(BFM Bourse) - La banque française a publié un bénéfice net 17% supérieur au consensus avec de bonnes surprises dans ses activités de marché. Mais la banque de détail, notamment en France, a déçu.
Les banques françaises n'ont guère les faveurs du marché. L'incertitude politique en France, consécutive à la dissolution de l'Assemblée nationale, n'a fait qu'accroître ce désamour, plombant un peu plus leurs valorisations déjà bien faibles.
Reste à voir si la saison des résultats peut redorer un peu leur blason boursier. Pour le moment, BNP Paribas, qui a publié ce mardi ses comptes du deuxième trimestre, n'a pas vraiment convaincu.
L'action de la plus grande banque française perd 1,7% vers 11h15, accusant l'une des plus fortes baisses du CAC 40.
Les résultats ont pourtant globalement dépassé les attentes. Le bénéfice de la banque de la rue d'Antin a augmenté de 1,6% sur un an à 3,395 milliards d'euros, dépassant de 17% le consensus qui se situait à 2,9 milliards d'euros selon Jefferies.
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Les métiers actions signent une belle performance
Le produit net bancaire, équivalent du chiffre d'affaires chez les banques, s'est établi à 12,27 milliards d'euros, 3% au-dessus des attentes. Même si ses coûts ont été un peu plus élevés qu'attendu par les analystes, de 1%, le résultat brut d'exploitation a dépassé de 5% le consensus, pour s'inscrire à 5,09 milliards d'euros.
Jefferies souligne la bonne tenue de plusieurs divisions, notamment la banque de financement et d'investissement (BFI), dénommée "Global Markets" et "Global Banking" chez BNP, les activités d'assurance, et Arval, société du groupe spécialisée dans le leasing automobile.
Dans la BFI plus particulièrement, BNP Paribas a enregistré un bond de 58% de ses revenus tirés des marchés "equity & prime services", c'est-à-dire des services liés aux marchés actions (comme des dérivés actions) et à la gestion de titres sur le marché. Le bénéfice avant impôt de la BFI s'est au total inscrit à 2,1 milliards d'euros, dépassant de 21% les attentes.
Les revenus d'intérêt plombés par des éléments exceptionnels
La publication de BNP Paribas comporte néanmoins quelques points noirs. La banque de détail a ainsi déçu les attentes, avec un bénéfice avant impôts de 1,8 milliard d'euros contre 1,93 milliard d'euros attendus. Jefferies note qu'aussi bien la France que l'Italie ont manqué le coche.
La banque de détail en France a notamment été lestée par une hausse du coût du risque qui a représenté 239 millions d'euros ou 0,41% des encours de crédit à la clientèle. Plus de la moitié de cette charge a été liée à "un dossier spécifique", explique BNP Paribas, qui n'a pas donné le nom de la contrepartie en question.
Au-delà du coût du risque, les revenus de la banque de détail en France ont baissé de 3,1% sur un an et les revenus d'intérêt – la différence entre les gains réalisés sur les prêts et les sommes versées au titre des comptes rémunérés – ont chuté de 11%. Ces deux indicateurs ont été pénalisés par un impact négatif des couvertures liées à l'inflation et mises en place par BNP Paribas. Cet effet négatif disparaîtra le prochain trimestre, a indiqué BNP Paribas.
Les performances ont également été plombées par l'arrêt de la rémunération des réserves obligatoires déposées auprès de la Banque centrale européenne.
In fine, le bénéfice avant impôt de la banque de détail en France s'est inscrit à 264 millions d'euros, 27% de moins que le consensus, selon Jefferies.
Royal Bank of Canada conclut qu'en dehors des activités de marché, les différentes divisions de BNP Paribas ont montré des tendances "mitigées".
Indicateur suivi du marché, le ratio CET 1 de BNP Paribas, qui rapporte les fonds propres à l'encours pondéré des risques, s'est établi à 13%, légèrement en dessous du consensus, qui s'inscrivait à 13,1%, selon Royal Bank of Canada.
A l'issue de ce trimestre, BNP Paribas a confirmé ses objectifs pour 2024 à savoir des revenus en hausse de 2% par rapport à 2024, un effet ciseau positif (c'est-à-dire des revenus qui augmentent plus vite que les frais de gestion), ainsi qu'un résultat net part du groupe supérieur au bénéfice net de 2023, qui s'était élevé à 11,2 milliards d'euros.
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