(BFM Bourse) - Le CAC 40 s'adjuge 1,86% et continue d'effacer les lourdes pertes de la semaine dernière après un vent de panique lié à une hausse soudaine de la volatilité des marchés, rassuré par des résultats d'entreprises, un chiffre de la croissance en zone euro et les espoirs d'un compromis sur le plan de relance aux États-Unis.
Après un mois de janvier compliqué (-2,74%) en raison notamment des nouvelles mesures de restrictions imposées par plusieurs pays européens, l'indice vedette du marché parisien poursuit et accélère son rebond entrepris lundi (+1,16%), avec un nouveau gain de 1,86% à 5.563,11 points mardi en clôture, dans un volume d'échanges relativement conséquent de plus de 4 milliards d'euros. Le CAC reprend ainsi plus de 160 point sur les deux dernières séances, emboîtant le pas du vif rebond intervenu à Wall Street lundi (+2,55% pour le Nasdaq et +1,61% pour le S&P 500). Ce dernier est lié à un regain d'optimisme des investisseurs américains, à la fois sur la campagne de vaccination (symboliquement, le nombre de personnes vaccinées aux USA vient de dépasser celui des malades) et dans l'anticipation d'un compromis au Sénat permettant de débloquer le plan de relance de 1.900 milliards de dollars proposé par le président des États-Unis.
Si la Bourse de New York a permis à celle de Paris de démarrer la séance dans le vert, les opérateurs européens ont pris connaissance d'une autre bonne nouvelle dans la matinée, à savoir une contraction moins prononcée que prévu du PIB de la zone euro, révisée à -0,7% (au lieu de -1% attendu) au quatrième trimestre par rapport au troisième, selon la première estimation d'Eurostat. Le déclin est de 5,1% tout de même par rapport au quatrième trimestre 2019. En regardant devant, de meilleures nouvelles concernant les livraisons de vaccins en Europe et l'arrivée prochaine du vaccin d'AstraZeneca soutiennent en outre l'espoir d'un redressement économique. S'il n'est pas recommandé pour les plus de 65 ans, faute de données actuellement disponibles sur son efficacité dans cette classe d'âge, le troisième vaccin à pouvoir être administré en France pourra l'être par les pharmaciens et les sages-femmes en plus des infirmiers et des médecins, selon l'avis de la Haute autorité de santé (HAS) rendu public mardi soir.
Luxe et aéronautique tirent le CAC
Au sein de la cote parisienne, le rebond s'est donc accéléré. Parmi les fleurons, l'étude de Morgan Stanley sur Airbus profite largement au titre (+6,6%, en tête du CAC 40). La banque affirme en substance le marché sous-estimé le rythme de redressement de la production. Morgan Stanley relève son objectif de cours de 73 à 112 euros, et recommande désormais de surpondérer l'action de l'avionneur européen (au lieu d'une pondération neutre).Stellantis s'adjuge de son côté 3%, alors qu'à son tour Goldman Sachs a entamé le suivi du nouveau groupe automobile, à l'achat.
Berenberg s'est quant à lui penché sur les géants tricolores du luxe. Le bureau d'études se projette au-delà de la pandémie actuelle et ne voit pas en quoi l'appétit des consommateurs (notamment chinois) pour les produits d'exception serait amoindrie à terme, et recommande l'achat des deux titres, ciblant 575 euros sur LVMH et 665 sur Kering. Le premier prend 3,4% et le second 1,1%.
Atos regagne 1,9%, le marché saluant l'abandon du projet de rachat de l'américain DXC (l'offre d'Atos avait été jugé excessivement généreuse par rapport aux perspectives de la cible).
En dehors de l'indice phare, le très beau parcours d'Esker (+4%) ne donne aucun signe de ralentissement, au contraire puisque le titre signe un énième plus haut historique après l'annonce d'un partenariat avec Visiativ pour accompagner les entreprises dans la transformation de leur fonction finance. À ce stade, Esker affiche plus de... 30% de gains depuis le début de 2021, qui pourrait donc marquer le dixième exercice consécutif de progression boursière pour le spécialiste de la dématérialisation des documents de gestion (commandes, factures, recouvrement etc.)
Bien que relativement modeste à l'échelle du groupe (représentant un supplément de revenus annuels de 70 millions de dollars environ), le rachat de la branche d'activité canadienne de Wesco International profite à Rexel (+3,8%). Le distributeur de matériel électrique souligne que l'acquisition lui permet de se développer sur le marché canadien dans un secteur d'activité "attractif et résilient".
Novacyt rebondit de 4% après une correction appuyée ces derniers jours, alors que la firme spécialiste du diagnostic moléculaire à base de la technologie PCR (sur laquelle elle avait misé dès 2016) lance la commercialisation d'une nouvelle gamme de tests détectant aussi bien le virus connu jusqu'ici que ses fameux variants.
Inconnue il y a peu du grand public, la biotech dont le nom est maintenant sur toutes les lèvres Valneva ajoute 8,7% aux plus de 11% enregistrés la veille avec la levée par le gouvernement d'une option pour lui acheter 40 millions de doses supplémentaires (si les essais sur son candidat vaccin sont concluants, ce qui reste à ce stade une hypothèse). Enfin, parmi les plus petites valeurs, la trajectoire impressionnante de croissance du spécialiste des produits électroniques We Connect est saluée par le marché (+17,8%).
Le billet vert continue à dicter sa loi sur le marché des changes, l'euro lâchant encore 0,21% à 1,2035 dollar.
Le pétrole au plus haut depuis un an
Le retour d'optimisme sur les perspectives de redressement de l'économie et donc de la demande énergétique se répercute sur les cours pétroliers, avec un baril de Brent en hausse de 2,04% à 57,48 dollars (+2,11% à 54,68 dollars pour le WTI) vers 18h30. Plus tôt dans l'après-midi, la référence américaine avait franchi à la hausse le seuil des 55 dollars, un niveau plus observé depuis fin janvier 2020, soit avant la pandémie.Sur le Forex, la monnaie unique cède 0,39% à 1,2015 dollar.