(BFM Bourse) - Le groupe basé à la Rochelle plonge à la Bourse de Paris, après avoir annoncé ce mardi la fin du contrat de licence et d’approvisionnement avec Nestlé Health Science portant sur son complément alimentaire Totum-63.
C'est un énorme coup dur pour Valbiotis. La société biopharmaceutique basée à La Rochelle a annoncé ce mardi matin avait mis un terme à un contrat de licence et d’approvisionnement avec Nestlé Health Science portant sur Totum-63, son complément alimentaire visant à prévenir le diabète.
Il n'y a pas d'eau dans le gaz entre les deux partenaires qui vient justifier cette "séparation inattendue" pour reprendre le titre de la note de TP ICAP Midcap publiée ce mardi matin. Cette décision est liée à des changements stratégiques au sein de Nestlé Health Science. Valbiotis explique que la branche spécialisée du géant suisse a redéfini ses priorités sur le marché de la nutrition santé. Et c'est ce qu'explique Invest Securities dans sa note publiée ce mardi matin.
"Cette rupture avec un acteur majeur de la nutrition n’est pas liée à Totum-63 ou aux relations avec Valbiotis, mais à un revirement stratégique chez Nestlé Health Science avec une redéfinition des priorités du groupe après avoir connu des difficultés en 2023. Symbole de ces difficultés, Nestlé avait nommé un nouveau directeur de la franchise Health Science en septembre 2023", souligne l'intermédiaire financier.
Fin d'un accord noué en 2020
Les deux partenaires tirent donc un trait sur un partenariat noué en février 2020. Nestlé Health Science avait été séduit par le concept innovant développé par Valbiotis, qui n'avait alors que cinq années d'existence.
Selon les termes de l'accord noué entre les deux parties, le leader mondial de la nutrition thérapeutique avait obtenu les droits commerciaux exclusifs et mondiaux pour Totum-63, sa combinaison brevetée de cinq extraits végétaux, conçue pour réduire le risque de développer un diabète de type 2 chez les personnes prédiabétiques.
Concrètement ce complément alimentaire vise à prévenir le diabète de type 2 chez des patients en situation de prédiabète, c'est-à-dire un état à risque susceptible de développer le diabète de type 2, et les patients à un stade précoce de ce même diabète.
En contrepartie de ces droits pour ce traitement, le groupe helvète avait consenti un paiement initial de 5 millions de francs suisses, auquel s'ajoutaient des paiements d'étapes liés au développement et aux ventes pouvant atteindre 66 millions de francs suisses, ainsi que des redevances progressives sur les ventes nettes. Valbiotis facturait aussi la fourniture du produit à son partenaire, source supplémentaire de revenus.
Le groupe suisse a finalement versé 20% des montants prévus dans l'accord, soit 12,75 millions de francs suisses, un montant qui comprend le paiement initial de 5 millions de francs suisses et 7,75 millions de francs suisses de paiements d'étapes. Ces paiements ont financé l’intégralité du parcours clinique et de l'étude du mode d'action sur Totum-63.
"Ces résultats cliniques ont positionné Totum-63 comme la première substance active non médicamenteuse avec des résultats robustes pour la prise en charge du prédiabète et des stades précoces de diabète de type 2", rappelle Invest Securites. Valbiotis précise dans sa communication du jour qu'il n'aura pas à rembourser ces sommes.
Face à cet énorme coup dur, Valbiotis se doit de rebondir puisque cette séparation "retarde en revanche de manière inévitable [la] mise sur le marché à l’international" de Totum-63, signale TP ICAP Midcap.
La société a donc aussi indiqué ce mardi matin avoir repris l’intégralité des droits de propriété intellectuelle adossés à la licence. Ils comprennent tous les brevets relatifs à Totum-63 en France et dans 62 pays à l’international, ainsi que la propriété des données cliniques de l’étude Reverse-it et de l’étude de mode d’action.
Lourd repli du titre à la Bourse de Paris
C'est que le temps presse pour Valbiotis. Le groupe français rappelle viser une mise sur le marché de Totum-63 dès le premier semestre 2025. Et à l'international, la société devra désormais débuter de nouvelles négociations en vue d’un ou plusieurs accords, "alors que le produit devait être lancé par Nestlé Health Science, selon TP ICAP Midcap, "entre la fin de l’année 2024 et le début d’année 2025 avec comme premier marché les Etats-Unis".
En termes de visibilité financière, le groupe dit disposer d'une trésorerie de 25 millions d'euros à fin 2023 pour mener à bien son développement dans les années à venir. Selon l'intermédiaire financier, cette "solide position de trésorerie" offre à Valbiotis "une marge de manœuvre solide pour financer sa croissance dans un périmètre rétréci".
"Bien que la récupération des droits de Totum-63 puisse rendre le portefeuille produits de Valbiotis plus attractif pour de potentiels partenaires, l’impact de cette séparation sur les négociations en cours concernant Totum-070 (son complément alimentaire contre l'hypercholestérolémie, c'est-à-dire une présence accrue de "mauvais cholestérol" NDLR), où l’objectif était de conclure au moins un accord en 2024, est encore incertain", avance Corentin Marty analyste chez TP ICAP Midcap.
"Bien que la qualité du développement clinique et le positionnement produit ne sont pas remis en cause par ce divorce, le marché devrait sanctionner les incertitudes quant à la commercialisation en dehors de France qui nécessite désormais du soutien d’un partenaire", note de son côté Invest Securities.
A la Bourse de Paris, cette nouvelle fait l'effet d'une bombe et logiquement vaciller Valbiotis puisque ce dernier perd "l'un de ses premiers et plus gros catalyseurs", avance Corentin Marty. Son titre sombre actuellement de 45% à 2,135 euros vers 11h30 après avoir été réservé à la baisse dans les premiers échanges.
Cette rupture inattendue des relations avec Nestlé est un gros coup dur dans l'histoire boursière de Valbiotis. Début avril, le groupe basé à la Rochelle avait indiqué qu'il était dans les starting-blocks pour commercialiser en France dès le mois de mai Valbiotis Cholestérol, une combinaison d'extraits végétaux pour prendre en charge l'hypercholestérolémie. Avec la nouvelle du jour, Valbiotis accuse une chute de 60% depuis le début de l'année, et même de 80% par rapport aux 10,50 euros retenus pour son entrée en Bourse début juin 2017.
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