(BFM Bourse) - Après avoir timidement poursuivi, lundi (+0,86%), son rebond entrepris vendredi après-midi (+0,31%), le CAC 40 repart dans le mauvais sens, insensible au net rebond de Wall Street lundi, et des marchés asiatiques ce mardi matin. Les investisseurs attendent (encore) des annonces de la Fed sur l'évolution de sa politique monétaire.
Un rebond, quel rebond ? Perturbés, les opérateurs du marché parisien ne savent visiblement plus sur quel pied danser ce mardi. L'indice phare a de fait ouvert en hausse ce matin (+0,5%) "dans le sillage du S&P 500" revenu à son record, ainsi que "des doutes qui entourent une annonce de "tapering" lors du symposium de Jackson Hole qui débutera jeudi, après la publication de PMIs américains en-dessous des attentes, explique John Plassard, avant de se retourner à la baisse. Vers 12h15, le CAC 40 affiche ainsi un repli de 0,31% à 6.662 points, après avoir reconquis les 6.700 points plus tôt dans la matinée.
"Bad news is good news"
Contre-intuitifs, le solide rebond des indices new-yorkais lundi et l'ouverture dans le vert du marché parisien ce mardi après des statistiques économiques décevantes (chute à un creux de 4 mois pour le PMI manufacturier et de 8 mois pour celui des services) s'expliquent par le fameux adage boursier "bad news is good news". Analyste chez CMC Markets, Michael Hewson explique que les commentaires vendredi d'un gouverneur de la Banque centrale américaine ont rappelé aux marchés que "la Fed reste très dépendante des statistiques". Le resserrement monétaire ne sera ainsi pas pour tout de suite "si les responsables de la Fed estiment que l'économie n'est pas en mesure de l'encaisser".Les faibles indicateurs de ce lundi jouent donc en faveur des marchés qui espèrent pouvoir continuer à bénéficier de l'abondance des liquidités fournies par les banques centrales depuis le printemps 2020. Cette perspective a notamment favorisé le secteur technologique, le Nasdaq ayant bondi de 1,55% lundi, à un plus haut depuis début août. "En effet, lorsque le coût du risque augmente (un resserrement monétaire se traduisant in fine par un relèvement des taux d'intérêts, NDLR) de manière significative, certains styles d’investissement, tels que l’univers des valeurs de croissance, sont susceptibles de voir l’hypothèse économique sur laquelle ils sont construits remise en question" développe Sébastien Galy de Nordea Asset Management.
Toujours côté statistiques, les investisseurs ont pris connaissance du PIB allemand pour le 2e trimestre, ressorti légèrement meilleur qu'initialement estimé à +1,6% mais tous les regards sont désormais tournés vers la grand-messe annuelle de Jackson Hole qui se tiendra à partir de jeudi.
Valneva espère une efficacité "supérieure à 80%" pour son vaccin
Peu de mouvements sectoriels à signaler à Paris, si ce n'est le nouveau repli du compartiment du luxe après leur rebond de la veille - là aussi timoré au vu de leur pire performance hebdomadaire depuis mars 2020 la semaine écoulée. Vers 12h50, Hermès cède 1,5% et LVMH se replie de 0,8%, entrainant le baromètre du marché parisien dans sa chute. De l'autre côté, ArcelorMittal reprend 2,5%, tandis que Renault et URW avancent de près de 1%.
Seule actualité importante sur le reste de la cote, l'annonce, par la biotech franco-autrichienne d'une demande d'autorisation de son vaccin -pour lequel elle vise une efficacité supérieure à 80%- au Royaume-Uni, permet au titre de gagner 5,9%.
Le pétrole conforte son rebond, le Brent tutoie de nouveau les 70 dollars
Si le marché parisien peine à reprendre de la hauteur; le rebond ne traîne pas sur les cours pétroliers, qui ont également subi leur plus fort recul hebdomadaire depuis octobre 2020 la semaine dernière. Après avoir repris plus de 5% lundi sous l'effet, notamment, de nouvelles encourageantes sur le front sanitaire en provenance de Chine, les références mondiales de brut consolident leurs gains de la veille, avec des nouvelles hausses de 1,8% à 69,7 dollars pour le Brent et de 1,9% à 66,9 dollars pour le WTI.
Au lendemain d'un rebond de 0,42% face au billet vert, la monnaie unique rétrocède une partie de ces gains à la mi-journée mardi (-0,11% à 1,1737 dollar).