(BFM Bourse) - Les établissements européens chutent à nouveau, en raison de la persistance des inquiétudes sur la solidité du système. Deutsche Bank voit le coût de son instrument contre le risque de défaut grimper, les banques tricolores sont à la peine.
Le secteur bancaire n'est clairement pas sorti de l'ornière sur le marché. Un nouveau vent de panique souffle sur l'ensemble des établissements européens, en particulier Deutsche Bank, qui chute de 11,1% à Francfort.
Comme le rapporte Bloomberg, l'établissement allemand voit le coût des "Credit default swaps (CDS)", des instruments de couverture contre le risque de défaut, fortement augmenter, prenant 24 points de base (0,24 point de pourcentage) pour atteindre 1,93%, signe d'inquiétudes des investisseurs.
À Paris, Société Générale abandonne 7% et BNP Paribas chute de 6,22%. Ce qui fait plonger le CAC 40 de plus de 2%. A Milan UniCredit perd 5%.
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La peur vient des Etats-Unis
"C'est simple: aussi longtemps que la crise bancaire aux Etats-Unis ne sera pas réglée il y aura des craintes sur la stabilité du système en Europe et de la volatilité sur le secteur", explique David Benamou directeur des investissements chez Axiom Ai.
"Or pour le moment, les autorités américaines ont exclu de mettre en place une garantie sur l'intégralité des dépôts des banques régionales américaines. C'est un sujet compliqué politiquement, mais ils devront le faire " .
La dégringolade des banques européennes suit, en effet, un mouvement de baisse aux États-Unis, où la secrétaire au Trésor, Janet Yellen, a exclu cette garantie sur les dépôts.
Concernant Deutsche Bank, David Benamou, nuance le mouvement de peur. "Les CDS se tendent sur Deutsche Bank mais on peut se demander si ce n'est pas un épiphénomène", juge-t-il.
"Avant Credit Suisse, c'est l'exemple de l'établissement qui s'est lourdement restructuré mais avec succès. Ils ont dégagé 6 milliards d'euros de bénéfices l'an passé et sont sur la même tendance cette année. Deutsche Bank est rattrapée par son passé récent mais les fondamentaux sont là, donc la crise devrait passer", conclut-il.
"Nous sommes toujours dans l'attente de la chute d'un nouveau domino et Deutsche est clairement le prochain auquel tout le monde pense (à tort ou à raison)", déclare de son côté Chris Beauchamp, analyste chez IG.