(BFM Bourse) - La Chine s'apprête à appliquer des droits de douane accrus sur des produits d'importation américains, représentant un montant de marchandises de 75 milliards de dollars, rapporte l'agence Bloomberg. En hausse en matinée, le CAC 40 est repassé dans le rouge à cette annonce, avec les autres principaux indices.
Alors que le marché parisien évoluait jusqu'en début d'après-midi en fragile progression, rebondissant ainsi après son recul de 0,87% jeudi, le CAC 40 s'est brutalement retourné en baisse vers 14h00 à la parution d'un article de l'agence Bloomberg rapportant que la Chine allait mettre en place de nouvelles taxes douanières sur des produits américains. Vers 14h30, l'indice tricolore refluait de 0,59% à 5356,39 points.
Ailleurs en Europe, le Dax allemand perdait 0,87%, le FTSE MIB italien 0,67%, tandis que l'Ibex madrilène parvenait à demeurer quasi stable et que le FTSE 100 britannique avançait de 0,15%.
Selon Bloomberg, rapportant un communiqué du ministère chinois des Finances, la Chine a décidé d'augmenter dès septembre les droits de douane sur 5000 produits américains représentant l'équivalent de 75 milliards de dollars, et de réinstaurer une taxe de 25% sur les voitures importées des Etats-Unis à compter du 15 décembre.
Cette reprise apparente des hostilités entre la Chine et les Etats-Unis (dont Donald Trump n'est cette fois pas à l'origine) a pris de court les rares investisseurs présents en cette fin de semaine estivale, qui avaient jusqu'ici les yeux rivés sur le symposium de Jackson Hole. Le président de la Réserve fédérale Jerome Powell doit s'exprimer dans ce cadre vers 16h00, donnant l'occasion aux opérateurs d'affiner leurs anticipations sur la politique monétaire à venir de l'insitution.
Pressé par une partie des acteurs de la finance et notamment par le président des Etats-Unis lui-même d'ouvrir encore plus grand le robinet du crédit, le patron de la Réserve fédérale devrait se lancer dans un numéro d'équilibriste, en confirmant une prochaine deuxième réduction des taux directeurs sans pour autant engager forcément la banque centrale dans un cycle durable de baisses... Au final "Ce rendez vous n’engendrera que du bruit mais pas de signal majeur à mon sens", tranche Nicolas Chéron, responsable de la recherche marchés pour Binck.fr.
Du côté des valeurs, la publication de résultats supérieurs aux attentes de l'américain Salesforce jeudi soir à Wall Street permettait à Dassault Systèmes de surnager (+0,75%, contre +2% à la mi-journée). Capgemini dans le même compartiment technologique s'affichait également en hausse (+0,65%).
Le titre Société Générale restait bien orienté, quoi que là aussi sur une avance réduit par rapport à la matinée (+0,3% au lieu de +1,4%) après les informations de la veille selon lesquelles la banque cherche à réduire les coûts de ses services centraux et informatiques, et étudierait l'opportunité d'une cession de sa filiale de gestion d'actifs Lyxor.
Inversement, comme à chaque fois qu'apparaissent des frictions entre les deux premières puissances économiques mondiales, toujours en quête depuis 2018 d'un éventuel accord commercial, les secteurs de l'automobile et du luxe sont sanctionnés. Valeo abandonne 2,85%, Faurecia 2,77%, Michelin 1,4% et Renault 1,2%. LVMH cède de son côté 0,8% et Kering 0,56%,
La plus forte baisse du jour est une nouvelle fois à chercher du côté des biotechs avec le plongeon de 7% d'Adocia. La biotech lyonnaise peut dire adieu à ses prétentions face à Lilly, un tribunal arbitral américain ayant rejeté ses demandes (mais aussi la contre-demande du groupe pharmaceutique US). Adocia demandait 1,3 milliard de dollars à la suite de l'abandon d'un partenariat de développement entre les deux sociétés...
Les cours du baril plongent également dans la perspective de nouveaux freins au commerce mondial, ce qui risque de peser sur la demande d'or noir. Le baril de WTI flanche de 3,11% à 55,63 dollars, tandis que le Brent recule de 2,12% à 58,65 dollars. Un recul qui se répercute directement sur les valeurs du secteur à l'image de Vallourec (-4,88%), TechnipFMC (-4%) et CGG (-3,6%), les trois plus fortes baisses du SBF 120 à l'heure actuelle.
Sur le marché des changes, l'euro qui était resté relativement stable depuis le début de la semaine se replie de 0,14% à 1,1065 dollar.