter.

Subsiste une inconnue et non des moindres: la réaction de Moscou à ces sanctions. "Les craintes que la Russie ne riposte en utilisant ses exportations d'énergie comme une arme maintiennent les prix du pétrole et du gaz à un niveau élevé", juge encore la spécialiste.

En fin d'après-midi ce mardi, la flambée s'atténue très légèrement après l'annonce, par l'Agence internationale de l'énergie, de la libération, par ses pays membres, de 60 millions de barils de pétrole tirés de leurs réserves d'urgence. Une décision devant "envoyer un message uni et fort aux marchés pétroliers mondiaux sur le fait qu'il n'y aura pas de pénurie d'offre résultant de l'invasion russe en Ukraine", selon l'institution.

Quentin Soubranne - ©2025 BFM Bourse
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