(BFM Bourse) - Avec le regain de tension sur le secteur bancaire, l'indice parisien a rechuté. Cette mauvaise séance a limité les gains du CAC 40 sur l'ensemble de la semaine.
Après quatre séances de hausses consécutives, le CAC 40 a connu un coup d'arrêt brutal ce vendredi, avec le regain de tension sur les banques. L'indice parisien a terminé en baisse de 1,74% à 7.015,10 points, préservant de justesse les 7.000 points. Sur l'ensemble de la semaine, il a néanmoins progressé de 1,3%.
Les investisseurs ont de nouveau vendu les actions des banques européennes, en particulier Deutsche Bank qui a perdu 8,5% et a même cédé plus de 13% au cours de la séance.
Comme le rapportent plusieurs agences de presse, l'établissement allemand a fait face à une nette hausse de ses CDS (Credit Default Swaps), des instruments de couverture contre un risque de défaut. .
"On vend d'abord et on posera les questions plus tard"
"Il n'y a pas eu d'événement ou de développement unique qui puisse être identifié comme la cause des changements significatifs dans les CDS de Deutsche Bank", souligne Naeem Aslam, de Zaye Capital.
"Avant Credit Suisse, [Deutsche Bank] est l'exemple de l'établissement qui s'est lourdement restructuré, mais avec succès. Ils ont dégagé 6 milliards d'euros de bénéfices l'an passé et sont sur la même tendance cette année. Deutsche Bank est rattrapée par son passé récent mais les fondamentaux sont là, donc la crise devrait passer", explique de son côté, David Benamou, directeur des investissements chez Axiom AI.
"On vend d'abord et on posera les questions plus tard", a pour sa part déclaré Quincy Krosby, de LPL Financial, cité par l'AFP. "Les investisseurs ne veulent pas se réveiller dimanche pour s'apercevoir que la situation de Deutsche Bank s'est détériorée, à la manière d'un Credit Suisse", a-t-il ajouté.
Casino poursuit son supplice boursier
Évidemment, les banques françaises n'ont pas échappé au mouvement de peur. Société Générale a perdu 6%, BNP Paribas 5,3%.
Les chefs d'État et de gouvernement, qui étaient réunis à l'occasion d'un Sommet européen à Bruxelles, ont pris la parole pour tenter de rassurer le marché. Le président de la République, Emmanuel Macron a notamment affirmé que la zone euro était la région où les banques étaient les plus solides en raison des normes prudentielles très exigeantes.
Sur les valeurs autres que les banques, Casino a dégringolé de 16% après avoir déjà perdu 9% la veille. Le groupe de distribution a pâti d'une dégradation de sa note de crédit par l'agence Moody's d'un cran à "Caa1" contre "B3" précédemment.
Sur les autres marchés, l'euro chute de 0,7% face au dollar, à 1,0759 dollar, le billet vert bénéficiant de son statut de valeur refuge. Le pétrole recule un peu. Le contrat sur le Brent de mer du Nord pour mai perd 1,9% à 74,10 dollars le baril tandis que celui de même échéance sur le WTI coté à New York cède 1,8% à 68,75 dollars le baril.