(BFM Bourse) - Les investisseurs ne se départissent pas de leur enthousiasme -encouragés par les solides publications trimestrielles ainsi que les records inscrits vendredi à Wall Street- et ramènent l'indice vedette du marché parisien à plus de 6.900 points ce lundi.
Tomberont, ne tomberont pas ? Les sommets historiques atteints par le principal baromètre de la Bourse de Paris le 4 septembre 2000 en séance (6.944,77 points) et en clôture (6.922,33 points en clôture) sont de nouveau menacés ce lundi. Les investisseurs conservent de fait leur enthousiasme de la semaine passée (+1,14% en rythme hebdomadaire et près de 5% de hausse sur le mois d'octobre) provoqué par une salve particulièrement convaincante de publications trimestrielles, ce qui permet à l'indice vedette du marché parisien de franchir de nouveau le seuil symbolique des 6.900 points, seulement dépassé le 13 août dernier cette année - et en septembre 2000 auparavant. Rappelons toutefois ici que le CAC 40 GR (pour "gross return", soit dividendes réinvestis) -qui constitue un bien meilleur étalon de performance boursière- avait dépassé dès 2007 son pic de septembre 2000, et évolue aujourd'hui à un niveau -évidemment record- deux fois supérieur à celui de 2000.
Peu avant 10h30, le CAC 40 gagne 1,05% à 6.902,21 points, dans un volume de transactions pas si étroit compte tenu de ce lundi férié en cette fête de la Toussaint, de près de 600 millions d'euros. À près de 6.901 points un peu plus tôt dans la matinée, il a même tutoyé son record annuel touché mi-août dernier à 6.913 points.
"Les indices européens devraient entamer le mois de novembre en hausse après les nouveaux records pour les principaux marchés américains. Tous les yeux seront cependant focalisés sur la réunion de la Fed de mercredi où les membres du FOMC (le "Comité fédéral d'open market", organe chargée de toutes les opérations de la Fed sur le marché, soit principal outil de la politique monétaire, NDLR) devraient annoncer le début du "tapering" (réduction des rachats d’actifs)" expliquait le directeur adjoint des investissements chez Mirabaud John Plassard dans sa note matinale.
Après une séance tumultueuse et malgré les déceptions sur les comptes d'Apple et Amazon, les trois principaux indices new-yorkais ont de fait bouclé la semaine écoulée à de nouveaux sommets historiques vendredi à Wall Street. "Ce qu'il faut retenir, c'est la résilience du marché, ce qui me suggère que la tendance est toujours intacte", estimait alors David Joy, stratégiste de marché en chef chez Ameriprise Financial, à Boston. "Les résultats continuent de tomber cette semaine, mais une grande partie du jeu est déjà terminé (...) Les 80% des sociétés de l'indice élargi américain S&P500 qui ont publié leurs résultats jusqu'à présent ont dépassé les attentes", relève Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote.
En dépit des incertitudes sur la flambée de l'inflation (avec une nouvelle accélération des prix à la consommation constatée la semaine dernière en zone euro), les perturbations de la chaîne d'approvisionnement mondiale et le tassement de la reprise économique, notamment outre-Atlantique, les opérateur demeurent donc résolument optimistes ce lundi.
Les bancaires et Sanofi tirent le CAC
Le compartiment bancaire profite du rebond prononcé des rendements obligataires, qui ont atteint des plus hauts en zone euro après l'annonce d'une inflation supérieure aux attentes, les acteurs du marché estimant que la BCE aura à relever ses taux dès 2022 face à la flambée des prix. Les valeurs du secteur affichent ainsi parmi les meilleures performances de l'indice phare en milieu de matinée (+2,9% pour Société Générale, +2,8% pour BNP Paribas, +1,6% pour Crédit Agricole). Soutenu par une note positive de HSBC, Sanofi gagne également 1,8%. Parmi les fleurons de la cote, seul Worldline est -encore- dans le rouge vers 10h50, lâchant 1,6% supplémentaires après avoir plongé de plus de 20% au cours de la semaine dernière. Renault (+3,4%) et Stellantis (+1,4%) font mieux que résister à la publication des chiffres des ventes du secteur automobile français, qui ont baissé de 30,7% dans l'ensemble en octobre sur un an, le premier cité affichant même la plus forte hausse du CAC à ce stade de la séance.
Sur le reste de la cote, Air France-KLM, qui avait déjà progressé vendredi après ses résultats, gagne encore 3,7% vers 11h, alors que les investisseurs reviennent sur DBV Technologies (+8,6%) tandis que S.E.B (-4%) subit quelques prises de bénéfices.
Au chapitre énergétique, les cours des principales références mondiales de pétrole brut sont de nouveau bien orientés ce lundi matin après avoir marqué une pause la semaine passée - les prix des barils de Brent et WTI avaient respectivement mis fin à une série de sept et neuf semaines consécutives de hausse sur fond de déséquilibre persistant du marché. Vers 11h ce lundi, le baril de Brent de mer du Nord reprend 1% à 84,5 dollars, quand celui de West Texas Intermediate avance de 0,6% à 84 dollars. Enfin, sur le Forex, la monnaie unique tente de rebondir après s'être sensiblement affaissée vendredi face au billet vert (+0,10% à 1,1565 dollar).