(BFM Bourse) - L’indice parisien a cédé 0,94% vendredi, rattrapé par les inquiétudes sur l’inflation et la politique monétaire de la Réserve fédérale. L'attention des investisseurs se tournera la semaine prochaine vers la conférence des banquiers centraux de Jackson Hole.
Le CAC 40 n’a pas réussi à enchaîner. A l’issue d’une séance peu animée, l’indice parisien a reculé vendredi de 0,94% à 6.495,83 points. Sur l’ensemble de la semaine le CAC 40 a perdu 0,89%, ce qui vient briser une série de six semaines de hausses consécutives.
Les opérateurs de marché s’interrogent encore sur les intentions de la Réserve fédérale (Fed). James Bullard, le président de la Fed de Saint-Louis, a notamment indiqué jeudi au Wall Street Journal être favorable à un relèvement des taux de 75 points de base en septembre. Mary Daly, son homologue de la Fed de San Francisco, a, elle jugé le même jour qu’une hausse de 50 ou 75 points de base serait "raisonnable". Selon l’outil FedWatch du CME Group, les investisseurs sont partagés entre ces deux hausses, évaluant la probabilité d’un resserrement monétaire de 50 points de base à 54,5% contre 45,5% pour une augmentation de 75 points de base.
Jackson Hole en ligne de mire
Vendredi prochain, les investisseurs surveilleront avec grand intérêt l’intervention du président de la Fed, Jerome Powell, lors de la conférence annuelle des banquiers centraux à Jackson Hole. Pour Bruno Cavalier, chef économiste d’Oddo BHF, le banquier central "s’efforcera sans doute de ne pas apparaître ‘dovish’ [accommodant, NDLR]" car "la crédibilité anti-inflationniste de la Fed est en jeu". "La Fed est engagée dans la voie d’un resserrement fort et rapide et n’a pas de raison de conclure que sa mission est accomplie, loin s’en faut", estime-t-il.
Les investisseurs continuent également de s’inquiéter de l’inflation. Les prix à la production en Allemagne, publiés ce vendredi matin, ont envoyé un nouveau signal négatif à ce sujet. Ils ont progressé de 37,2% sur un an au mois de juillet, selon l’Office fédéral de la statistique, la plus forte progression depuis 1949. Sur un mois, la hausse est de 5,3%. Mark Dowding, de Royal Bank of Canada BlueBay Asset Management, estime que l’inflation dans la zone euro pourrait n’atteindre un pic qu’au début de l’année 2023. La hausse des prix au Royaume-Uni pourrait, elle, s’élever à au moins 10% au cours des mois à venir et ne toucherait un sommet qu’au cours du premier trimestre de l’an prochain, anticipe-t-il.
Vigueur du dollar
Du côté des valeurs, plusieurs actions cycliques ont terminé en baisse. Les constructeurs automobiles Renault et Stellantis ont perdu environ 3% chacun, les banques Société Générale, BNP Paribas ont reculé de près de 3%. Les foncières ont également subi des dégagements: Covivio a cédé 3,7%, Mercialys a abandonné 3,3%, Icade a perdu 3,6%. Le groupe de restauration collective Sodexo a abandonné pour sa part 1,3%, pénalisé par un abaissement de recommandation de Jefferies d’acheter à conserver. Air France-KLM a accusé la plus forte baisse du SBF, avec un repli de 5,05%.
Sur le marché des changes, le dollar engrange encore de solides gains face aux autres devises, bénéficiant de son statut de valeur refuge. L’euro perd ainsi 0,5% face au dollar à 1,0043 dollar. La livre britannique cède elle plus de 1%, à 0,8468 dollar.
Les contrats pétroliers gagnent du terrain. Le Brent de mer du Nord pour livraison en octobre prend 1,16 dollar à 97,75 dollars. Le contrat de septembre pour le brut doux léger (WTI) coté au Nymex gagne 1,4 dollar à 91,94 dollars.
par Julien Marion