(BFM Bourse) - Au sortir d'une séquence de cinq séances consécutives de hausse, le CAC hésite sur la marche à suivre alors que le spectre de mesures plus restrictives pour tenter d'endiguer la troisième vague pèse sur les valeurs cycliques, notamment aéronautiques.
Au lendemain d'un nouveau sommet annuel en clôture, le CAC 40 a ouvert "sans réelle tendance ce matin dans le sillage de la clôture des marchés américains et dans l’attente de la présentation de la nouvelle réforme de l’infrastructure de Joe Biden estimée entre 3.000 et 4.000 milliards de dollars" observe John Plassard, directeur adjoint de Mirabaud Group. Dans un marché atone (700 millions d'euros échangés à 12h15), le baromètre du marché parisien rétrocède 0,11% à 6.081,47 points, les investisseurs faisant preuve de prudence dans l'attente d'une nouvelle allocution d'Emmanuel Macron prévue ce mercredi à 20h. En cette dernière séance du mois de mars, le CAC 40 affiche néanmoins une progression de 6,6% en rythme mensuel à ce stade, après avoir déjà repris 5,6% en février. Le CAC évolue en outre à moins de 1% de son sommet de février 2020.
La respiration du jour est donc à mettre sur le compte de la résurgence des craintes sanitaires, "les indices étant affectés par le fait que "la plupart des pays d'Europe continentale sont étranglés par la nouvelle vague du Covid-19 liée aux variants plus contagieux", commente Christopher Dembik, directeur associé chez Berenberg. Principale arme contre le virus, la vaccination peine à y décoller alors que plus de 565 millions de doses ont désormais été administrées à travers le monde, selon un comptage réalisé par l'AFP.
Plus spécifiquement, "la France est en train de perdre la course entre les vaccinations et le variant britannique", souligne Christopher Dembik, ajoutant que "des restrictions accrues sont probables". Et alors que le nombre de malades en réanimation a franchi le seuil des 5.000, au-delà des capacités hospitalières normales et du pic de la deuxième vague de novembre, Emmanuel Macron devrait annoncer de nouvelles "mesures de freinage" dans la soirée.
Malgré la perspective de la présentation en fin de journée par Joe Biden, de son projet de modernisation des infrastructures américaines et des indicateurs encourageants en provenance de Chine (avec une accélération de la croissance des secteurs manufacturier et des services en mars selon les indices PMI), l'heure n'est donc pas à la prise d'initiatives sur les marchés,
Le recul des poids lourds de la cote affecte le CAC
Aux valeurs, les craintes de nouvelles restrictions pénalisent en premier lieu le secteur aéronautique (-1% pour Airbus, -1,1% pour Safran), tandis que LVMH rétrocède 1,4% au lendemain de son nouveau sommet historique. Total enregistre la plus mauvaise performance de l'indice phare à la mi-journée avec un repli de 1,7% au sortir de trois hausses consécutives. Les valeurs bancaires rétrocèdent également une partie de leurs gains de la veille (-1% pour Société Générale et BNP Paribas, -0,8% pour Crédit Agricole).
De l'autre côté, le compartiment technologique profite de la relative détente des rendements souverains pour reprendre un peu de terrain, avec des gains de 1,7% pour Worldline, 1,1% pour Atos et 1,2% pour Capgemni, qui touche un sommet depuis 20 ans après la présentation de ses perspectives ambitieuses à horizon 2025, notamment sur sa rentabilité. Schneider Electric et Teleperformance s'adjugent également 1%, mais la plus forte hausse revient à Veolia (+2,3%), dont le PDG Antoine Frérot a rejeté mardi la forme de négociation soumise par Suez, "qui nous propose de discuter avec un pistolet sur la tempe" a-t-il accusé.
Le pétrole fait le yo-yo
Sur le reste de la cote, le producteur français d'énergies renouvelables Voltalia va "mettre fin à ses activités" en Birmanie, où la répression de la contestation par la junte militaire au pouvoir a fait plus de 520 morts depuis le premier février, selon un communiqué publié mercredi. Le titre limite toutefois son repli à 0,4% à la mi-séance après avoir cédé plus de 3% à l'ouverture.
Au rayon énergétique, les cours pétroliers évoluaient en hausse dans la matinée, soutenus par les indicateurs chinois rassurants et la perspective de la prolongation des coupes de l'Opep+ (qui se réunit à compter de ce jeudi), avant de se retourner à la baisse. Vers 12h50, le baril de Brent reflue de 0,45% à 63,88 dollars et celui de WTI se replie de 0,41% à 60,29 dollars. Enfin, sur le "Forex", la monnaie unique reprend 0,11% à 1,1733 dollars, après avoir touché un creux depuis début novembre 2020 la veille.