(BFM Bourse) - À la faveur de nouvelles confirmations du rythme de la reprise économique, la Bourse de Paris poursuit sa marche en avant vendredi à la mi-séance. La tendance pourrait évoluer avec la publication d'un indicateur très attendu sur l'inflation en début d'après-midi.
Après deux semaines de stagnation, le CAC 40 semble bien parti pour enregistrer une performance hebdomadaire robuste sans être exceptionnelle (de plus de 1% à ce stade), se rapprochant peu à peu du point le plus haut de son histoire, atteint le 4 septembre 2000. Un niveau certes symbolique, la version de l'indice parisien dividendes réinvestis -un mode de calcul plus proche de celui du Dax allemand- évoluant quant à elle à des records depuis pas mal de temps.
Vers 12h30, le principal baromètre du marché parisien gagne ainsi 0,59% supplémentaires à 6.473,46 points, mais dans un volume nettement plus limité que la veille à 800 millions d'euros seulement.
Les statistiques économique publiées jeudi outre-Atlantique sont venues prêter main forte au pari de reflation et de la poursuite d’une dynamique de forte reprise, note Sebastian Paris Horvitz, directeur de la recherche de La Banque Postale Assset Management . En effet, "l’investissement devrait continuer à apporter une contribution solide à l’expansion américaine", suggère le rebond des nouvelles commandes en avril. Et la nouvelle estimation du PIB américain au premier trimestre "a montré que la consommation a été encore plus robuste qu’estimé préalablement, avec une croissance extraordinaire sur le trimestre de 11,3% en rythme annualisé". En Europe également, les données macro continuent à rassurer les intervenants sur la reprise synchronisée des pays européens. "Les statistiques italiennes sur la confiance et le climat des affaires montrent bien cette embellie qui devrait se poursuivre au cours des mois qui viennent avec l’ouverture des économies", salue le spécialiste.
6.000 milliards de dollars de dépenses budgétaires aux USA
Mais alors que la croissance devrait rester très forte, Sebastian Paris Horvitz prévient que le vrai suspense restera sur le comportement des prix. "Pour l’instant, outre les effets de base et des hausses de prix dans des secteurs spécifiques, on ne peut pas encore être péremptoire sur une dynamique d’inflation qui pourrait s’emballer dans ce contexte de surchauffe (excès de demande par rapport à l’offre). Ce suspens va rester présent sur bien des mois, car l’inflation est une variable retardée, et son réveil se fait lentement".
À cet égard, les opérateurs penseront à garder un œil cet après-midi l'indice des prix des dépenses dites PCE (personal consumption expenditure), un indicateur très surveillé par la Réserve fédérale. Il s'agira de l'évaluation pour le mois d'avril, sachant que l'indice des prix PCE avait progressé davantage que prévu en mars. Le consensus anticipe +3,45% sur un an (+0,57% par rapport au mois précédent), dont +2,98% hors prix alimentaire et énergie. Mais le programme budgétaire que devrait dévoiler le président des Etats-Unis, avec selon la presse une augmentation des dépenses fédérales à près de 6000 milliards de dollars, pourrait évidemment monopoliser les gros titres.
L'aéronautique en vedette
Comme la veille, l'aéronautique joue les vedettes sur le marché parisien. Airbus Group reste recherché, gagnant 2,55%, de même que Safran (+2,35%). L'équipementier Figeac Aero flambe de 5,9%. Certes, ses revenus ont chuté de 55% lors de l'exercice 2020-2021 (clos en mars), a fait savoir l'entreprise, mais Figeac pense que le point bas est derrière elle. Fort des mesures structurelles de réduction de coûts mises en œuvre rapidement, la société confirme la génération d'un Ebitda courant positif au deuxième semestre de l'exercice écoulé. Lisi, fortement exposé également à la santé de l'industrie aéronautique (le groupe fabrique rivets et écrous qui permettent d'assembler les pièces des jets), prend 3,7%.
Les investisseurs reviennent aussi sur des valeurs industrielles telles qu'Alstom (+2%) ou Renault (+1,1%), sur le secteur financier (+1,6% pour Axa et +1,5% pour Crédit Agricole) ou encore les foncières, avec 1,4% de hausse pour URW.
Parmi les plus petites capitalisations, UV Germi profite d'un rebond de 17,5% alors que la société corrézienne spécialiste de la décontamination par ultra-violets -une technologie efficace à plus de 99% sur les pathogènes tels que le coronavirus- a remporté un contrat pour équiper des stations de bus de la ville de Riyad, ainsi que le palais présidentiel d’Abu Dhabi, afin d’en assurer la sécurité sanitaire.
Bourse Direct avance de 0,8% à l'annonce de l'entrée en discussions exclusives pour prendre le contrôle d'Exoé, qui permettrait au courtier de compléter son offre de service en direction d'investisseurs institutionnels.
Sur un marché des changes peu mouvementé, l'euro se replie encore légèrement à 1,2184 dollar (-0,08%). Les cours pétroliers sont plutôt bien orientés avec une progression de 0,38% du cours du Brent à 69,46 dollars, et de 0,48% à 67,17 dollars pour le brut texan WTI.