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Deliveroo en chute libre pour son premier jour en Bourse

mercredi 31 mars 2021 à 10h08
Deliveroo s'effondre pour son premier jour de cotation

(BFM Bourse) - La titre de la plateforme de livraison alimentaire dévisse de 30% pour ses premiers pas sur le marché londonien, alors que Deliveroo -qui réalise la plus grosse introduction depuis 2011 outre-Manche- subit des critiques par rapport au traitement réservé à ses livreurs

Deliveroo se méfiait de la volatilité sur le marché des introduction en Bourse et celui-ci lui donne raison. Après avoir pourtant revu ses ambitions à la baisse et fixé son prix d'introduction dans le bas de la fourchette initialement prévue (à 3,90 livres par action), le titre du géant britannique de la livraison alimentaire s'effondre pour son premier jour de cotation sur le marché londonien. Après une ouverture en baisse de 15%, l'action Deliveroo a nettement accru ses pertes jusqu'à lâcher 30% à 2,71 livres dans les 20 premières minutes de négociations sur le marché londonien, selon les données de Refinitiv. Vers 10h05, l'action regagnait un peu de terrain pour ne plus perdre "que" 15%.

Si la plateforme a signé la plus grosse introduction en Bourse depuis 2011 sur le marché londonien, avec une valorisation de 7,6 milliards de livres (8,9 milliards d'euros) sur la base de son prix d'introduction, elle est sous le feu des critiques. Deux grands gérants de fonds (Aberdeen Standard et Aviva Investors) ont ainsi affirmé qu'ils ne participeraient pas à l'opération, citant notamment le modèle économique du groupe, les pratiques de travail et les risques réglementaires comme des freins à son développement. Lundi, James Anderson, gestionnaire du plus grand fonds d'investissement du Royaume-Uni, Scottish Mortgage, en a remis une couche en se déclarant au Times "mitigé" au sujet de cette introduction en raison de sa dépendance excessive à l'égard de Londres et de sa concentration sur des marchés à faible croissance.

Amazon premier actionnaire du groupe

Dans le cadre de cette offre, Deliveroo a cédé pour 1,5 milliard de livres d'actions (21,3% de son capital) et levé un produit brut d'environ un milliard de livres, afin d'investir dans de nouveaux relais de croissance, notamment "Deliveroo Editions" -un concept cuisines mises à dispositions de chefs et exclusivement destinées à la livraison tels-, tandis que les investisseurs existants encaisseront à hauteur de 500 millions de livres. Avant l'opération, Amazon était le premier actionnaire du groupe avec 16% du capital.

"Je suis très fier que Deliveroo fasse son entrée en bourse à Londres, notre ville natale", a déclaré le directeur général et fondateur Will Shu à l'issue de l'opération. "Notre objectif est de construire la société ultime de restauration en ligne et nous sommes très enthousiastes quant à l'avenir qui nous attend" a-t-il ajouté.

Des pertes qui s'accumulent depuis 2013

À l'heure où d'autres entreprises européennes ont cherché à s'introduire en bourse à New York ou à Amsterdam, l'introduction de Deliveroo est considérée comme un test pour une société technologique de type Silicon Valley cotée à Londres.

Fondé en 2013, Deliveroo a enregistré des pertes nettes tous les ans depuis sa création (dont 224 millions de livres sterling en 2020), mais a vu ses revenus bondir de 54% au cours de l'année écoulée, le nombre de commandes de plats à emporter ayant été fortement accéléré par les mesures de restrictions à travers l'Europe.

"Un résultat décevant"

"C'est certainement un résultat décevant pour une introduction en Bourse qui a généré au départ beaucoup d'enthousiasme, mais la faiblesse récente des cours de nombre de ses homologues aux Etats-Unis, comme Doordash, semble avoir enlevé un peu de lustre au secteur", souligne Michael Hewson, analyste chez CMC Markets. L'opération doit permettre à Deliveroo de mieux rivaliser avec ses concurrents, alors qu'il n'a pas jusqu'à présent "la capacité financière d'Uber (qui possède Uber Eats, NDLR) ou la taille de Just Eat Takeaway", considéré comme le numéro un du marché, ajoute-t-il.

Se pose aussi la question des performances de Deliveroo une fois l'ensemble des restrictions sanitaires levées, alors que de nombreux restaurateurs mis sous pression par la crise, "pourraient hésiter à payer la commission demandée par Deliveroo, qui peut atteindre jusqu'à 30%", selon l'expert.

Il est par ailleurs important de souligner que les échanges sont à ce stade réservés aux investisseurs institutionnels, avant d'être ouverts au grand public à partir du 7 avril. D'ici à cette date, les échanges sont dits "conditionnels", Deliveroo pouvant décider d'annuler son introduction en Bourse et de rendre les fonds aux investisseurs ayant participé à l'opération.

Quentin Soubranne - ©2025 BFM Bourse
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