(BFM Bourse) - Tandis que les indices américains ont clôturé mardi en repli de près de 2%, la Bourse de Paris s'inscrit en baisse pour la troisième séance d'affilée mercredi à la mi-journée. La crainte d'une résurgence de l'épidémie et la constatation des dégâts à l'économie incitent les opérateurs à réduire leur exposition aux actifs à risque.
L'humeur des investisseurs est particulièrement morose depuis le début de la semaine sur le marché parisien. En baisse de 1,31% lundi, le CAC 40 a de nouveau reculé mardi (-0,39%) et poursuit sur cette voie, en repli de 1,61% à 4.400,70 points vers 12h00 ce mercredi, sur fond d'échanges restreints avec moins de 600 millions d'euros traités à ce stade.
La crainte de voir une seconde vague d'épidémie au niveau mondial, après la découverte de nouveaux cas en Chine est dans toutes les têtes, et l'avertissement d'Anthony Fauci sur les risques que fait courir une réouverture trop rapide et trop étendue des activités économiques a contribué à plomber l'atmosphère hier soir à Wall Street.
À l'image de la chute de 11,3% de la production industrielle en zone euro en mars (mois de confinement seulement partiel qui plus est), les indicateurs macro-économiques restent inévitablement dégradés dans des proportions inédites. Les opérateurs de marché suivront par ailleurs en début d'après-midi les commentaires du président de la Réserve fédérale qui pourrait aborder la question, symbolique, des taux négatifs.
Et pour ne rien arranger, le regain des tensions sino-américaines ne semble guère en voie d'apaisement alors que l'administration vise à geler les investissements de fonds américains dans des entreprises chinoises que Washington soupçonne de menacer la sécurité des États-Unis.
Les valeurs cycliques sont dans ce contexte les plus sanctionnées à l'image d'ArcelorMittal qui poursuit sa dégringolade (-5,3%). Le secteur biotech (à l'exception de Genfit, qui reprend 1,3% après sa chute historique de mardi) est aussi attaqué notamment Erytech (-10,3%), Adocia (-8,6%), DBV (-5,9%) ou Innate (-5,7%).
Les résultats dégradés de plusieurs établissements européens, dont Commerzbank, pénalise le secteur bancaire dans son ensemble, Société Générale (-2,1%) et BNP (-1,6%) étant plus affectés que Crédit Agricole (-0,9%).
L'action JCDecaux limite son recul à 1,7%, après l'annonce d'un repli de 14% de son chiffre d'affaires au premier trimestre.
Natixis recule de 3,07%. Le financier allemand Lars Windhorst a conclu un accord pour racheter des actions et des obligations illiquides de H2O Asset Management, filiale de gestion du groupe, a rapporté le Financial Times.
Pour le moment seuls Air Liquide (+0,3%) et Renault (+1,3%) surnagent au sein de l'indice phare tricolore, le constructeur bénéficiant des informations selon lesquelles son partenaire Nissan préparerait un plan de restructuration énergique pour réduire ses coûts. Hors du CAC 40, Virbac est particulièrement recherché (+9%) en vue de la cession d'une gamme de produits (marque Sentinel) à la branche santé animale de Merck pour 400 millions de dollars en numéraire. Le groupe avait racheté en 2015 à Lilly les produits antiparasitaires sous cette marque.
En vogue depuis une semaine, Rémy Cointreau prend encore 3,2% dans le sillage notamment de la récente finalisation du rachat de la vénérable maison de cognac Brillet. Quant à Scor, son cours reprend 3% après la décision de Covéa de renoncer à l'acquisition de PartnerRe, ce qui relance la spéculation sur une éventuelle approche hostile sur Scor.
Peu de mouvement à signaler du côté des devises avec un euro à 1,0854 dollar (+0,04%) tandis que l'élan retombe pour le pétrole. Le baril WTI perd 0,78% à 25,58 dollars et le Brent cède 1,10% à 29,54 dollars.