(BFM Bourse) - Le CAC 40 a terminé en nette hausse ce mardi, porté par les banques et Axa. Le marché tourne son attention vers la Réserve fédérale qui débute sa réunion de deux jours.
La Bourse de Paris continue de refaire une partie de ses pertes de la semaine dernière, où elle avait chuté de plus de 4%. Après un premier rebond lundi de 1,27%, le CAC 40 a connu une progression comparable ce mardi avec une hausse de 1,42% à la clôture, à 7.112,91 points.
Le marché est rassuré par certains signes d'apaisement des tensions sur le secteur bancaire, notamment aux Etats-Unis. La secrétaire au Trésor, Janet Yellen, citée par l'AFP, a assuré que la situation se "stabilisait", notamment au niveau des retraits d'argent dans les banques régionales.
Même First Republic Bank, banque qui avait chuté à Wall Street lundi alors que tout le secteur se reprenait, regagne des couleurs à Wall Street, prenant 41%. PacWest Bancorp prend, elle, 14,9%.
A Paris, le secteur financier a tiré le CAC 40, Société Générale prenant 4,3%, BNP Paribas avançant de 4,2%, tout comme Axa.
La BCE et l'ABE ont rassuré
Les banques connaissent un mouvement de reprise alimenté par une intervention des autorités européennes à la suite de l'annonce du rachat de Credit Suisse par UBS.
Explication: le rachat de Credit Suisse par UBS comprend l'effacement total de 16 milliards de francs suisses d'un certain type de dette ("AT1" pour "additionnal tier one") de Credit Suisse, une décision prise par la Finma, le gendarme suisse des marchés financiers.
Or les actionnaires de Credit Suisse, eux, recevront l'équivalent de 40% de la valeur de leurs actions (à la clôture de vendredi) sous forme de titres UBS. Ce qui, pour résumer, signifie que des actionnaires sont mieux traités que certains créanciers, une idée qui vient mettre à mal le principe de base qui veut que les créanciers soient payés en priorité, car ils sont censés porter moins de risques.
L'Autorité bancaire européenne et la Banque centrale européenne ont dans un communiqué commun adressé un tacle implicite aux autorités suisses lundi, pour rappeler que les instruments actions doivent être les premiers à absorber les pertes et "seulement après" ces pertes peuvent être imputées aux dettes AT1.
Alors que le marché des titres de dette AT1, auxquels les banques ont eu recours depuis la crise de 2008, se grippait, les déclarations des autorités européennes ont rassuré, ramenant également la confiance sur le secteur bancaire. "Ainsi rassurés, les AT1 se sont quelque peu redressés au cours de la séance et nous avons assisté à une hausse plus générale des valeurs bancaires", constate Deutsche Bank.
La Fed face à un dilemme
Les investisseurs vont désormais tourner leur attention vers la Reserve fédérale, qui débute ce mardi sa réunion de deux jours. La banque centrale américaine se retrouve à devoir jouer les équilibristes entre la nécessité de préserver la stabilité du système financier et celle d'enrayer la hausse des prix persistante aux Etats-Unis.
"La question", ira au-delà "de savoir si elle augmentera ou non de 25 points de base (0,25 point)" ses taux directeurs, juge Craig Erlam d'Oanda. "Le message sera crucial et pourrait être une force motrice majeure sur les marchés, à moins de nouveaux bouleversements dans le secteur bancaire", poursuit-il.
Du côté des valeurs (le secteur financier mis à part), le regain d'appétit pour le risque a bénéficié à certaines valeurs cycliques comme Alstom (+4%) ou Renault (+3,7%).
Hors CAC 40, Crossject a chuté de plus de 11,6% après avoir publié des résultats 2022 dégradés.
Sopra Steria a reculé de 0,5% après avoir annoncé le lancement d'une offre publique d'achat amicale pour reprendre le néerlandais Ordina et se renforcer au Benelux.
Sur les autres marchés, l'euro reprend 0,45% face au dollar à 1,0772 dollar. Les cours du pétrole évoluent en hausse alors que la Russie a annoncé vouloir prolonger la réduction de sa production de 500.000 baril par jour jusqu'à fin juin. Le contrat de mai sur le Brent de mer du Nord avance de 1,2% à 74,71 dollars le baril tandis que celui de même échéance sur le WTI progresse de 1,3% à 68,50 dollars le baril.