(BFM Bourse) - Attentiste avant le lancement d'une nouvelle saison de résultats au cours de laquelle les investisseurs vont s'évertuer à jauger les conséquences de l'inflation dans les comptes des sociétés, la Bourse de Paris aborde cette nouvelle semaine avec prudence. Le CAC 40 clôture en baisse de 0,45% ce lundi.
La Bourse de Paris n'est pas parvenue à s’extirper de sa tendance baissière malgré une brève incursion en territoire positif en début d’après-midi avec l'ouverture des marchés américains. Le CAC 40 boucle donc la première séance de la semaine sur une baisse de 0,45% à 5.840,55 points.
Les investisseurs affichent leur prudence à l'orée d'une semaine dominée par le début de la saison des résultats trimestriels - avec le chiffre d'affaires de LVMH dès mardi, avant les comptes des banques américaines vendredi - et de nombreuses statistiques dont celles relatives à l'inflation aux Etats-Unis.
En ce jour férié de "Columbus Day" aux Etats-Unis où les échanges sont donc réduits, les principaux indices de Wall Street s'affichent en baisse après une fin de semaine compliquée.
Baisse de 1% ou plus 52 fois cette année
"Le S&P a baissé de 1% ou plus 52 fois cette année, ce qui représente la plus grande volatilité négative sur une année depuis 2008", relève sur Twitter John Plassard, directeur chez Mirabaud.
Les investisseurs seront attentifs à la publication du procès-verbal (les "minutes") de la dernière réunion de la Réserve fédérale américaine, qui pourrait confirmer la poursuite du resserrement monétaire de la Fed. Un scénario toujours privilégié par les opérateurs après les derniers chiffres sur l'emploi américain.
L'économie américaine a créé 263.000 emplois le mois dernier, contre 315.000 en août mais c'est plus que les 255.000 créations de postes prévues par le consensus. Le taux de chômage qui était attendu stable à 3,7% a finalement baissé de 0,2 point, à 3,5% au plus bas depuis février 2020. La croissance du salaire moyen est ressortie à 5% sur un an. La situation de l'emploi est étroitement surveillée par les marchés, car elle est liée à la lutte contre l'inflation. La dégradation du marché de l'emploi n'étant pas aussi forte qu'escompté, les chances de voir la Fed revoir sa stratégie en matière de taux sont donc plus que minimes.
Les dernières déclarations de la présidente de la Fed de San Francisco vont également dans ce sens, Mary Daly ayant mis en garde les marchés contre toute anticipation de baisse des taux en 2023. L'outil FedWatch attribue désormais une probabilité proche de 80% (70% avant le rapport sur l'emploi) pour une nouvelle hausse de taux de la Fed de 0,75 point de pourcentage, contre 20% des investisseurs pariant sur une hausse de 0,50 point de pourcentage début novembre.
"Après les données de l’emploi ressorties solides la semaine dernière aux Etats-Unis, les marchés surveilleront l’indice des prix à la consommation (IPC) aux Etats-Unis jeudi. L’inflation core est attendue en hausse, alors que l’inflation globale pourrait légèrement se tasser, mais pas de quoi changer radicalement le ton de la Fed", note Vincent Boy, Analyste marchés chez IG France.
Renault accélère à la hausse, Casino voit encore rouge
L'action Renault a conservé son avance (+2,4%), réagissant à des informations de presse selon lesquelles le constructeur automobile français serait en discussions avec son partenaire Nissan au sujet de la restructuration de leur alliance.
Casino termine en baisse de 3,10% alors que Standard & Poor's a dégradé ce week-end la notation de crédit long terme du distributeur stéphanois. L'agence de notation pointe notamment les difficultés de Casino à honorer ses engagements financiers, sur fond d'une détérioration des conditions de refinancement.
Les valeurs exposées au marché chinois sont également mal orientées dont Remy Cointreau (-6,8%), tout comme Hermès et Kering (-1,3%) ou LVMH (-1,25%) après une hausse des cas de Covid à travers le pays.
Du côté des capitalisations plus modestes, Damartex a flambé de plus de 20%, les investisseurs redécouvrent le dossier à l'approche de la période de grand froid.
Groupe Flo (+67,8%) à 20,8 euros se cale sur le prix de 21 euros proposé par son actionnaire Groupe Bertrand pour retirer le dossier de la cote.
Ces craintes de nouveaux confinements en Chine pèsent également sur les cours du pétrole. Le baril de Brent de la mer du Nord cédait encore 0,7% à 97,21 dollars tandis que le WTI perdait 0,50% à 92,51 dollars. Du côté du marché des changes, le dollar restait encore bien orienté devant la détermination de la Fed à combattre l'inflation par de nouvelles hausses de son principal taux directeur. L'euro perdait 0,4% à 0,9700 dollar et la livre sterling 0,2% à 1,1049 dollar malgré l'annonce de la Banque d'Angleterre sur de nouvelles mesures de soutien aux marchés.