(BFM Bourse) - La Bourse de Paris a finalement fait fi des chiffres de l'inflation en zone euro pour se concentrer sur des résultats d'entreprises de bonne facture. Le CAC 40 a plus que repris le terrain perdu la veille, avec une hausse de 0,7% jeudi soir.
La Bourse de Paris a sauvé sa journée. A la peine en première partie de séance après des chiffres décevants de l'inflation en zone euro, le CAC 40 clôture jeudi soir au contact des 7.300 points, à 7.284,22 points, à la faveur d'une hausse de 0,69%.
La place parisienne a trouvé du soutien auprès d'Eurofins Scientific (+5,7%), pourtant malmené la veille après des résultats annuels et des perspectives décevantes. Les valeurs du luxe et des vins et spiritueux comme Pernod-Ricard (+2,4%) entraînent également le rebond de l'indice vedette parisien, portées par la perspective d'une reprise de l'économie chinoise.
Un soutien bien précieux alors que depuis plusieurs séances, les chiffres de l'inflation inquiètent les marchés. Aux Etats-Unis, de nouveaux indicateurs publiés ce jour témoignent de la robustesse de l'économie américaine. Les inscriptions au chômage ont baissé de 2.000 la semaine passée à 190.000 tandis que le coût de la main d’œuvre dans le pays a bondi plus que prévu de 3,2% au quatrième trimestre 2022.
L'inflation, épouvantail des marchés
Le marché d'emploi américain reste ainsi trop tendu pour pousser la banque centrale américaine à lever le pied sur ses hausses de taux. D'autant plus que les chiffres de l'inflation publiées quelques jours auparavant outre-Atlantique relancent ce scénario. En Europe, la persistance d'une inflation élevée donne également du grain à moudre aux grandes banques centrales pour prolonger leurs resserrements monétaires et donc pénaliser l'économie.
Les chiffres de l'inflation en zone euro, publiés ce jeudi, confirment cette tendance. L'indice des prix à la consommation harmonisé, indicateur d'inflation utilisé par la Banque centrale européenne (BCE), a progressé de 8,5% sur un an en février (après 8,6% en janvier), un chiffre nettement supérieur à la hausse de 8,2% attendue en moyenne par les économistes sondés par Reuters. L'inflation de base, qui exclut l'énergie et les prix alimentaires, a même progressé, passant de 7,1% en janvier à 7,4% en février.
"Les banques centrales ne sont certainement pas à court d'excuses pour poursuivre leur course au resserrement monétaire. La prochaine réunion de la Banque centrale européenne, dans deux semaines, devrait à nouveau être dominée par les faucons, étant donné que les chiffres de l'inflation ont surpris dans pratiquement tous les grands pays de la zone euro" explique Robert Schramm-Fuchs chez Janus Henderson. La présidente de la BCE, Christine Lagarde, a déjà annoncé un relèvement de ses taux d'intérêt de 0,5 point de pourcentage en mars.
Le marché obligataire est une nouvelle fois sous tension, le rendement des emprunts d'Etat américain à 10 ans a dépassé les 4% à 4,077%, tandis que celui de la dette française de même échéance est à 3,22%.
STMicroelectronics lanterne rouge du CAC 40
Sur le front des valeurs, TotalEnergies a progressé de 2%, suivi de Kering (+1,8%) et ArcelorMittal (+1,7%).
La plus forte baisse du CAC 40 est à mettre au passif de STMicroelectronics (-3,2%), qui, selon plusieurs analystes pâtit des annonces de Tesla. Lors d'une journée dédiée aux investisseurs, le groupe américain spécialisé dans les véhicules électriques a indiqué vouloir réduire l'utilisation de carbure de silicium à l'avenir dans la production de ses automobiles. STMicro nourrit d'importantes ambitions dans ce composé semiconducteur, qui est vital pour l'électrification de l'automobile.
Du côté des hausses hors indice vedette, SMCP, propriétaire des marques Sandro , Maje et Claudie Pierlot, a bondi de 7,4% après avoir annoncé une forte progression de ses marges et de ses bénéfices au titre de 2022.
Vallourec a progressé de plus de 6% porté par le retour à une génération de trésorerie positive au quatrième trimestre qui met le fabricant de tubes sans soudure sur la voie du désendettement.
TechnipEnergies a gagné plus de 7% après avoir indiqué anticiper une marge d'exploitation pour 2023 supérieure aux attentes.
Sur les autres marchés, l'euro perd 0,7% face au dollar à 1,0594 dollar après les dernières statistiques américaines. Les cours du pétrole gagnent un peu de terrain. Le contrat sur le Brent de mer du Nord pour livraison en mai progresse de 0,3% à 84,56 dollars le baril tandis que le WTI coté à New York pour livraison en avril progresse de 0,45% à 78,04 dollars le baril.