(BFM Bourse) - La Bourse de Paris boucle cette séance en repli, mettant un terme à une série de quatre séances de hausse. Si les investisseurs continuent d'analyser les nombreuses publications d’entreprises, ils gardent néanmoins en tête les effets délétères de l'inflation sur les économies.
Bien disposée à enchaîner une cinquième séance de hausse, la Bourse de Paris a finalement effacé ses gains initiaux pour terminer en baisse de 0,43% à 6.040,72 points. L’ouverture fébrile de Wall Street a entravé la poursuite du rebond du marché parisien.
Les indices majeurs américains évoluaient en ordre dispersé mercredi en dépit de l'excellent accueil réservé à la publication de Netflix qui a surpris les marchés sur l'orientation de son nombre d’abonnés au troisième trimestre. Si le Dow Jones grappillait 0,15%, le Nasdaq et le S&P s'inscrivaient en territoire négatif à la clôture des places européennes.
Les tensions inflationnistes sont venues faire leur retour dans les débats boursiers, alors qu'elles étaient quelque peu reléguées au second plan avec le bon démarrage de cette nouvelle saison des résultats. En zone euro, l’inflation a été légèrement révisée à la baisse au mois de septembre par Eurostat, à 9,9% sur un an contre 10% lors d’une première estimation. L’inflation britannique elle, s’est inscrite à 10,1% sur un an en septembre, atteignant un nouveau pic de 40 ans.
"L’inflation fait rage et les banques centrales la combattent sans merci. Hélas, sans merci aussi pour les marchés financiers et la dynamique économique", analyse Frédéric Rollin, conseiller en stratégie d’investissement chez Pictet Asset Management. "Tout le monde espère un changement de ton de Jérôme Powell, le fameux pivot , qui signalerait la fin des souffrances. [...] Jusqu’où la Fed va-t-elle aller ? Une première réponse se trouve dans l’inflation. La Fed pivotera quand elle sera confiante sur la baisse de l’inflation. Une autre réponse se trouve dans le risque systémique. La Fed souhaite lutter contre l’inflation sans aucun doute, mais a aussi pour responsabilité la stabilité financière. Et quelques craquelures sont apparues. La volatilité des devises augmente, et le dollar atteint des niveaux inédits", poursuit-il
La nouvelle poussée de la hausse des prix au Royaume-Uni malmène encore la livre sterling qui perd 0,7% face au dollar. Plus largement, le billet vert bénéficie pleinement de son statut de valeur refuge, l’euro reculant de son côté de 0,7% face à la devise américaine à 0,9782 dollar. Les contrats pétroliers eux progressent après leur lourd repli mardi. Le contrat de décembre sur le Brent de mer du Nord s’adjuge 0,4% à 90,40 dollars tandis que celui de novembre sur le WTI coté à New York avance de 0,45% à 82,55 dollars.
La chevauchée fantastique d'Orpea
Du côté des valeurs, Orpea s'est mystérieusement envolée de plus de 10%, avec une pointe en séance à plus de 40%. Des rachats de positions vendeuses sont évoqués pour potentiellement expliquer ce mouvement.
De l'autre côté du spectre boursier parisien, Sartorius Stedim Biotech a plongé de 16,7%, plombé par un avertissement sur sa croissance pour l’exercice 2022.
Le laboratoire vétérinaire Virbac a perdu de son côté 11%. Le groupe a affiné plusieurs de ses objectifs annuels après avoir constaté un ralentissement de son activité depuis cet été.
Après avoir ouvert en hausse de 4%, le titre Pierre & Vacances a terminé en repli de 3,8%. Les investisseurs ont apprécié la publication avant de rapidement prendre leurs gains.
Air France-KLM a progressé de 2,9% profitant de la robuste publication de l’américain United Airlines mais aussi d'un relèvement de recommandation de la part de Kepler Chevreux qui passe à l'achat sur le titre de la compagnie aérienne.
OL Groupe, la société qui chapeaute l’Olympique lyonnais, est suspendue de cotation dans l’attente d’un communiqué portant sur sa vente à la société Eagle Group, propriété du milliardaire américain John Textor.