(BFM Bourse) - Animé d'un optimisme tout relatif, le marché parisien avance et reconquiert le seuil des 6.000 points à la mi-journée lundi, tout en gardant un œil sur l'évolution de la situation sanitaire et sur les difficultés d'un fonds d'investissement américain qui secouent le secteur bancaire.
Toujours tiraillé entre les espoirs de reprise économique et la situation sanitaire qui demeure préoccupante, le marché parisien repart de l'avant ce lundi dans le sillage du nouveau record inscrit par le Dow Jones vendredi. À 13h30, le baromètre de la cote tricolore avance ainsi de 0,44% à 6.015,67 points, dans un volume de transactions particulièrement resserré de 730 millions d'euros, les investisseurs privilégiant la prudence dans l'attente d'en savoir plus sur les liquidations massives et forcées des positions du fonds américain Archegos.
L'enthousiasme modéré des opérateurs est notamment à mettre sur le compte du lancement, par l'Angleterre, de la deuxième phase de son plan de déconfinement progressif, qui autorise notamment la pratique du sport en extérieur. Cette situation contraste avec celle des pays de l'Union européenne où les campagnes de vaccination sont bien moins rapides qu'outre-Manche. Dans un entretien au JDD, Emmanuel Macron a ainsi qualifié la situation de "critique", ajoutant que "rien n'était encore décidé" concernant un potentiel nouveau tour de vis.
En cas de reconfinement dur, "on devrait collectivement revoir notre optimisme sur le coût très modéré en termes de croissance au deuxième trimestre", alerte Sebastian Paris Horvitz, stratégiste chez LBPAM.
Le secteur bancaire sous pression
La nervosité est en outre alimentée par les annonces de pertes importantes par Credit Suisse et Nomura après qu'un fonds spéculatif américain, Archegos selon le FT, a fait défaut sur des appels de marge, provoquant des liquidations massives (plus de 20 milliards de dollars) de positions de la part des banques exposées. Si les experts écartent à ce stade un risque systémique, le compartiment bancaire tangue sur les marchés mondiaux. À Paris, Société Générale et BNP Paribas enregistrent ainsi les deux plus fortes chutes de l'indice phare à la mi-séance (respectivement -1,6% et -1,5%).De l'autre côté du palmarès, où aucun mouvement significatif n'est à signaler, Publicis et Kering prennent 1,4% et Alstom avance de 1,3% après avoir reçu une commande d'1,4 milliard d'euros pour la fourniture de trains de banlieue en Espagne. Air Liquide progresse pour sa part de 1,2% alors que son PDG Benoît Potier, invité de BFM Business, a réitéré l'engagement du spécialiste des gaz industriels en faveur de l'hydrogène vert avec un plan d'investissement de 8 milliards d'euros d'ici 2035.
Sur le reste de la cote, le cours de l'action PSB Industries s'aligne (+58,6%) sur celui de l'offre des familles fondatrices qui ont annoncé vouloir sortir l'entreprise de la Bourse via une OPA à 30 euros par action. Après avoir flambée depuis le début de l'année (+79%) OSE Immunotherapeutics grappille 0,9% supplémentaires en réaction à ses résultats annuels qui révèlent un creusement de sa perte nette lors de l'exercice écoulé.
Le pétrole repart à la hausse alors que le plus dur reste à faire dans le canal de Suez
En baisse en début de séance avec la perspective d'une réouverture prochaine du canal de Suez à l'annonce de la remise à flot de l'Ever Given, les cours du pétrole sont repassés en territoire positif alors que des armateurs soulignent que le retour à la normale prendra des semaines, voire des mois. Le porte-conteneurs qui obstrue le canal et affecte le trafic maritime mondial depuis près d'une semaine a été remis lundi à 80% dans la "bonne direction" mais le plus dur reste à faire selon la société néerlandaise Royal Boskalis mandatée pour le sauvetage. Peu après 14h, le baril de Brent reprend 1,07% à 65,12 dollars et celui de WTI gagne 0,9% à 61,92 dollars.Sur le Forex, la monnaie unique lâche encore 0,37% à 1,1775 dollars, le regain de volatilité favorisant le billet vert.