(BFM Bourse) - Dans un marché suspendu aux annonces de Christine Lagarde dans l'après-midi, le CAC 40 évolue légèrement dans le vert à la mi-journée après trois séances consécutives de baisse.
La Bourse de Paris monte prudemment jeudi avant les décisions de la Banque centrale européenne (BCE), qui devrait annoncer un assouplissement supplémentaire de sa politique monétaire. Peu avant 12h30, l'échantillon principal du marché parisien reprend ainsi 0,23% à 5.559,76 points, au sortir de trois légers replis consécutifs à mettre sur le compte d'un regain de prudence des opérateurs avant "une série de rendez-vous de tous les dangers" selon les termes de John Plassard. De fait, le directeur des investissements chez Mirabaud rappelle que la réunion de politique monétaire de l'institution européenne ce jeudi sera suivie de l'examen du vaccin de Pfizer par la FDA (également ce jeudi), de la réunion de la Fed (mercredi prochain), de l'examen du vaccin de Moderna, toujours par la FDA jeudi prochain, de la date butoir pour le Brexit le 31 décembre prochain et, enfin, de la confirmation de la couleur du Sénat américain le 5 janvier.
Face à cette succession d'événements majeurs, les opérateurs font donc preuve d'une prudence accrue, comme en atteste le volume de transactions en chute libre, seulement 830 millions d'euros ayant changé de mains à ce stade.
Vers un gonflement du soutien monétaire
Très attendue depuis des semaines par les investisseurs européens, la réunion de la BCE devrait accoucher jeudi d'un nouveau soutien monétaire pour faire face à la crise du Covid-19. La présidente de l'institution francfortoise Christine Lagarde tiendra une conférence de presse à 14h30. La BCE "devrait augmenter la taille de son programme d'achats PEPP (son plan d'urgence anti-Covid de rachats d'actifs, ndlr) de 400 milliards d'euros", anticipe le département recherches de Natixis, prévoyant un programme étendu jusqu'à la fin de l'année prochaine, quand le consensus table plutôt sur une expansion de l'ordre de 500 milliards d'euros. C'est notamment le cas d'Augustin Doitteau d'Ebury, ou de Michael Hewson de CMC Markets, qui ajoute que "toute autre mesure pourrait entraîner des divisions au sein du conseil des gouverneurs, un certain nombre de membres s'opposant à de nouvelles mesures de relance à grande échelle".
Au ralentissement de l'activité induit par les reconfinements dans plusieurs pays européens s'ajoutent les incertitudes sur le front du Brexit, alors que s'ouvre parallèlement à Bruxelles un sommet européen de deux jours, centré sur le déblocage du plan de relance historique de 750 milliards d'euros et du projet de budget pluriannuel au lendemain du compromis accepté par la Pologne et la Hongrie.
"Discussion animée" sur le Brexit
Concernant le Brexit, les positions sont "très éloignées" avec le Premier ministre britannique Boris Johnson, a affirmé mercredi la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, évoquant "une discussion animée" et renvoyant une décision à dimanche.
Outre-Atlantique, les investisseurs seront attentifs dans l'après-midi à la réunion d'un comité d'experts indépendants qui recommandera ou pas à l'agence américaine du médicament (FDA) d'autoriser l'utilisation du candidat vaccin développé par Pfizer et BioNTech. Par ailleurs, Airbnb va signer la plus grosse introduction en Bourse de l'année.
Calme plat sur le front des valeurs à Paris, où le titre Peugeot ne réagit pas à l'annonce du groupe qui a indiqué avoir repris 2% du capital de PSA en amont de sa fusion avec Fiat-Chrysler (FCA). Le secteur technologique pâtit de la chute de son homologue à Wall Street (où le Nasdaq a lâché plus de 2% mercredi dans un marché frustré par l'impasse des négociations sur de nouvelles mesures de relance aux Etats-Unis). STMicro lâche encore 1,6% au lendemain d'un plongeon de près de 12%, Dassault Systèmes cède 0,9% et Capgemini 0,5%.
L'éditeur de jeux vidéo Focus Home en grande forme
La cote est également animée par les changements de recommandation. L'éditeur de jeux vidéo Focus Home Interactive atteint ainsi un sommet historique (+9,9% à 12h55) en réaction à une note flatteuse de Berenberg, quand Legrand grappille 0,5% après un relèvement de cible de Citigroup.
Frappé de plein fouet par la crise du Covid-19, le gestionnaire des aéroports parisiens ADP va supprimer 11% de ses effectifs dans le cadre d'un accord de rupture conventionnelle qui évitera les départs contraints, a-t-il annoncé mercredi. Son titre grignote 0,6%. Dans le domaine des sciences de la vie, Nanobiotix (qui a conçu un dispositif permettant d'amplifier la radiothérapie et ainsi d'en améliorer l'efficacité) prépare son introduction sur le Nasdaq et indique vouloir lever 80 millions d'euros, le titre cède 2,2%.
Sur le marché pétrolier, les cours des principales références sont soutenu par la perspective d'une validation en urgence du vaccin Pfizer-BioNTech aux États-Unis, ce qui pourrait doper la reprise de la demande, et font fi de l'annonce par l'EIA de la plus forte augmentation, depuis avril, des stocks de brut américains sur le mois de novembre. Le baril de Brent se rapproche de nouveau des 50 dollars (+1,56% à 49,62 dollars), et celui de WTI reprend 1,41% à 46,16 dollars.
Dans l'attente de la BCE, la monnaie unique avance très légèrement face au billet vert (+0,06% à 1,2189 dollar)