(BFM Bourse) - L'indice parisien a perdu 3,58% à la clôture de ce mercredi, entraîné par le plongeon de la banque helvétique. L'attention du marché va également se tourner vers la réunion de la Banque centrale européenne jeudi.
En trois jours, la Bourse de Paris a connu deux séances atroces. Le CAC 40 a ainsi terminé la journée de mercredi en baisse de 3,58%, après avoir déjà perdu 2,9% lundi, clôturant à 6.885,71 points, plombé par le supplice boursier de Credit Suisse.
L'établissement helvétique a subi un violent plongeon boursier, perdant plus de 30% au cours de la journée, avant de remonter un peu la pente pour clôturer à -24% (la pire chute de son histoire en Bourse). Le séisme a pour origine les déclarations du président de la Banque nationale saoudienne, Ammar Al Khudairy. Ce dernier a déclaré sur Bloomberg TV, qu'il était hors de questions que son groupe, plus grand actionnaire de Credit Suisse avec près de 10%, injecte des liquidités dans la banque suisse si elle venait à en avoir besoin.
A la clôture des marchés européens, les indices américains sont également dans le rouge vif. Le S&P 500 perd 1,9% et le Nasdaq Composite 1,3%.
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Selon Bloomberg, le prix des Credit Default Swaps de la banque suisse, des instruments permettant de se couvrir contre un risque de défaut d'un pays ou d'une société, atteint désormais un niveau "proche de signaler des inquiétudes sérieuses" des investisseurs.
Ces déclarations ont donné un sacré coup de projecteur aux faiblesses structurels de l'établissement suisse, qui a souffert ces dernières années, plombé par de nombreuses affaires, et, l'année passée, par d'importants retraits de la part de ses clients.
Les autres banques européennes ont souffert. A Paris, Société Générale a perdu 12,18% tandis que BNP Paribas a abandonné 10,11%. A Francfort, Deutsche Bank a perdu plus de 9%.
Peur sur le marché interbancaire
Pour Amandine Gerard, présidente de la Financière de l'arc, les mouvements de baisse sur les autres banques s'explique par le fait "qu'on revient sur la problématique du système interbancaire".
"'Les banques se prêtent entre elles et s'il commence à y avoir une défiance à ce niveau-là, on rencontre un problème de liquidités ", a-t-elle expliqué sur l'antenne de BFM Business.
La spécialiste a toutefois souligné que des banques comme BNP Paribas ou Société Générale "[étaient] très fortement capitalisées", depuis les nouvelles régulations mises en place à la suite de la crise financière de 2008.
Détente obligataire
Ce mouvement de peur amène les investisseurs à espérer une pause dans les hausses de taux des grandes banques centrales ou tout du moins un important coup de frein.
En conséquence, les rendements sur les obligations des dette d'Etat chutent. A voir si la Banque centrale européenne (BCE) confirme ces anticipations, demain, lors de sa réunion de politique monétaire.
Si les banques ont été à l'agonie, il en a été de même pour les valeurs cycliques. Vallourec a plongé de 13,9%, Faurecia de 11,9% et Alstom de 10,5%.
Au milieu de cette mer rouge, Groupe Bolloré a surnagé, gagnant 8,3%, après avoir annoncé un projet de rachats de 9,8% de ses propres actions.
Les autres classes d'actifs sont également à la peine. L'euro glisse de 1,8% face au dollar, à 1,0677 dollar. La monnaie américaine bénéficie de son statut de valeur refuge face aux autres devises, étant la monnaie des transactions internationales. Le yen et la livre dévissent de plus de 1% face au dollar
Le pétrole chute aussi, le contrat sur le Brent de mer du Nord pour livraison en mai plonge de 6% à 72,80 dollars le baril tandis que celui d'avril sur le WTI coté à New York abandonne 6,4% à 66,73 dollars le baril.