(BFM Bourse) - La Bourse de Paris clôture en forte baisse ce vendredi soir, fébrile après un rapport sur l'emploi américain plus faible que prévu. Le CAC 40 plie de 1,61% à 7.251,80 points, vendredi soir.
Une fin de semaine à oublier. La Bourse de Paris clôture cette journée avec le moral en berne, inquiète des signaux laissant présager un ralentissement de l'économie américaine.
Le CAC 40 plie de 1,61% à 7.251.80 points, ce vendredi soir et boucle la semaine au plus bas de l'année. En rythme hebdomadaire, l'indice vedette parisien rétrocède 3,54%.
Un climat délétère s'est installé sur les marchés, avec la publication du rapport officiel de l'emploi aux Etats-Unis. Il met en évidence une très nette dégradation du marché du travail américain le mois dernier.
L'économie américaine a créé moins de postes que ce qui était anticipé, avec 114.000 emplois non agricoles créés en juillet aux Etats-Unis, après 179.000 en juin. Les attentes étaient logées à 185.000 créations de postes le mois dernier, selon le consensus Marketwatch.
Autre signe de dégradation du marché de l'emploi, un taux de chômage qui a progressé contre toute attente à 4,3% le mois dernier, contre 4,1% en juin. Ce qui constitue l'un "des écarts les plus importants depuis la reprise Covid", note Florian Ielpo, responsable de recherche macroéconomique chez Lombard Odier Investment Managers.
"Ce job report (rapport sur l'emploi), très médiocre, correspond assez largement à ‘l’affaiblissement inattendu du marché du travail’ qu’évoque le président de la Fed, Jerome Powell, depuis quelques mois et qui serait une justification pour précipiter les baisses de taux directeurs. Le taux de chômage est désormais significativement au-dessus de ce que les membres de la Fed ont prévu pour la fin de l’année et une baisse des taux de 50 points de base (0,50 point de pourcentage, NDLR) en septembre ne peut plus être exclue", abonde Bastien Drut, responsable de la stratégie et des études économiques chez CPRAM.
Effectivement, ce scénario commence clairement à faire son petit bonhomme de chemin dans l’esprit des investisseurs. Selon l’outil Fedwatch, les marchés assignent une probabilité de 78,5% à ce que la Fed baisse ses taux de 0,5 point de pourcentage en septembre contre 22% la veille, et 11,5% la semaine précédente.
Des mouvements violents ont ainsi été observés sur plusieurs actifs. Sur le marché obligataire, le rendement du bon du Trésor américain à 10 ans recule à 3,80% alors qu'il évoluait autour de 4% un peu plus tôt dans la journée. Surtout l'euro augmente ses gains, ou plus exactement, le dollar dévisse. La devise de la zone euro bondit de 1,2% face au billet vert à 1,0916 dollar alors qu'elle grappillait 0,3% avant cet indicateur.
Ces craintes d'une méforme de la première économie mondiale se propagent aussi aux cours du pétrole. Atones à la mi-journée, les tarifs pétroliers décrochent, le contrat d'octobre sur le Brent de mer du Nord plonge de 3,2% à 76,98 dollars le baril, tandis que celui de septembre sur le WTI coté à New York lâche 3,5% à 73,61 dollars le baril.
La déroute de la tech
Les marchés étaient déjà sous pression avant ce rapport sur l'emploi, déçus par les résultats globalement moins bons que prévu des géants américains de la technologie. Le géant du e-commerce Amazon lâche plus de 10% après avoir dévoilé des perspectives inférieures aux attentes.
Le fabricant de micro-processeurs Intel s'effondre de 30% après avoir dévoilé une perte au deuxième trimestre.
Seul Apple parvient à résister à cette capitulation, la marque à la pomme ayant dépassé les attentes au troisième trimestre.
A Wall Street, ces multiples déceptions viennent ternir une tendance bien lourde. A la clôture des marchés européens, le Nasdaq lâche 3,1%, le Dow Jones 2,2% quand le S&P 500 plie de 2,5%.
Les rescapés du jour
L’actualité macroéconomique a presque eu tendance à faire oublier la suite des publications d’entreprises. Derniers pensionnaires à dévoiler leurs états financiers semestriels, Engie et Axa ont passé l’épreuve haut la main. L’énergéticien a gagné 2,8%, après avoir relevé ses perspectives 2024 et annoncé un retour aux bénéfices au premier semestre à 1,9 milliard d'euros.
On retrouve aussi Axa (+1,4%), porté par des résultats jugés solides par le marché, avec une hausse de 5% de son bénéfice net à 4 milliards d'euros.
STMicroelectronics a rendu 5,6%, plombé par les annonces décevantes de l'américain Intel qui a dévoilé des comptes trimestriels dans le rouge.
En première ligne des craintes sur l’économie, les banques ont accusé le coup au lendemain de leurs résultats trimestriels. Crédit Agricole a lâché 5,6% et Société Générale plie de 5,9%.