(BFM Bourse) - L'indice parisien termine la journée en baisse de 0,75%, s’éloignant des 8.000 points. Les investisseurs ont opté pour la prudence avant la réunion de la Banque centrale européenne et la publication de statistiques importantes aux Etats-Unis.
La Bourse de Paris n'est pas parvenue à s’extirper de sa tendance baissière, tant les vents contraires ont réduit à néant toute velléité de rebond. Le CAC 40 a cédé 0,75% à 7.937.90 points, soit à un peu plus d'une vingtaine de points de ses planchers du jour.
Les investisseurs sont sur leurs gardes après une série d'indicateurs décevants aux Etats-Unis. Les opérateurs ont notamment pris connaissance d'un rapport Jolts mettant en lumière une baisse plus importante que prévu du nombre d'offres d'emploi en avril. Les offres d'emploi ont progressé à 8,059 millions en avril, contre un consensus Reuters logé à 8,355 millions d'offres.
Des interrogations pour la suite
L'indice ISM manufacturier publié lundi s'est de son côté inscrit sous les attentes, avec un indice à 48,7 contre des attentes logées à 49,6. Le seuil de 50 délimite une contraction d'une expansion de l'activité.
"Les investisseurs ont été déçus par la dernière série de données américaines qui ont jeté le doute sur la santé de la plus grande économie du monde", commente Pierre Veyret, analyste chez ActivTrades.
"Tout chiffre de l’emploi (JOLTS, NFP (rapport mensuel sur l'emploi américain NDLR), chômage, etc…) ou indice d’activité (PMI, ISM, indice de Fed régionale) est susceptible de faire sensiblement réagir les marchés en quête de visibilité sur la trajectoire de l’emploi et de l’inflation, les deux mandats de la Fed", prévient pour sa part Alexandre Baradez, responsable de l’analyse marchés chez IG France.
Les investisseurs attendent surtout la réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE), jeudi. Une baisse des taux a été actée par le marché mais les investisseurs s'interrogent surtout sur la suite.
"Au-delà du mois de juin, il est difficile aujourd’hui de savoir exactement ce que fera la BCE avant la fin de l’année. Le risque de reflation a clairement augmenté", explique John Plassard, conseiller en investissement chez Mirabaud.
Selon un article détaillé de Bloomberg, les investisseurs sont en train de revoir à la baisse leurs attentes en matière de baisse de taux de la part de la BCE. Selon un questionnaire effectué par l'agence, la majorité des économistes tablent sur trois réductions de taux (70% environ). Lors d'un précédent questionnaire, en avril, ils étaient la moitié à tabler sur quatre ou cinq baisses.
STMicro rit avec Geely
Du côté des actions, Totalenergies accuse une nouvelle fois la plus forte baisse de l'indice vedette parisien (-2,4%), encore pénalisé par une poursuite du repli des cours du pétrole.
Le contrat d'août sur le Brent de mer du Nord abandonne 1,8% à 76,95 dollars le baril tandis que celui de juillet sur le WTI coté à New York perd 2% à 72,69 dollars. Les deux contrats avaient déjà perdu plus de 3% lundi, pénalisés par les annonces de l'Opep+, cartel étendu des pays exportateurs de pétrole. Ces derniers ont annoncé un calendrier de suppression des réductions de production à compter de septembre.
Les banques ont aussi accusé le coup, Société Générale a cédé 2% et BNP Paribas 1,8%.
STMicroelectronics est parvenu à surnager, affichant la plus forte du CAC 40 (+1,9%) , porté par l'annonce d'un contrat avec le constructeur automobile Geely pour la fourniture de carbure de silicium.
Atos a encore cédé 14,4% ce mardi soir, miné par Invest Securities qui est passé à la vente et qui a fixé son objectif de cours à 0,01 euro, soit la valeur nominale théorique de l'action post-restructuration.
Sur les petites et moyennes capitalisations, la biotech Valbiotis a souffert, et s'est effondré de 43,2% après avoir annoncé la fin de son partenariat avec le groupe suisse Nestlé.
Sur les changes, l'euro perd 0,2% face au dollar à 1,0881 dollar.