(BFM Bourse) - S'exprimant depuis Bruxelles, le président de la République a souligné la solidité des banques de l'union monétaire qui ont respecté "scrupuleusement" les ratios de solvabilité et de liquidités.
Alors qu'un regain de tensions sur les banques en Europe s'observe ce vendredi, Emmanuel Macron tente de rassurer.
Emboîtant le pas à de nombreux autres dirigeants, le locataire de l'Élysée a affirmé la vigueur du secteur dans l'union monétaire.
"La zone euro est aujourd'hui la zone où les banques sont les plus solides" car elles ont suivi "de la manière la plus scrupuleuse" les exigences prudentielles en matière de ratio de solvabilité et de liquidité, a déclaré le chef de l'Etat lors d'une conférence de presse, à l'issue d'un sommet Européen à Bruxelles.
Emmanuel Macron a ainsi loué "les fondamentaux solides" des banques et s'est félicité des "exigences" en termes de réglementation bancaire.
Une situation différente de Credit Suisse
C'est cette régulation exigeante qui lui permet d'affirmer que la situation pour les banques de la zone euro est "très différente" de celle de Credit Suisse, qui a fait l'objet d'un rachat par UBS, sous la pression des autorités suisses.
Ces exigences ont "pesé sur nos systèmes bancaires" et ont été "nettement supérieures" à celles des Etats-Unis, par exemple, a souligné le président de la République. "Un des problèmes de Credit Suisse étant son exposition à certains actifs américains", a-t-il estimé. "Nous ne sommes pas dans une situation comparable, les fondamentaux sont sains", a-t-il martelé.
Pour lui cette crise bancaire doit inciter l'Europe à accélérer "la construction de l'union bancaire et de l'union des marchés de capitaux" et se doter d'"une stratégie macroéconomique adaptée au contexte".
Les dirigeants européens ont fait un point avec Christine Lagarde, la présidente de la Banque centrale européenne, pour évoquer la situation bancaire hors Europe, a-t-il aussi indiqué.
Pas de peur à avoir sur Deutsche Bank
Le président de la République a parlé alors que les banques européennes tanguent en Bourse, en particulier Deutsche Bank, qui perd 12% à la Bourse de Francfort. Comme le rapportent plusieurs agences de presse, l'établissement fait face à une nette hausse de ses CDS (Credit Default Swaps), des instruments de couverture contre un risque de défaut, un signe de crispation de la part des investisseurs.
Emmanuel Macron a estimé que ce marché des CDS était pris d'attaque par "des spéculateurs". "Il faut savoir distinguer les comportements spéculatifs et des acteurs qui cherchent à faire de l'argent de court terme" face aux "fondamentaux qui demeurent sains sous une supervision solide et qui a démontré ces dernières années sa robustesse", a-t-il assuré.
Le chancelier allemand, Olaf Scholz, a lui aussi tenu à rassurer, lors d'une conférence de presse tenue en parallèle de celle d'Emmanuel Macron. "La Deutsche Bank a fondamentalement modernisé son modèle économique. Il n'y a pas lieu de s'inquiéter de quoi que ce soit", a-t-il assuré. "Le système bancaire est stable en Europe", a ajouté le chef du gouvernement allemand.