(BFM Bourse) - D'humeur conquérante, le CAC 40 n'a cessé d'accroître ses gains au cours de l'après-midi pour boucler la séance -la 5e consécutive de hausse- en nette hausse de 1,21% à proximité de son sommet de février 2020.
Dopée par les perspectives de reprise économique induites par la nouvelle montée en cadence de la campagne vaccinale outre-Atlantique et faisant fi de la nouvelle poussée des rendements souverains, le CAC 40 clôture en nette progression de 1,21% à 6.088,21 points. L'indice phare de la cote tricolore inscrit ainsi un nouveau sommet annuel à l'issue de sa 5e séance consécutive bouclée en territoire positif, et se rapproche de son plus haut du 19 février 2020 (à 6.011 points en clôture), qui constitue lui-même un record depuis celui de juin 2007 (à près de 6.200 points). Le plafond historique du CAC 40 est néanmoins encore assez loin (6.813 points le 1er septembre 2000).
Dans le même temps à Francfort, le DAX a franchi pour la première fois de son histoire le seuil symbolique des 15.000 points, établissant un nouveau record historique en clôture (+1,29%).
Les marchés européens n'ont pas souffert de l'ouverture en baisse des indices new-yorkais, pénalisés par la remontée des Treasuries à 10 ans. Après une accalmie la semaine dernière, celui-ci est en effet reparti à la hausse, atteignant dans la nuit de lundi à mardi un plus haut en 14 mois, à 1,7742%. Il est quelque peu retombé depuis (1,72% vers 18h). Au même moment, les trois principaux indices de Wall Street enregistrent des replis de 0,4%.
Pour le marché parisien, "l'enjeu va désormais être de conserver le seuil des 6.000 points (...). Malgré les déboires du secteur bancaire et les inquiétudes à propos de nouvelles mesures de restrictions dans plusieurs pays européens, le CAC 40 affiche une résilience impressionnante", souligne Christopher Dembik, directeur associé chez Berenberg.
La confiance affichée par les investisseurs dans une reprise vigoureuse de l'économie est notamment alimentée par la publication à venir d'un projet d'investissements dans les infrastructures qui pourrait atteindre 3.000, voire 4.000 milliards de dollars aux Etats-Unis, ainsi que par les nouvelles positives sur le front des vaccins. L'annonce par Joe Biden d'une accélération de la campagne de vaccination, le président américain promettant que 90% des adultes américains seraient éligibles au vaccin d'ici le 19 avril, a notamment donné du baume au cœur des investisseurs.
Parallèlement, la situation continue de se dégrader en France, où le pic du nombre de patients en réanimation de la deuxième vague de Covid-19 a été franchi ce lundi (à près de 5.000 malades). Cela n'a pas empêché le moral des ménages français de légèrement rebondir en mars, après deux mois de baisse, illustrant notamment une perception plus positive sur leur situation financière future, selon des données publiées par l'Insee mardi.
Lagardère et les bancaires en hausse, nouveau sommet pour LVMH
Au lendemain de nets replis à mettre sur le compte des craintes liées aux craintes de contagion de l'affaire Archegos, les valeurs du compartiment bancaire profitent de la remontée des rendements souverains pour reprendre plus que ce qu'elles avaient perdu la veille. Parmi les meilleures performances du CAC 40, Société Générale gagne ainsi 4% au lendemain d'un recul de 2,3% et BNP Paribas prend 3,8% (-1,9% lundi). Crédit Agricole s'adjuge pour sa part 2,4%.Les valeurs cycliques -automobiles (+3,3% pour Renault, +3,2% pour Stellantis) et foncières (+4,1% pour URW) en tête- tirent également parti de l'optimisme ambiant vis-à-vis de la reprise économique, tandis que le secteur du luxe était également très bien orienté.
Le n°1 mondial du secteur, LVMH, établit ainsi un nouveau record historique grâce à un gain de 3,3% qui porte sa valorisation tout près des 290 milliards d'euros. Kering avance aussi de 2,8%.
Sur le reste de la cote, le titre Lagardère prend 3,1% après l'éviction lundi du PDG du premier éditeur français Hachette Livre Arnaud Nourry en raison de son désaccord avec son actionnaire Arnaud Lagardère. PDG du groupe depuis 2003, Arnaud Nourry s'est récemment publiquement opposé à une vente de la maison d'éditions à l'empire de Vincent Bolloré, et était considéré comme "le dernier rempart" à la prise de contrôle de Vivendi, déjà propriétaire d'Editis.
Alstom a remporté un nouveau contrat de 220 millions d'euros pour fabriquer des voitures pour deux lignes du métro de Bombay et s'adjuge 3,1% supplémentaires. Le spécialiste du traitement du courrier et du matériel logistique Quadient (ex-Neopost) lâche en revanche 7,2% malgré l'annonce d'une forte reprise enregistrée au cours du second semestre, permettant une rentabilité soutenue et une forte génération de flux de trésorerie disponibles sur l'ensemble de l'année 2020. Le titre subit des prises de bénéfices après un début d'année en fanfare (+39% à ce stade depuis le 1er janvier). Enfin, la medtech parisienne à l'origine d'un système de vision bionique pour les personnes malvoyantes Pixium Vision bondit de 20,8% après avoir dévoilé des résultats d'étude clinique considérés comme "probants" concernant un système combinant vision prosthétique et vision naturelle, ce qui constitue une "avancée importante pour le traitement de la DMLA (dégénérescence maculaire liée à l'âge, NDLR) sèche" selon le groupe.
Le marché pétrolier de nouveau tourné vers l'Opep
Les cours du brut reculent mardi alors que l'attention des investisseurs se détourne du canal de Suez, où le trafic a repris après six jours de blocage, pour se focaliser sur la réunion à venir jeudi du groupe Opep+ qui doit discuter du maintien des mesures de réduction de la production. Selon des sources au fait des discussions, l'Arabie saoudite -chef de file du cartel- serait prête à soutenir la prolongation des coupes des membres de l'Opep et de leurs alliés en mai et en juin, et serait également disposée à prolonger ses propres réductions volontaires d'un million de barils par jour. Le baril de Brent cède néanmoins 1,46% à 63,97 dollars quand celui de WTI lâche 1,85% à 60,42 dollars.Sur le marché des changes, la monnaie unique souffre du renforcement des restrictions sanitaires en France et en Allemagne, qui pèse sur les perspectives économiques à court terme en Europe, et recule encore de 0,37% à 1,1723 dollar, à un creux depuis début novembre dernier.
(avec AFP)
