(BFM Bourse) - La Bourse de Paris enchaîne une cinquième séance de baisse. Les marchés affichent leur prudence à quelques jours des chiffres de l'inflation américaine et à l'orée d'une nouvelle saison de résultats trimestriels. Le FMI a également révisé en baisse ses projections de croissance mondiale pour 2023.
Encore une séance bien volatile à la Bourse de Paris. Le CAC 40 est passé par toutes les teintes, même le vert le temps de quelques minutes en début d'après-midi (+0,15%), avant de rebasculer dans le rouge et perdre plus de 1% en réaction aux prévisions de croissance du FMI pour l'année prochaine. Le baromètre de la cote parisienne limite ses pertes à 0,13% à 5.833,20 points ce mardi soir. Il inscrit toutefois une cinquième séance consécutive de baisse.
Le Fonds monétaire international a en effet abaissé ses prévisions de croissance mondiale à 2,7% en 2023, soit 0,2 point de moins que sa précédente estimation de juillet. L’institution pointe les risques de récession à venir sous l'effet de l'inflation persistante et du conflit en Ukraine. Le FMI anticipe toujours une croissance mondiale de 3,2% pour l'année en cours.
A Wall Street, la tendance est également fébrile à la veille de la publication du procès-verbal (les "minutes") de la dernière réunion de la Réserve fédérale américaine. Si le Dow Jones pointe en hausse, le Nasdaq et le S&P poursuivent leur glissade à la clôture des Bourses européennes.
Les tensions sont également palpables avant la publication de l'indice des prix à la consommation aux Etats-Unis jeudi. "Les marchés surveilleront l’indice des prix à la consommation (IPC) aux Etats-Unis jeudi. L’inflation core est attendue en hausse, alors que l’inflation globale pourrait légèrement se tasser, mais pas de quoi changer radicalement le ton de la Fed", note Vincent Boy, analyste marchés chez IG France.
Les marchés s'attendent à une poursuite du resserrement monétaire de la Fed après le dernier rapport mensuel sur l'emploi américain. L'outil FedWatch attribue désormais une probabilité proche de 80% d'une nouvelle hausse de taux de la Fed de 0,75 point de pourcentage, contre 20% des investisseurs pariant sur une hausse de 0,50 point de pourcentage début novembre.
Au chapitre monétaire, la Banque d'Angleterre a annoncé mardi étendre son programme de rachat de dette aux obligations indexées sur l'inflation en raison des "dysfonctionnements" persistant sur les marchés. Une intervention qui a eu son petit effet, le rendement des emprunts britanniques à 10 ans se détendait à 4,416%. En revanche, le 10 ans américain reste encore haut perché à 3,90% après avoir inscrit ce matin un plus haut depuis juillet 2008 à 3,955%.
Les technos et les pétrolières à la peine
Du coté des valeurs, le secteur technologique est mal orienté après les mesures prises par Washington sur l'exportation de semi-conducteurs vers la Chine. STMicroelectronics a perdu plus de 3%, Worldline a cédé de son côté 2,2% tandis que Dassault Systèmes termine proche de l'équilibre à 33,84 euros.
Capgemini a reculé de 1,50% alors que Jefferies a retiré le groupe français de sa liste de ses valeurs européennes préférées. ArcelorMittal a également été évincé de cette liste et termine en baisse également de 1,3% ce mardi.
Imerys a progressé de 5,5% après avoir bénéficié du soutien d'Oddo BHF qui augmente de 10 euros son objectif de cours sur le titre du numéro un des spécialités minérales.
Sanofi gagne plus de 2% à la clôture, le laboratoire pharmaceutique ayant fait part de résultats positifs dans un essai de phase III (dernière étape des essais cliniques avant une éventuelle commercialisation) évaluant l'utilisation de leur traitement Dupixent chez des enfants âgés de 1 à 11 ans présentant une oesophagite à éosinophiles active, avec une amélioration significative par rapport au placebo.
Renault a limité son repli à 2,2%, les investisseurs s'interrogent sur l'impact financier du rééquilibrage de l’alliance entre le constructeur automobile et son partenaire Nissan.
Du côté des capitalisations plus modestes, Damartex a flambé de plus de 10% au lendemain d'une forte hausse de 20%. Les investisseurs s’intéressent de plus près à Damartex, la maison-mère de Damart et ses vêtements anti-froid.
Sur le marché des changes, l'euro remontait face au billet vert à 0,9731 dollar. Les cours pétroliers perdent encore 2%, les inquiétudes sur la demande mondiale ont pris le dessus sur la baisse des quotas de production de l'Opep+ décidée la semaine dernière.