(BFM Bourse) - La banque de La Défense a publié des résultats au-dessus des attentes grâce à ses activités de marché. Mais la banque de détail en France a déçu et l'établissement a abaissé sa prévision de marges nettes d'intérêt en France pour 2024. Crédit Agricole SA a de son côté livré une copie plutôt solide.
BNP Paribas avait donné le la, la semaine dernière. La banque de la rue d'Antin, qui ouvre traditionnellement le bal des résultats des établissements tricolores, avait présenté des performances solides dans ses activités de marché mais avait déçu dans la banque de détail.
Ce sont à peu près les mêmes enseignements qui dominent la lecture des comptes de Société Générale et de Crédit Agricole SA, publiés ce jeudi matin.
Société Générale a globalement battu les attentes au deuxième trimestre. Le produit net bancaire, équivalent du chiffre d'affaires chez les banques, s'est établi à 6,685 milliards d'euros, 6% au-dessus du consensus de 6,56 milliards d'euros, selon Jefferies. Le bénéfice net s'est de son côté inscrit à 1,11 milliard d'euros, 15% au-dessus des attentes.
Comme pour BNP Paribas, la banque de financement et d'investissement (BFI), appelée "banque de grande clientèle et solutions investisseurs" chez Société Générale, s'est avérée robuste. La division dans son ensemble a dégagé un bénéfice net de 770 millions d'euros, 42% au-dessus des attentes.
Les activités actions, avec des revenus de 989 millions d'euros, en hausse de 24,4% sur un an, ont notamment bénéficié d'un environnement de marché favorable, a expliqué la banque.
>> Accédez à nos analyses graphiques exclusives, et entrez dans la confidence du Portefeuille Trading
La banque de détail en France, talon d'Achille de Société Générale
Mais au milieu de ces bonnes surprises demeure un gros point noir: la banque de détail en France. Le produit net bancaire de cette activité (plus exactement de la division "banque de détail en France, banque privée et assurances") a progressé de 1,1% à 2,125 milliards d'euros tandis que le bénéfice net a reculé de 15,4% à 236 millions d'euros, deux chiffres inférieurs de respectivement 2% et 21% aux attentes.
De plus, Société Générale a abaissé sa perspective de marges nettes d'intérêts - la différence entre les gains réalisés sur les prêts et les sommes versées au titre des comptes rémunérés – dans la banque de détail en France pour 2024. La société a indiqué tabler sur un montant d'environ 3,8 milliards d'euros pour cette année, alors que Société Générale anticipait auparavant un chiffre proche de celui de 2022, soit 4,1 milliards d'euros.
Concernant les autres données clefs suivies par le marché, le ratio de solvabilité CET 1, qui rapporte les fonds propres à l'encours pondéré des risques, s'est établi à 13,1%, en ligne avec les attentes. Société Générale a marginalement relevé sa perspective sur cet indicateur, anticipant pour 2024 un ratio CET 1 supérieur à 13% contre autour de 13% précédemment.
Mais les investisseurs, comme lors du précédent trimestre, se concentrent sur le raté de la banque de détail en France, dont le rebond est censé constituer l'un des atouts boursiers de Société Générale.
L'action de la banque de La Défense dévisse de 7,3% vers 11h, accusant le plus fort repli du CAC 40. "Les performances et la nouvelle révision à la baisse des marges nettes d'intérêts de la banque de détail en France sont décevantes, mais pas totalement inattendues", souligne Royal Bank of Canada.
Résultats solides pour Crédit Agricole SA
En comparaison, Crédit Agricole SA (CASA) froisse bien moins le marché. L'action de la structure cotée du groupe Crédit Agricole abandonne un peu de terrain vers 11h, reculant de 1,2% après avoir progressé de plus de 2% en début de séance.
La copie rendue par CASA ne comporte pas réellement d'impair. La banque "a annoncé une bonne série de résultats, avec plusieurs divisions qui ont battu les attentes", résume Royal Bank of Canada, tandis que Jefferies souligne "une vigueur généralisée sur l'ensemble des activités".
Le produit net bancaire a atteint 6,8 milliards d'euros, dépassant de 5% le consensus tandis que le bénéfice net, à 1,83 milliard d'euros, a battue les attentes de 13%.
Par division, Jefferies souligne que la banque de détail en France de CASA, c'est-à-dire LCL, est "la seule qui n'a pas déçu au deuxième trimestre", avec des revenus et un résultat net respectivement 2% et 4% au-dessus des attentes.
Au-delà de la banque de détail, CASA a fait preuve d'une activité robuste dans le crédit à la consommation ("consumer finance") et le leasing automobile, où ses bénéfices ont dépassé de respectivement 29% et 18% le consensus.
Comme chez ses consoeurs, les activités de marché se sont avérées dynamiques. Le bénéfice net du pôle "grande clientèle", qui rassemble les activités de BFI et de services financiers aux institutionnels, a dégagé un bénéfice net de 694 millions d'euros, soit 25% de plus que le consensus.
Le ratio CET 1 de Crédit Agricole SA s'est établi à 11,6% contre 11,7% attendu.
Du côté de ses perspectives, la société a confirmé vouloir dégager un bénéfice net part du groupe de plus de 6 milliards d'euros en 2024.
Recevez toutes les infos sur SOCIETE GENERALE en temps réel :
Par « push » sur votre mobile grâce à l’application BFM Bourse
Par email