(BFM Bourse) - La Bourse de Paris clôture en nette hausse après les chiffres de l'inflation américaine pour décembre. Le CAC 40 a manqué de peu de conserver les 7.000 points à la clôture, pénalisé par l'orientation baissière des indices à Wall Street.
La Bourse de Paris garde le sourire et sa dynamique haussière après l'annonce d'un ralentissement de l'inflation aux Etats-Unis au titre du mois de décembre. Le CAC 40 clôture ainsi en hausse de 0,74% à 6.975,68 points ce jeudi soir.
L'indice vedette parisien a cependant échoué à préserver en clôture le seuil des 7.000 points. Ce pallier symbolique a été franchi en séance pour la première fois depuis le 17 février dernier après le soulagement induit par le ralentissement de la hausse des prix aux Etats-Unis en décembre. La Bourse de Paris renoue quoi qu'il en soit avec le niveau qui était le sien avant l'invasion de l'Ukraine par la Russie le 24 février 2022.
Comme attendu par les économistes, l’inflation américaine a ralenti en décembre, à 6,5% sur un an, contre, contre 7,1% en novembre. L’inflation de base – hors prix de l’énergie et alimentaire - s’est établie à 5,7% contre 6% le mois précédent. Ces chiffres ressortent pile poil en ligne avec les attentes des experts sondés par le Wall Street Journal.
Pour le président américain Joe Biden, le ralentissement de l'inflation aux Etats-Unis "va clairement dans la bonne direction" et permet de "donner de l'air aux consommateurs et aux familles", a-t-il estimé lors d'un point presse.
Mais les composantes relatives au logement et aux services ont semé le trouble chez les investisseurs. L'inflation reste élevée dans les services (+0,5% sur un mois) mais également dans les loyers avec une hausse de 0,8% entre novembre et décembre.
Un point qui n'a pas échappé à Ryan Sweet, économiste pour les Etats-Unis chez Oxford Economics. Une "chose plus inquiétante est la hausse des prix des services", a-t-il commenté pour l'AFP. "C'est une source d'inflation qui n'a pas encore connu de pic", ajoute-t-il. D'ailleurs, les indices américains évoluent fébrilement à la clôture des places européennes: le Dow Jones ne progresse que de 0,3% alors que le S&P 500 (+0,02%) et le Nasdaq (+0,13%) évoluent légèrement dans le rouge.
La réunion de la Fed en ligne de mire
"Quel que soit l'indicateur retenu, ce chiffre est bien meilleur que le précédent et l'inflation évolue dans la bonne direction, ce qui devrait réduire la pression sur la Fed (la Réserve fédérale américaine)", souligne Naeem Aslam, analyste de marché chez Avatrade.
La banque centrale américaine tiendra sa prochaine réunion de politique monétaire en février. La publication de l'inflation américaine en ligne avec les attentes a raffermi les anticipations du marché vers une hausse limitée à 25 points de base (0,25 point de pourcentage).
Selon l'outil FedWatch du CME Group, les investisseurs anticipent à 94% (contre environ 80% avant la publication de l'inflation) un mouvement de cette ampleur.
"Dans l'ensemble, ce dernier rapport donne plus de poids à notre opinion selon laquelle l'inflation diminuera plus rapidement que ne le prévoit la Fed cette année", estime les économistes de Capital Economics.
"Mais la Fed ne va pas cesser de relever les taux d'intérêt tant qu'elle n'aura pas vu les preuves d'un assouplissement des conditions du marché du travail et de la croissance des salaires. Il faudra encore quelques mois avant que ces preuves soient irréfutables", poursuivent les économistes de Capital Economics.
Gros coup de tabac sur Orpea et Ubisfoft
Sur le SBF 120, Atos a progressé de 6,8% au lendemain d'une hausse de 6,2% tandis que Teleperformance s'est apprécié de 4%, suivi d'Air France-KLM (+3,3%).
En revanche, Orpea et Ubisoft ont terminé en forte baisse mais pour des raisons bien différentes. Lanterne rouge de l'antichambre du CAC 40, Orpea a chuté de 17,6% après avoir enregistré une hausse d'ampleur similaire la veille. Le groupe a rappelé mercredi après la clôture du marché qu’une dilution massive liée à sa restructuration financière attendait ses actionnaires. Ce qui a amené un concert d’investisseurs à réitérer ses critiques et son opposition au plan de restructuration.
Ubisoft a plongé de son côté de 14% après avoir émis un avertissement sur résultats retentissant et annoncé des mesures d’économies, à la suite de ventes décevantes de jeux cet hiver.
Sur les autres marchés, l'euro s'est raffermi face au dollar, le billet vert, valeur refuge sur le marché, pâtissant du regain d'appétit pour le risque. L'euro s'apprécie ainsi de 0,55% à 1,0817 dollar. Les contrats pétroliers poursuivent leur hausse, toujours portés par la réouverture de l'économie chinoise. Le Brent de la mer du Nord avance de 1,9% à 84,25 dollars le baril tandis que le WTI coté à New York avance de 1,7% à 78,75 dollars le baril.