(BFM Bourse) - Le changement de doctrine de la Réserve fédérale américaine en matière d'arbitrage entre le contrôle de l'inflation et de soutien au marché de l'emploi n'a pas vraiment profité au marché parisien, au contraire de Wall Street où le Dow Jones poursuivait son irrésistible ascension.
La Bourse de Paris a mis fin jeudi à une séquence de trois séances consécutives dans le vert, en abandonnant 0,64% à 5.015,97 points malgré l'annonce, appréciée des indices US, d'un assouplissement de l'objectif de la Réserve fédérale américaine vis-à-vis de l'inflation.
Un peu plus étoffés que la veille à un peu moins de 2,3 milliards d'euros, les volumes d'échanges sont demeurés à un niveau faible dans l'absolu. Cette semaine, les volumes sont curieusement en diminution par rapport à la précédente, alors qu'habituellement l'activité tend à se reprendre à cette période où la rentrée de septembre approche à grands pas.
Le discours de Jerome Powell, le président de la Fed, en ouverture du symposium de Jackson Hole, a officialisé une inflexion majeure de la politique de l'institution en affirmant qu'elle se laisserait guider avant tout par le niveau de l'emploi, quitte à laisser "modérément" filer l'inflation au-delà de son objectif de 2% de hausse annuelle des prix. Schématiquement, ce seuil ne devient plus une limite haute mais un objectif à atteindre en moyenne dans la durée, ce qui signifie que la Réserve fédérale tolérera un niveau supérieur s'il le faut pendant un certain temps, après une phase d'inflation trop faible.
L'adoption d'un objectif moyen était bien perçu à Wall Street, où le Dow gagnait près de 0,8% (repassant en territoire positif depuis le début de l'année), le S&P 500 0,4% et le Nasdaq 0,1%.
Bouygues soutenu par son activité télécoms
Sur le front des valeurs tricolores l'actualité se révélait un peu plus animée (tout est relatif) jeudi à Paris avec quelques publications de résultats d'entreprises, plutôt appréciées. Longtemps en tête du CAC, Bouygues a gagné 1,25% en clôture, après un semestre moins dégradé qu'attendu, la résilience de son activité télécoms ayant en partie compensé les difficultés de la construction. Malgré ou à cause de cela, Orange recule de 3,2%.
Publicis a pris 2,4%, non pas sur ses mérites propres mais après la publication des résultats de son concurrent britannique WPP. Ce dernier, leader mondial de la pub, va même jusqu'à rétablir un dividende après un trimestre supérieur aux attentes.
Bastide (Le Confort Médical) s'est adjugé 7,2% de son côté après des résultats annuels -son exercice courant de juillet à juin- largement au-dessus des objectifs initiaux.
En revanche, les comptes trimestriels d'Eiffage ont créé la déception, entraînant un repli de 3,1% du titre. La marge de l'entreprise a reculé significativement sur le trimestre écoulé sous l'effet de la pandémie, y compris pour les concessions.
Nouveau test rapide du coronavirus
Parallèlement, tout le secteur du diagnostic in vitro et des analyses biologiques a été fortement affecté par l'annonce de la mise sur le marché par le géant américain Abbott d'un test ultra-rapide du coronavirus. BioMérieux a chuté de 12,6% et Eurofins de 8,3%.
Les cours pétroliers terminaient en repli. Le baril de Brent de la Mer du Nord pour livraison octobre revenait à 45,82 dollars (-0,74%), alors que le brut texan WTI cédait 0,44% à 43,20 dollars.
L'euro pour sa part était pratiquement inchangé en fin de journée à 1,1828 dollar (-0,03%).