(BFM Bourse) - Le laboratoire vétérinaire affine plusieurs de ses objectifs annuels après avoir constaté un ralentissement visible de son activité depuis cet été. La prudence de Virbac traduit ses doutes sur la marche de ses affaires d'ici la fin de l'année.
L’activité du laboratoire vétérinaire Virbac affine plusieurs de ses objectifs annuels après une activité ralentie au troisième trimestre. De juin à septembre, la marche des affaires du groupe a été pénalisée par un ralentissement de la croissance de la santé animale et a souffert également de la comparaison avec un troisième trimestre 2021 qui avait été alors "exceptionnel" rappelle la société. L'an dernier, Virbac avait bénéficié du lancement de nombreux produits notamment pour les animaux de compagnie (Clomicalm, Itrafungol, Petfood iVet, Milbehart). Cette révision de certains éléments de feuille de route annuelle de Virbac a été sanctionnée par le marché, le titre du laboratoire perd 7,7% à 253 euros, au plus bas de l'année.
Au troisième trimestre, le chiffre d'affaires de Virbac s'est élevé à 304,9 millions d'euros, en progression de +5,8% par rapport à la même période de 2021. Hors impact des taux de change, l’évolution du chiffre d’affaires est légèrement négative de 0,2%, dans un contexte, "comme anticipé, de ralentissement de la croissance du marché, et en comparaison d’un troisième trimestre 2021 qui avait été exceptionnel".
Des revenus en forte hausse en Inde, en Australie et en Turquie
Au niveau des zones où Virbac opère, la croissance du groupe a été principalement tirée par l'Asie-Pacifique (+6,8% à taux constants) et l'Afrique/Moyen Orient (+18,3% à taux constants) grâce notamment aux performances de l’Inde, de l’Australie et de la Turquie. En revanche, les autres zones sont en retrait sur la période. L'activité en Europe (-1,8% à taux constants) a une nouvelle fois souffert d'une base de comparaison élevée tout comme les États-Unis (-6,6% à taux constants) qui avaient connu une croissance "remarquable" au troisième trimestre 2021 grâce au lancement de nouveaux produits (Clomicalm, Itrafungol, petfood iVet, Milbehart…).
Enfin, l'activité en Amérique latine (-6,8% à taux constants) a été pénalisée par le repli des ventes au Chili sur le trimestre, en raison d'un effet de base défavorable après le rebond observé au troisième trimestre 2021. Virbac a moins vendu de produits antibiotiques et antiparasitaires pour les saumons, après la suspension par l’autorité maritime chilienne de l’autorisation de commercialisation d’un produit antiparasitaire en distribution.
A fin septembre, le chiffre d'affaires ressort ainsi à 921,2 millions d'euros contre 817,7 millions d'euros, soit une progression de 12,7% par rapport à la même période de 2021. Hors impact favorable des taux de change, le chiffre d’affaires est en progression de 7,7%. "Cette croissance bénéficie, pour partie, d'un effet de base favorable représentant 0,5 point de croissance du chiffre d’affaires, expliqué par les nouveaux produits acquis à partir du deuxième trimestre 2021", indique Virbac dans son communiqué. La croissance du groupe sur les neuf premiers mois de l'année a été entretenue par les gammes pour animaux de compagnie, notamment petfood, spécialités et vaccins.
Des perspectives annuelles resserrées
Compte tenu du ralentissement du marché constaté cet été, Virbac ajuste ses perspectives pour l'année en cours. La croissance du chiffre d’affaires à taux et périmètre constants est maintenant attendue dans une fourchette comprise entre 6% et 9%. Le ratio de "résultat opérationnel courant avant amortissement des actifs issus d’acquisitions" sur "chiffre d’affaires" devrait se resserrer dans une fourchette comprise entre 14% et 15% à taux de change constants. Le désendettement de la société est toujours attendu aux alentours des 30 millions d'euros hors dividendes, à périmètre et taux de change constants, un objectif qui avait été révisé à la baisse en septembre dernier et que le marché n'avait pas manqué de sanctionner.
"Le groupe table sur une croissance du CA dans une fourchette large mais resserrée de 6 à 9% (versus 5 à 10% précédemment) prenant en considération un ralentissement visible de la dynamique depuis l’été 2022 (en compagnie et en rente), davantage de volatilité, des volumes en baisse, un effet de base moins facile aux Etats-Unis", relèvent les analystes de TP Icap Midcap dans leur note du jour consacrée à Virbac.
Pour TP Icap Midcap, Virbac est plutôt épargné par les effets de l’inflation des matières premières, du transport, de l’énergie et des salaires en 2022 mais le bureau d'études prévient des effets inflationnistes en 2023, "dans un marché de la santé animale en croissance de 3-5% (versus 4-5% en historique) alors que la marge de manœuvre prix sera réduite". Dans ce cadre, le bureau d'études table désormais en 2023 "sur un CA en croissance de 4,5% et sur une marge avant amortissement des actifs issus d’acquisitions de 13,1% versus 14,8% attendus en 2022".
"Le momentum de court-terme est moins vertueux que prévu mais à long-terme, le groupe évolue sur un marché plutôt défensif en croissance (4-5% en historique) qu’il va adresser avec des installations industrielles renforcées et un pipe de lancements consistant sur la période 2021-2024, lequel consacre les priorités stratégiques du groupe et permettra de bonifier le mix, de surperformer le marché et d’améliorer la profitabilité pour tendre à un objectif de l’ordre de 20% entre 2025 & 2030", indiquent les spécialistes d'TP Icap Midcap.
"La société présente une activité plutôt défensive, une insensibilité à l’évolution des taux et une situation financière saine permettant de soutenir le développement" poursuit le bureau de recherche qui reste acheteur du dossier. TP Icap Midcap abaisse toutefois son objectif de cours pour le passer à 322 euros, après une mise à jour des comparables de Virbac.
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