(BFM Bourse) - S'il continue de s'interroger sur les intentions des banques centrales face aux récentes statistiques ayant révélé à la fois une inflation et une reprise économique plus vigoureuse que prévu, le marché parisien se maintient encore légèrement dans le vert ce mercredi à la mi-journée après cinq hausses consécutives.
Aucun record ne semble pouvoir résister au marché parisien en ce mois de novembre 2021, qui restera dans les annales boursières. Encore (légèrement) dans le vert à la mi-journée (+0,11% à 7.160 points) le CAC 40 signe à ce stade sa 14e séance de progression sur les 15 derniers jours de Bourse, une série inédite depuis... novembre 1999. Alors en pleine "bulle Internet", le principal échantillon de la cote parisienne avait réussi l'exploit d'enchaîner 13 progressions consécutives (entre le 28 octobre et le 16 novembre). Si ce record semble toujours inaccessible, l'indice vedette n'avait ensuite pas fait mieux que 15 hausses sur 16 séances, une série désormais à portée du CAC 40.
Contrairement à 1999, ce nouveau "rallye" d'anthologie est toutefois plus prudent (et d'une ampleur bien moindre en pourcentage), les investisseurs s'interrogeant toujours sur la réponse que les banques centrales vont apporter face à la persistance des craintes inflationnistes. Pour le directeur adjoint des investissements chez Mirabaud John Plassard, les opérateurs sont ainsi "toujours partagés entre le FOMO ("fear of missing out") et les questions concernant l’inflation après les propos du responsable de la Fed James Bullard ayant affirmé que la baisse des rachats d’actifs de la part de l’institution monétaire américaine pourrait aller plus rapidement que prévu". Le fameux tapering pourrait même être totalement accompli avant mi-juin 2022 selon le président de la Fed de St Louis.
Si une hausse plus forte que prévu des ventes au détail aux Etats-Unis en octobre a renforcé l'optimisme des marchés quant à la vigueur de la reprise de la première économie mondiale, et permis au CAC, au Dax et au Stoxx 600 d'atteindre de nouveaux sommets mardi, cette statistique positive pourrait également inciter la Fed à réduire davantage son soutien. "Les données confirment le sentiment que les choses vont plutôt bien et que la Fed peut se permettre d'être un peu plus agressive si elle le souhaite sans gâcher la fête", estime Rob Carnell chez ING. Le président américain Joe Biden doit d'ailleurs annoncer d'ici la fin de la semaine s'il reconduit ou non Jerome Powell au poste de président de la Fed.
Ce mercredi matin, les investisseurs ont pris connaissance de l'inflation britannique, qui a atteint en octobre son plus haut niveau en dix ans, à +4,2% sur un an, selon les données de l'Office national de la statistique (ONS) qui renforcent les spéculations sur une hausse de taux de la Banque d'Angleterre.
À Paris, l'absence d'actualité propre aux entreprises se traduit par aucune variation importante au sein de l'indice phare. En tête du palmarès, Schneider Electric et Legrand s'adjugent 1,3%, quand Safran et Alstom ferment la marche avec une variation similaire dans le sens inverse.
Hors du CAC, l'équipementier automobile Faurecia cède 0,9% après avoir annoncé qu'il détiendrait 79,5% de son homologue allemand Hella, spécialisé dans l'éclairage, à l'issue de son offre publique lancée en septembre. Son action reculait de 0,76% à 48,11 euros. La discrète holding de la famille Burelle (propriétaire de Plastic Omnium) poursuit de son côté sa vive remontée entamée hier (+9,7% vers 13h10 après +6,1% mardi) sur fond de rattrapage après un parcours boursier compliqué en 2021.
Le n°1 européen des résidences de tourisme Pierre & Vacances accentue en revanche sa chute, provoquée lundi par des révélations des Echos selon qui le groupe n'a reçu qu'une offre ferme en vue de sa recapitalisation, quand il en attendait trois.
Au chapitre énergétique, les cours du brut refluent de nouveau après les données de l'American Petroleum Institue pointant vers une hausse hebdomadaire des stocks, dans l'attente d'une conformation cet après-midi par l'Agence internationale de l'énergie, dont les données font foi. À 13h20, le baril de Brent cède 0,4% à 82,1 dollars quand celui de WTI recule de 0,5% à 79,5 dollars. Tombé à un plus bas depuis juillet 2020 face au billet vert dans la nuit après les statistiques américaines alimentant le scénario d'un resserrement monétaire prochain outre-Atlantique, la monnaie unique se stabilise à la mi-journée (+0,04% à 1,1329 dollar).